Chaque apparition de Christian Vanneste dans les médias est une nouvelle occasion de se rappeler - si besoin était - que la lutte contre l’homophobie et les
discriminations est loin d’être terminée et que la soi-disante « ouverture » tient davantage de la manipulation politique et de l’exercice de communication que d’une volonté de voir bouger les
« fondamentaux » de notre belle droite.
Petit rappel des faits pour les amnésiques ou les dilettantes de l’information : Christian Vanneste, élu député RPR-UDR de la dixième circonscription du Nord en 1993 devient député UMP en 2002
après avoir perdu son siège en 1997 lors d’une triangulaire avec le FN. En 2004, il présente un sous-amendement à la loi du 23 février 2005 pour que « La Nation exprime sa reconnaissance aux
femmes et aux hommes qui ont participé à l’œuvre accomplie par la France dans les anciens départements français d’Algérie, au Maroc, en Tunisie et en Indochine ainsi que dans les territoires
placés antérieurement sous la souveraineté française. Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord et
accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit. » Après une énorme polémique, l’amendement
sera retiré.
Mais c’est surtout dans sa lutte contre l’homosexualité que Christian Vanneste s’est particulièrement illustré, tenant en janvier 2005 des propos homophobes dans La Voix du Nord, propos
réitérés un mois plus tard dans le quotidien Nord Eclair : « l’homosexualité est une menace pour la survie de l’humanité […] ; je n’ai pas dit que l’homosexualité était dangereuse. J’ai dit
qu’elle était inférieure à l’hétérosexualité. Si on la poussait à l’universel. Ce serait dangereux pour l’humanité […] Pour moi leur comportement est un comportement sectaire. Je critique les
comportements, je dis qu’ils sont inférieurs moralement […] »
Il récidive sur Canal+ en septembre 2005, en déclarant : « J’ai même entendu dire qu’on allait poursuivre les gens qui employaient le terme “déviant”. Ce qui me paraît d’un totalitarisme
incroyable. Bon. Vous avez le comportement normal, c’est-à-dire pratiqué par la grande majorité des personnes, et vous avez un comportement qui dévie par rapport à la norme. (…) Alors ensuite,
il est facile d’expliquer que cette norme c’est tout simplement la norme de la nature, je crois que c’est assez clair, et ensuite la norme de l’intérêt de la société. Ce qui est aussi très
clair. L’intérêt de la société, c’est qu’il y ait des familles, les plus solides possibles qui élèvent des enfants, qui les élèvent bien, et que manifestement l’homosexualité s’écarte de ce
modèle-là. Point. Voyez, il n’y a pas du tout d’agressivité dans ce que je dis. Maintenant, s’ils refusent absolument ce mot-là, on peut dire “anormal” par exemple. Bon, pourquoi pas :
a-normal, qui s’écarte de la norme. »
Pour ces propos, Christian Vanneste a été reconnu coupable en janvier 2006 par le Tribunal Correctionnel de Lille d’injures en raison de l’orientation sexuelle et condamné au versement de 3000
€ d’amende et 6000 € de dommages et intérêts aux associations plaignantes.
En février 2007, en pleine campagne électorale, Nicolas Sarkozy avait alors affirmé que Christian Vanneste ne serait « pas réinvesti aux législatives » en raison de ses propos. Comme l’ont
souligné les rares homosexuels de droite qui ont fini par déserter ce blog, ce fut chose faite, puisque Monsieur Vanneste se présenta sous l’étiquette
CNI. À ceci près que l’UMP se garda de mettre face à lui un candidat. Christian Vanneste a été reconduit avec plus de 58 % des suffrages. Le CNI étant affilié à l’UMP, Christian Vanneste a tout
naturellement intégré le groupe parlementaire UMP.
Notons également que malgré l’opprobre de façade de Sarkozy, Vanneste était présent au buffet des parlementaires UMP en mai 2007, après l’élection de Sarkozy, en pleine campagne législative,
présence que Jean-Luc Roméro avait vivement condamnée : « Il est inutile de jouer l’air de l’ouverture, de la tolérance, de l’enseignement de l’histoire et du respect des différences si, dans
le même temps, on valorise un homme pour qui l’égalité entre les hommes n’existe pas et pour qui l’homosexualité est inférieure à l’hétérosexualité. »
Pour couronner le tout, Christian Vanneste vient d’être investi candidat UMP à la mairie de Tourcoing pour les municipales 2008, un véritable
camouflet pour les homosexuels de la part de la majorité, un cadeau pour celui que Sarkozy prétendait vouloir exclure.
Une fois encore, Nicolas Sarkozy a menti.
Une fois encore, les actes viennent contredire les promesses.
Une fois encore, l’UMP a préféré laisser en place un candidat ouvertement homophobe et condamné pour cela mais favori pour la victoire électorale, plutôt que de le remplacer par un autre qui
aurait risqué de perdre aux municipales.
Une fois encore, les pédés sont la cinquième roue du carrosse, on nous prend vraiment pour des cons, et c’est loin d’être fini.
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