Fiche technique :
Avec Josh Barclay Caras, Donald Eric Cumming, Billy Price, David Tennent, Alex Tourmayan et
Eleonore Hendricks. Réalisation : Carter Smith. Scénario : Carter Smith, d’après la nouvelle de
Scott Treleaven. Directeur de la photographie : Darren Lew. Son : Eric Nagy.
Durée : 34 mn. Disponible en VO (USA) et VOST (VOD Arte).
Résumé :
Grand prix du jury à Sundance 2006
Dans une cité provinciale américaine désincarnée, Ben, adolescent solitaire au visage d'ange, tente de se construire une identité, entre persistantes tâches de rousseur et premières
cigarettes. Lorsque Grant, nouvel élève aux sombres secrets, arrive dans son lycée, Ben force sa timidité pour l'approcher. Une amitié naissante qui bascule bientôt dans une aventure
initiatique terrifiante.
Josh Barclay Caras (Ben)
L’avis de Kim :
L’année dernière, j’étais allé, comme quasiment chaque année, au festival du film gay et lesbien de
Paris. Malheureusement, comme de plus en plus, je suis sorti relativement déçu par la production que j’ai pu voir à ce festival.
Donald Eric Cumming (Grant)
La production de films gays et lesbiens est en effet de plus en plus formatée pour correspondre aux attentes d’un public gay et lesbien, ce qui fait que désormais les scénarios se répètent et
perdent leur valeur d’œuvres « universelles » ou « novatrices ». La création d’une niche cinématographique ciblée sur les thèmes LGBT a eu son heure de gloire, mais désormais, cette niche est
en pleine crise, faute de renouvellement des idées et thèmes gays et lesbiens. Fini donc le temps de l’extase devant Maurice, Torch song trilogy,
Les Roseaux sauvages, Beautiful thing, Priscillia folle du désert…
Eleonore Hendricks (Amber) & Billy Price (Tim)
Si la fin des années 1980 et les années 1990 nous ont laissé quelques chefs-d’œuvre impérissables, les
années 2000 nous ont laissé surtout des clones pratiquement destinés à n’être rentabilisé qu’au marché du DVD, ce qui explique la segmentation/formatage de ces films qui ne seront achetés
quasiment que par des gays et des lesbiennes. Nous avons eu donc droit à des films clones sur le « coming of age » (sur l’adolescence donc), sur les bandes de potes, sur les
histoires d’amour romantique, sur le sida, sur l’homophobie, etc. Oh, certes, parmi ces clones, nous avons eu droit à quelques très bons films, mais aucun n’a percé comme leurs prédécesseurs
dans l’inconscient collectif. Bref, le genre peine à se renouveler. Seuls quelques rares films ont su renouveler le genre, comme Brokeback mountain, Tu
marcheras sur l’eau ou Mysterious skin, qui ont chacun su traverser le sentier du formatage en explorant des sentiers inconnus.
David Tennent (Shannon) & Alex Tourmayan (Keith)
Et bien justement, lors de ce festival, un court métrage a marqué les esprits. On peut même dire que cela était la seule œuvre vraiment importante du festival qui l’a sauvé d’un ennui mortel.
Certains diront qu’il surfe sur la vague des nouveaux films d’horreur/fantastique gays. Sauf que, pour l’instant, excusez-moi l’expression, nous n’avons eu que des œuvres bas de gamme qui ne
risquaient de bousculer le podium des meilleurs films du genre. Et puis, enfin, Bugcrush est arrivé…
Cela commence comme une bleuette adolescente : on se dit « Tiens, encore une histoire où un jeune gay tombe sous le charme d'un autre mec dont il va falloir savoir justement s'il est gay ou
pas ». Une sorte de film « coming of age », du déjà vu donc. Et bien pas du tout. Car lentement le film glisse vers l'angoisse. Une angoisse oppressante où on se demande dans quelle galère
Ben a bien pu se fourrer. Car on ne peut pas franchement dire que Grant soit toujours très rassurant, malgré la séduction qu’il opère auprès de Ben. Puis s’opère un basculement encore plus
rapide car on tombe dans le fantastique/horreur. Heureusement que l'on ne nous montre pas tout d'ailleurs. Sans vous révéler l'histoire (cela serait gâcher le plaisir), voici une intrigue
rondement menée par une réalisation intelligente : particulièrement innovante ! On comprend le titre en voyant les dernières minutes du court-métrage. Woaw ! Si seulement on pouvait espérer
que cette histoire continue, car on aimerait connaître la suite !
Ce court métrage est l’exemple même d’œuvre qui échappe à toute classification simpliste. C’est ce qui fait sa force et son originalité, d’autant plus qu’il pénètre dans des sphères jamais
véritablement explorées auparavant de cette façon.
Alors, vous allez me dire : « Où voir ce court-métrage ? »
Guettez la télévision. Il a été diffusé sur Arte le 29 août 2007 à 2h15 du matin (donc quasiment personne ne l’a vu). Qui sait ? Il pourrait il y avoir une rediffusion ? Il y a quand même
intérêt à guetter la grille des programmes de manière minutieuse, vu les horaires de la précédente diffusion.
Sinon, il y a la VOD, sur le site d'ArteVOD. C’est un peu cher, mais
honnêtement cela vaut le coup. D’autant que là vous pourrez le voir en VOST en un seul morceau, tandis que sur les sites de partage de vidéos (quand on le trouve), c’est en VO non sous-titrée
et découpé en plusieurs parties, ce qui gâche franchement la montée crescendo de l’angoisse (à éviter donc).
Enfin, espérons qu’Antiprod, l’éditeur qui propose sur le marché DVD la collection « Courts mais gay », ait la bonne idée et la possibilité d’en obtenir les droits pour une diffusion en
France. Le court métrage a en tout cas déjà été édité dans la collection dvd US « Boys life 6 » (zone 1).
Aaaaaargh… !!!!!
Mais que peut-il bien se passer ensuite ? Ben !?! Réponds-nous !
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