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Milan, la nuit (c) D.R.

Fiche technique :

Avec Patrick Lavallé et Jean-François Garsi. Réalisation : Jean-François Garsi. Scénario : Jean-François Garsi. Chef opérateur : Patrick Paolo & Jérôme de Missolz. Chef monteur : Dominique Greussay. Compositeur : Milly.
Durée : 20 mn. Indisponible. Interdit aux moins de 18 ans lors de sa sortie en 1980.
Résumé :
À Milan, dans une chambre d'hôtel, deux homosexuels s'aiment. Dehors, la ville bruyante les cerne de ses paysages bleus.
L’avis et les informations de Jean Yves :
L'histoire de deux hommes se retrouvant à Milan, pour 48 heures, après s'être rencontrés ailleurs une première fois : la voix off parle de ce premier week-end, les images montrent le second.
Un film qui dit la passion entre le porno (ce court métrage n'a pas été classé X) et l'histoire de quai de gare, parsemé d'éléments-hommages, notamment à Pasolini et à David Hockney.
Une ville. Quelques heures. Deux hommes. Milan, un jour, un aéroport. Milan, quelques heures, deux hommes. Milan la brume. Milan la bleue. Deux jours à vivre, une seconde rencontre...
Retrouver en quelques instants, sans autre histoire que ce présent, cette intensité amoureuse déjà vécue la première fois. Retrouver le corps, le goût de la sueur, du sperme. Retrouver l'égarement des étreintes. De la tendresse.
Le film est découpé en vingt séquences, chacune pouvant correspondre à vingt photos « polaroid », supposées avoir été prises durant cette fin de semaine milanaise. Le film unit et outrepasse ces deux moments, en évoquant une ville et une passion. Cette ville est d'ailleurs présente en tant que personnage essentiel. Milan, petits matins blafards, Milan, soleil éclatant.
Alternance des images. Figées et mouvantes à la fois. De pierres, de corps. Rues de la ville, immeubles, flots de voitures, cités désertes des fins de nuit. Rails luisants des trolleybus gravant dans les chaussées - aux pierres identiques accolées - les blessures d'un trafic insensé.
Des courbes de ton corps, de ses méandres. Ma bouche, ma langue - insatiables - s'obstinent à en saisir partout la substance, à faire naître en chaque endroit la folie. Milan, nos corps affolés à en vouloir saisir toute l'étendue. Découvrir chaque recoin de peau. Ne rien en omettre. Le parcourir dans sa totalité, comme ces rues dévoreuses découpant la cité. « De Milan, je n'ai rien vu, comme cette autre à Hiroshima. »
Milan bleu, quelques instants-photos-souvenirs où les lieux, les heures se brouillent dans l'enchevêtrement des corps et des parcours. Et toujours les caresses. Décomptées par la course du temps. Milan des larmes, du cri silencieux de la déchirure. Derniers regards. L'enfance s'enfuit un peu comme au terme de chaque passion.
« Dans tes bras, je retrouverai mes dix ans. »
Ce qu’en disait Jean-François Garsi, le réalisateur :
« En dépit de l'état avancé du libéralisme régnant subsistent encore quelques statuts qui font encore scorie dans ce paysage idyllique. L'homosexualité en est une. Si le vécu homosexuel est chose plus aisée que naguère (?), encore faut-il préciser que les lieux et les temps lui sont d'avance désignés : le ghetto/la nuit (cf. Nighthawks de Ron Peck), et il n'en demeure pas moins vrai que le discours homosexuel reste un acte militant ; en ce sens les films de Lionel Soukaz de Boy friend n°1 à Race d'Ep sont l'expression cinématographique de la militance « gay ».
Il s'agit de combattre une idéologie jugée rétrograde, dangereuse, etc., de tenter de la détruire pour lui substituer de nouvelles valeurs : « normalité de la chose », ou encore d'informer, de donner des éléments pour faire comprendre, faire admettre, etc.
Au contraire, Milan bleu fonctionne comme si « le problème était réglé », non pas pour faire l'économie d'un débat mais pour débarrasser le terrain de vaines interrogations. Le film fait question dans la mesure où il refuse de les poser. Que voit-on ? Une ville et une évidence passionnelle. De la ville on ne voit que quelques rues, quelques murs ; et de la passion, quelques gestes. Peu de chose, donc, mais chaque élément constitutif du film, chaque scène, chaque plan, chaque son exaspère cette proposition : ils vivent, et ils vivent « comme ça ».
C'est cette évidence qui fonde l'aspect provoquant de Milan bleu. Le refus de l'ancrage social a souvent été reproché au film. Il est de fait que si l'on voit ce que font les deux personnages on ne sait pas qui ils sont. Ce refus délibéré de dire, bien que l'appartement où les vêtements portés soient des signes très lisibles, tient au fait que le film se déroule comme une parole tranquille qui viserait l'essentiel : la violence de la passion. Il ne s'agit plus de justifier mais de subvertir, et la subversion ne peut s'inscrire qu'en porte à faux dans le champ idéologique. Alors que la justification emprunte le armes et la démarche du discours « d'en face », se vouant d'emblée à la stérilité, l'injection du passionnel dans la politique vise à créer une faille. L'image et le son de Milan bleu sont de facture très classique. Taxé par certain « d'hollywoodisme », il semble alors paradoxal de dire que le film est expérimental ; et pourtant Milan bleu est un film expérimental si l'on daigne, pour une fois, vider cet adjectif de son sens restrictif: expérimentation formelle.
Le film tente de mettre en œuvre les mécanismes du souvenir et, pour ce faire, opte pour une démarche visuelle très statique : emploi du plan fixe et caméra à hauteur d'homme ; le mouvement naissant au montage et plus tard avec l'adjonction de la voix off, à l'auditorium. Par mouvement, il faut entendre celui qui naît cinématographiquement de la rencontre des images et des sons.
Narratif, le film l'est incontestablement, mais la juxtaposition des moments, visualisés ou dits, brise la narration linéaire pour y substituer un temps et un espace spécifiques. Faire Milan bleu ne signifiait pas raconter une histoire, mais plus difficilement, faire un film.
Film inclassable... si ce n'est par la « Commission de contrôle », puisque celle-ci l'a interdit aux mineurs ; classement par l'exclusion : le retour à la normale. »

Jean-François Garsi

in CinémAction numéro 15, sous la direction de J-F Garsi, Editions Papyrus, 1983, ISBN : 286541048X, pp.125-126
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