Fiche technique :
Avec Michel Côté, Marc-André Grondin, Danielle Proulx, Pierre-Luc Brillant, Emilie Vallée, Mariloup Wolfe, Jean-Louis Roux, Francis Ducharme, Sébastien Blouin, Alex Gravel, Hélène Grégoire, Johanne Lebrun, Maxime Tremblay et Jean-Marc Vallée. Réalisé par Jean-Marc Vallée. Scénario : François Boullay et Jean-Marc Vallée.
Durée : 127 mn. Disponible en VF.
Résumé :
25 décembre 1960 : Zachary Beaulieu vient au monde, quatrième d'une famille de cinq garçons. Famille de banlieue sans histoire avec une mère aimante et un père un peu bourru, mais fier de ses garçons. Le début d'une belle enfance, où se succèdent les Noël et les anniversaires avec l'éternel solo du père Beaulieu chantant Aznavour, Emmène-moi au bout de la terre, les séances de lavage de voiture en plein air et les visites au casse-croûte pour Zac, le chouchou de son père pour une fois.
L'avis de Stéphanie Nolin (Lecinema.ca) :
Le film C.R.A.Z.Y. du réalisateur Jean-Marc Vallée (Liste noire) emprunte des sentiers peu fréquentés dans le corpus cinématographique québécois en dressant un portrait authentique et sensible d’une famille ordinaire du Québec. Vallée nous parle d’amour, d’acceptation et de différence avec pour toile de fond un Québec en plein changement, façonné et modernisé par la révolution tranquille et la montée du nationalisme.
Cette chronique familiale, se déroulant de 1960 à nos jours, aborde avec sincérité les bonheurs et les heurts d’une fratrie de cinq garçons tous plus différents les uns des autres. Au cœur de cette mêlée se trouve Zachary (fabuleux Marc-André Grondin), le quatrième de cinq frères. À travers ses yeux d’enfant puis d’adolescent perturbé, en constante recherche de l’assentiment de son père (toujours extraordinaire Michel Côté), nous revivrons plusieurs époques.
La musique omniprésente, véritable protagoniste du film, accompagne le propos, suggère les émotions et marque le passage du temps. Les Pasty Cline, Aznavour, David Bowie vibrent au même rythme que les personnages et nous font vibrer aussi. Les décors, les événements et les gestes posés, tous plus vrais que nature, sauront nous rappeler des souvenirs de notre jeunesse. Une attention particulière semble avoir été portée à chaque petit détail.
Marc-André Grondin incarne avec beaucoup de justesse et de sensibilité cet adolescent qui voudrait tant combler les idéaux de son père et qui refoule pour cette raison sa vraie nature. Michel Côté, dans le rôle du paternel affectueux mais maladroit qui refuse la différence, offre une performance extraordinaire et en émouvra certainement plus d’un. Notons également le jeu superbe de Danielle Proulx en mère de famille compréhensive et celui de Pierre-Luc Brillant dans la peau d’un junkie.
Avant d’être un film sur l’homosexualité, C.R.A.Z.Y. est d'abord un film sur une relation père-fils et sur ce besoin que nous avons tous d’être aimé et compris de nos parents. Sont palpables dans ce film l’attachement familial indéfectible et la filiation invisible qui unit une mère à son enfant. L’humour, utilisé intelligemment, désamorce parfois des situations qui pourraient sembler lourdes.
En fait, regarder C.R.A.Z.Y., c’est comme contempler notre propre portrait de famille. On y voit une famille typique qui vit des joies et des problèmes au quotidien. C.R.A.Z.Y., c’est en fait une célébration de ce lien immuable qui nous unit à quelqu’un, pour la vie. C’est aussi et surtout un hymne à la tolérance. Un film troublant, touchant, qui vous hantera probablement et qui pourrait s’avérer être le succès surprise de la saison estivale. À voir absolument !
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