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Fiche technique :
Avec Ohad Knoller, Yehuda Levi, Assi Cohen, Aya Koren, Hani Furstenberg, Sharon Regiano, Yuval Semo, Yaniv Moyal, Hanan Savyon et Erez Kahana. Réalisé par Eytan Fox. Scénario : Avner Bernheimer. Directeur de la photographie : Yaron Scharf. Compositeur : Ivri Leder.
Durée : 71 mn. Disponible en VO, VOST et VF.


Résumé :
Basé sur une histoire vraie, Yossi et Jagger dépeint la liaison amoureuse de deux officiers israéliens dans une base militaire à la frontière Israélo-Libanaise. Ils sont soldats, ils sont amoureux l’un de l’autre, et ils essayent de trouver leur propre place dans un système opprimant et rigide, qui les envoie pour défendre une cause dans laquelle ils ne croient pas nécessairement.
Yossi et Jagger dépeint la vie de jeunes Israéliens aujourd'hui. Le film présente un ensemble de jeunes hommes et femmes qui sont supposés, dans cette période de leurs vies, danser, étudier et aimer. Au lieu de cela, en raison du service obligatoire d'armée et de la situation compliquée dans la région. Ils doivent consacrer leurs plus belles années à leur pays, pour être des soldats, pour tués et être tués.Ce film raconte l'histoire de ces jeunes gens essayant de survivre dans un monde impossible.

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L’avis de Arnaud Gallay :
Havatzelet, une station d’observation perdue quelque part dans les neiges de Haute Galilée, à la frontière syrienne ou libanaise. Engagé dans le Tsahal – l’armée israélienne – Yossi, le jeune commandant bourru, batifole secrètement avec Lior, son second. Quant aux autres soldats, lorsqu’ils ne sont pas en faction, ils bouffent des Flips (« la nourriture des héros »), improvisent une techno party dans le dortoir, s’initient à la confection de sushis au corned beef, et, bien sûr, flirtent – car oui, il y a aussi deux meufs à Havatzelet. L’une s’envoie de mauvaise grâce le colonel, tandis que l’autre attend un prince charmant qu’elle imagine sous les traits de Lior. Tout est là pour un marivaudage en vert-de-gris, tant la guerre et la mort sont lointaines... sauf qu’une « embuscade » se prépare. Bientôt tout s’obscurcit, les scènes légères et décalées font place à une atmosphère étrange et tendue.

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Un des aspects les plus remarquables de Yossi et Jagger est de dépeindre des rapports amoureux (et sexuels) empreints de contrainte, exacerbés ou frustrés par la discipline militaire. Depuis son premier long-métrage, After en 1990, où un soldat en permission tombait sur son supérieur en pleine action... dans un parc public, c’est visiblement un sujet qui tourmente Eytan Fox. « Toute l’expérience militaire vient pour nous à un âge critique, explique-t-il. En sortant du service, j’ai tout de suite voulu en faire un film. Rétrospectivement, je réalise que c’était une forme de défoulement, le pur produit des frustrations qui m’ont été imposées dans l’armée comme dans la société. »
Fox poursuit : « Entre temps, Israël a changé. Moi-même, en tant qu’homme et en tant que réalisateur, je me suis autorisé à être plus romantique. Je me permets maintenant de parler de relations où l’amour et le long terme sont en jeu. »
Pour autant, Yossi et Jagger ne joue ni sur la guimauve, ni sur le contraste entre un pur amour et l’hostilité ambiante : « Ce n’est pas vraiment un film qui dénonce l’homophobie dans la mesure où personne ne voit, ou ne veut voir l’homosexualité: ni l’armée, ni la famille. Si homophobie il y a, elle est intériorisée: ainsi Yossi est sûr que l’on ne peut pas être à la fois un gai et un bon officier – un vrai homme en somme. »
Réalisé pour la télévision, Yossi et Jagger a remporté en Israël un succès considérable, sur petit, puis sur grand écran. Fox admet que cet accueil avait initialement un lien avec la présence dans la distribution de l’idole des adolescentes, le sexy – et très straight – Yehuda Levi (Lior).

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Mais le succès a révélé un engouement plus profond. « Au départ, le film est inspiré d’une histoire véridique de l’un de mes amis pendant le conflit libanais. Or, j’ai réalisé qu’avec les circonstances actuelles, une relation intime se créait entre le film et un public très large. A ma grande surprise, j’ai vu que beaucoup allaient voir le film en groupe ou en famille, et restaient dans la salle après la fin du générique pour discuter. En fait, je crois que les gens ont vraiment besoin d’une manière d’exprimer leur émotion, et de mettre à plat la confusion et le trouble qui les habitent en cette période. Et de réaliser, je l’espère, que nous sommes en train de perdre la partie au profit de la guerre. »
À l’inverse, certains critiques israéliens ont reproché à Yossi et Jagger d’avoir adapté un mythe militariste et patriotique aux gays. La controverse agace prodigieusement le réalisateur : « C’est si loin de la manière dont Yossi et Jagger a été perçu ! En plus, l’histoire est tout sauf héroïque : il n’y a pas de combat, pas d’ennemi... La plupart des personnages se foutent de l’armée, de la patrie et du sionisme. Tout ce qu’on voit, c’est l’absurdité de leur situation. » Il ajoute : « J’ai tenté de parler de l’acceptation de soi et des autres à travers ce qui pour moi est le plus profond et le plus intime en tant qu’Israélien, antimilitariste de gauche, et aussi en tant que gay. Au bout du compte, je crois pouvoir faire bouger les choses en choquant, en émouvant, et en trouvant de vrais sujets. À ce titre, je reste persuadé qu’avant de pouvoir résoudre leurs relations de voisinage, les Israéliens doivent se regarder dans une glace, et commencer à s’occuper d’eux-mêmes. Ils sont incapables de faire la paix parce qu’ils sont tellement terrorisés, tellement à côté de leurs pompes... Il n’empêche, c’est à nous de faire le pas, parce que dans cette histoire nous sommes les agresseurs – ou peut-être des pères indignes. »

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Son format ramassé rapproche Yossi et Jagger d’une fable sur « les conséquences tragiques de vivre dans le non-dit ». Du coup, le film paraîtra sans doute un peu trop lisse et linéaire à certains. Et c’est vrai, l’émotion y tourne à vide par moments.
Mais toute prévisible qu’elle soit, l’histoire tient la route, soutenue par un humour omniprésent, allant du potache absurde à l’ironie sombre du dénouement. Par ailleurs, les personnages demeurent formidablement crédibles et attachants ; on les voit céder aux règles militaires, à leurs propres préjugés, et au fond, à leur incapacité à communiquer. Ainsi le romantisme de Yossi et Jagger n’est pas gratuit ; il propose de montrer une communauté détruite non pas tant par la guerre que par la peur: celle de sortir du rang pour dire non à la contrainte et non au silence.

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L'avis de
Matoo :
J’avais vraiment beaucoup aimé Tu marcheras sur l’eau du même réalisateur israélien, Eytan Fox, et le sujet m’a tout de suite donné envie de voir ce film-là, pourtant antérieur. Il ne passe qu’au cinéma le « Quartier Latin », mais je crois qu’il a même été diffusé sur Arte. Ce film très court (un peu plus d’une heure) et à la réalisation un peu artisanale, raconte l’histoire d’amour entre deux soldats. L’un, Yossi, est un militaire de carrière et commandant de ce qu’on peut prendre pour un poste frontière. L’autre, Jagger, est un appelé qui aura bientôt terminé son service.
On découvre rapidement l’accointance particulière entre les deux héros, et le réalisateur ne se penche pas du tout sur la genèse de leur idylle. Les deux personnages représentent deux types très différents d’hommes et d’homosexuels. On sent Yossi particulièrement « straight-acting » et opportuniste, alors que Jagger est manifestement un homo qui s’assume.

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Le film se déroule dans un endroit reculé en pleine montagne et dans la neige. Il n’y a qu’un groupe de soldats (dont Yossi est le chef) pour garder la place, et partir de temps en temps en manœuvres. La relation entre les deux protagonistes principaux est discrète mais leur intimité et complicité se remarquent, jusqu’à susciter quelques réactions. Jagger est un très beau mec, et son indifférence aux jolies filles du groupe le rend quelque peu suspect. On suit la vie au quotidien de ces soldats, appelés pour la plupart, et dont le service militaire est à la fois long et dangereux, puisqu’ils peuvent être mis en péril dans des combats réels.
J’ai été sous le charme de ce film car, comme une midinette, l’histoire m’a vraiment plu. Et du coup les maladresses, et de réalisation et de scénario, ont plus été perçues comme les charmantes hésitations et gaucheries d’un premier film que comme des bévues impardonnables. La manière dont il a figuré la relation entre les deux hommes, et les ébauches de personnalités, m’ont énormément touché. L’amour, le désir et la complicité sont véhiculés avec une force et une simplicité remarquables.
Cela reste un film court et qui aurait mérité qu’on s’attarde un peu plus sur les personnages (principaux et secondaires) et qu’on étoffe un peu les diverses intrigues. Mais il possède un charme et des atouts indéniables. Il faut que j’ajoute que le charme des deux héros n’est pas non plus étranger à mes émois…
Pour l’anecdote, l’armée israélienne n’a pas soutenu le film, mais pas parce qu’il s’agissait d’une relation homosexuelle entre deux militaires. Non, simplement car une relation entre deux soldats de grades différents est inconcevable. Mouaaaarf !
À noter aussi que le coup de la « Playstation hongroise » est assez irrésistible.

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L'avis d’Alex :

Quelques années avant le magnifique Tu marcheras sur l'eau qu'il est criminel de ne pas avoir vu, Eytan Fox avait réalisé ce petit film que l'on peut enfin voir à Paris au cinéma Quartier Latin (le film est aussi disponible en DVD).

Yossi et Jagger
traite de l'histoire d'amour entre deux hommes de l'armée israélienne dans un poste frontière. Tout comme dans Tu marcheras sur l'eau, Eytan Fox mêle une histoire d'individus à l'histoire des peuples, de la fraternité ou de l'amour qui naît dans un contexte de guerre ou de haine. Évidemment Yossi... n'est pas aussi abouti que Tu marcheras... (que je n'hésite pas à qualifier de chef d'œuvre). Le film possède de nombreuses faiblesses (réalisation pas toujours maîtrisée, scénario hyper classique, musique et chansons un peu trop présentes) mais qui font aussi le charme des premières oeuvres.

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Ces défauts ne doivent cependant pas retirer au film ce qui fait sa valeur. En voulant parler d'une histoire d'homosexualité au sein de l'armée israélienne, Eytan Fox s'est attaqué à un tabou. Ce qui est admirable, c'est que le film peut paraître dérangeant pour certains mais qu'il n'est jamais provocant. Loin de tout désir de polémique, Eytan Fox recherche l'émotion brute. Ce que l'on lit sur le visage des personnages c'est la frustration, le désir, la recherche d'amour et l'envie de paix qui font surgir la lumière et la chaleur dans l'univers glacial du poste frontière. À tout cela se greffe une petite parabole sur la vanité des hommes et de leurs actions et sur l'absurdité des guerres (à aucun moment on ne voit ni ne devine l'ennemi – les soldats se battent contre rien). Comme dans Tu marcheras... ce propos n'est pas martelé à grand renfort de violons mais tient plus de la constatation désabusée. Et au delà de tout, si le film parvient à nous faire verser quelques larmes, c'est bien à cause de cette histoire d'amour « comme dans les films hollywoodiens » et du dernier sourire de Yossi qui sait qu'il a été le seul à connaître et aimer Jagger.

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