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(4.04)


Cap-Pel--.JPG Zanzi sur la plage de Cap-Pelé le 14 octobre 2007 (photo prise par sa mammarazzi)

 


Au bout de mon premier trimestre en terre cariboulandaise, je peux dresser un premier bilan.

Au positif :

1. je n’ai plus à prendre les transports en commun pour aller au bureau. D’ailleurs, là où je vis, ils sont quasi inexistants. C’est donc de loin que j’ai vécu les dernières grèves qui ont importuné les Français (ceux qui prennent le train), et les parisiens (usagers usagés du métro overbondé). Une photo du malheur de mes compatriotes, aperçu dans le Globe & Mail, m’a remémoré des scènes d’horreur que j’espère ne plus jamais vivre : l’attente interminable, la bousculade, l’agressivité des gens et leur transpiration puante. Anonyme noyé dans une foule d’anonymes, je pense que j’aurais opté pour le Vé’lib ou la marche. Quarante-cinq minutes, ce n’est pas la mer à boire… Tout au contraire, à Moncton, je me déplace en voiture, cheveux au vent (mais là plus avant le retour du printemps), écoutant la musique à fond sans gêner personne. Et personne ne me gêne : les 240 km de bouchons sur le périph’ m’ont semblé figurer un lointain cauchemar irréalisable à Moncton. Tandis que les franciliens perdaient des heures dans les embouteillages, le trafic sur mon « wheeler boulevard » était d’une fluidité limpide…

2. je vis dans une grande maison non mitoyenne et, de l’étage, je peux voir la couleur du ciel. Adieu mon petit studio de 28 m2, garçonnière de mes jeunes années, dont on peut faire le tour en dix secondes. Ma demeure d’ici est huit fois plus grande, et ce n’est que le début de mon nouveau parcours résidentiel. Pas de voisins aussi bruyants qu’inconnus, pas de concierge ni d’interphone. Je peux partir toute la journée sans « barrer » la porte ; par ici il n’y a pas de vol. Pas de fientes de pigeons dans ma cour, mais des écureuils qui se promènent sous mes fenêtres. Je vis dans une sorte de havre de paix et de tranquilité.

Au négatif : j’ai importé avec moi mes mauvaises habitudes : sens inné du désordre, heures perdues en masse sur Internet pour tromper le vague à l’âme qui a suivi mes bagages, absence totale d’organisation pratique. Je vis seul et me sens démuni pour faire face au quotidien. Comme à Paris, je regarde le film de ma vie se dérouler devant mes yeux, plus spectateur qu’acteur. Et encore… cela fait deux mois que je n’ai plus mis les pieds dans une salle de cinéma.

Qu’ai-je donc fait de ma vie depuis trois mois ? Pas grand-chose. J’ai reçu mes parents début octobre, en ressentant leur visite comme une épreuve et une intrusion à un moment où je campais encore dans mon salon et n’était pas prêt à les recevoir décemment. Un mois et demi plus tard, je ne suis pas davantage mieux installé. Je suis victime de vraies-fausses difficultés financières. Mon écrin serait décoré si les magasins d’ameublement voulaient bien m’accorder un paiement étalé sur 24 mois, mais n’ayant pas d’historique de crédit à Caribouland je suis inéligible à cette faveur et doit donc tout acheter cash. Comme j’ai reversé à des œuvres de charité la somme astronomique que Daniel m’a offerte pour cette laborieuse saison 4, vous comprenez ma gêne… De fait, j’ai perdu le goût de faire les magasins pour m’acheter des fournitures. Et j’habite un grand ensemble vide.


vive-le-luxe.jpg Vive le luxe !

 

Je me console en allant dans les hôtels de luxe. Ayant passé mes dix premières nuits canadiennes au Crowne Plaza, j’ai pris goût aux chambres avec lit king size. Récemment, j’ai séjourné au Hilton de Saint-Jean du Nouveau-Brunswick. J’y ai cependant mal dormi, non que le lit soit inconfortable, mais parce qu’il est peut-être néfaste pour la qualité du sommeil de passer la nuit seul dans un lit où 3 ou 4 personnes peuvent prendre place ensemble. N’y eût-il eut qu’une deuxième personne pour me tenir compagnie que ma danse avec Morphée s’en fût trouvé apaisée. Hélas, personne. Même topo quelques semaines plus tôt à l’hôtel Marriott Courtyard de Halifax. J’avais concocté un programme sympa, à l’abri des bourrasques impétueuses de l’ouragan Noël qui nous remontait des Caraïbes où il venait de semer la mort et la désolation. Mon invité m’a fait faux bond. Tout simplement. Tout cela avait un air de déjà-vu. C’est un scénario qui peut se répéter à l’infini avec des interprètes différents.

L’avantage de séjourner dans des hôtels de luxe, c’est que la solitude y est moins pesante que dans les motels minables. Lové dans un environnement raffiné, je peux regarder le verre et me dire qu’au lieu d’être à moitié vide, il est à moitié plein. Alors je décide d’en profiter, et je savoure en prenant des bains, des douches (et tant pis pour mon empreinte écologique), en vidant le minibar, en piquant une tête dans la piscine et en me décontractant dans le spa… je me donne un air de fête avec un peu de faste et dès lors, il m’arrive même de prendre en pitié ceux qui n’ont pas voulu prendre part à ce banquet plus hédoniste que platonicien.

Je ne trompe personne en fin de compte, et surtout pas la solitude qui est depuis toujours ma plus vieille compagne. Je pense à toi, mon précieux, qui m’avoues tes sentiments à demi-mots mais qui trompes ton ennui dans les bras de quelqu’un d’autre. La réciprocité a failli se produire ici. Je pense au prochain Noël que je passerai seul, en terre étrangère, dans le froid, loin de ma famille, loin de mes amis, loin de mon Paris. Vanessa Paradis a allumé les Champs Elysées et, on dirait un fait exprès, les lumières de la ville ne m’ont jamais semblé plus belles que cette année. Et je ne pourrai pas les voir de près…

Suis-je donc satisfait de ma solitude ? On pourrait le croire. J’aurais trop honte de recevoir qui que soit dans une maison vide. Je préfère encore rester seul. Et maître absolu chez moi. Ma chère maman en sait quelque chose, qui s’est imprudemment avisée de se mêler de mes affaires (ce dont je la remercie, ça peut sembler paradoxal, mais elle n’était pas ici pour rester et tout régenter à sa manière).

Alors… better alone que mal accompagné ? Assurément. Quoi qu’il puisse m’en coûter au tréfonds de mon âme, je ne veux plus perdre une seule minute avec des gens qui n’en valent pas la peine. En définitive, les échecs me font moins mal qu’autrefois. Je ne les rumine pas. Ça ne va pas marcher ? Je prends le téléphone, je zappe et me coule dans un bain chaud et moussant minimum 4 étoiles. Dans l’eau bienfaisante, je philosophe : la vie est-elle faite de rendez-vous manqués ? Suis-je en retard ou en avance sur l’horaire, moi qui aime être ponctuel ? Le Piper Heidsick est-il meilleur que le Moët et Chandon ? Qu’importe, pour le réveillon je m’achèterai une bouteille de Dom Pérignon que je boirai… seul.



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