Fiche technique :
Avec Cecilia Bengolea, Leonardo Brezicki, Carlos Issa, Fernando Moumdjian, Juan Martin Gravina, Adrian Fondari, Pablo Razuk, Fabien Talin et Adrian Blanco. Réalisé par Veronica Chen. Scénario : Veronica Chen. Directeur de la photographie : Nicolas Theodossiou. Compositeur : Edgardo Rudnitzky.
Durée : 91 mn. Disponible en VO et VOST.
Résumé :
Andres a vingt ans. C'est un « taxiboy », un prostitué volant. Il opère la nuit, souvent dans les cabines de distributeurs de billets. Il vient de se vendre à un homme quand Réni entre pour prendre de l'argent. Ensemble, ils vont errer dans un Buenos Aires tentaculaire et luminescent. Un jeu dangeureux s'installe qui mêle amour, désir et argent...
L'avis de gayvisual :
Andrés est un jeune homme de vingt ans, très beau. Chaque nuit, il glisse en rollerblades sur le « monstre tentaculaire » qu’est la ville agitée de Buenos Aires à la recherche de nouveaux clients.
Il se prostitue dans des guichets automatiques sous le contrôle indiscret des caméras de surveillance. Une nuit, Reni, une jeune fille âgée également de vingt ans, le rencontre dans l’un des guichets alors qu’il se trouve en compagnie d’un de ses clients. Elle entre, retire de l’argent et oublie sa carte. Il la conserve et n’accepte de la lui rendre que si elle se soumet à son jeu : il lui demande cent dollars pour la satisfaire. Mais elle n’a pas l’habitude de payer pour obtenir en échange du sexe ou un peu d’amour. Elle refuse et le laisse partir avec sa carte.
Chanteuse dans un bar de nuit, elle s’euphorise sur une musique moderne qui mélange les percussions traditionnelles aux sons électroniques. Son monde s’effondre lorsqu’elle perd son job de chanteuse et du même coup ses amis. Cet événement sera pour elle l’opportunité de donner une ouverture nouvelle à sa vie, de se laisser séduire par la beauté d’Andrés et de plonger aveuglément dans son univers peu conventionnel.
Elle découvre que pour lui l’amour a un prix. « Si tu n’as pas de prix, tu n’as rien à offrir, tu es sans valeur. Tu ne vaux rien. L’amour, c’est l’échange. » Être payé, c’est l’unique moyen pour Andrés de se sentir aimé. La dignité n’a pour lui aucune signification. Andrés choisit de dire « oui » à tout. Il ne se considère pas comme indispensable, mais seulement comme étant cher. Parce que Reni désire être aimée à son tour, le couple se laisse acheter par le même client. Il ne s’agit pas tant d’une initiation à une nouvelle façon de vivre que l’unique moyen pour elle d’approcher l’intimité d’Andrés, de partager sa vérité et de fuir loin dans son sillage.
Mais peu à peu, la douceur et la légèreté du jeu de l’attirance et de la séduction se mélange au goût amer de la mélancolie. Andrés et Reni se blessent mutuellement car ils ne parviennent pas à se rencontrer véritablement, à se posséder. Reni lui avoue ne pas vouloir oublier Andrés alors que ce dernier ne veut surtout pas qu’elle lui manque.
Vagon Fumador ne peut être une histoire d’amour. Il s’agit de deux sensibilités différentes qui se confrontent la nuit dans Buenos Aires, juste le temps de la rencontre.
Vagon Fumador fut produit par Donald K. Ranvaud qui fut également producteur exécutif de Central Do Brasil (1998) ou encore producteur associé de Adieu ma concubine (1993). Le présent film fut présenté au Festival du Film SUNDANCE aux États-Unis.
Verónica Chen, la réalisatrice du film, est née à Buenos Aires (Argentine) en 1969. Elle étudie la littérature à l’université puis suit des cours de mise en scène au CERC (Centro de Experimentación y Realización Cinematográfica). Depuis 1995, elle travaille en tant que monteuse pour des films de Daniel Burman, Un chrysanthème explosé à cincoesquinas présenté en 1998 au Festival des films du monde de Montréal et En attendant le Messie en 2002. Elle réalise également quelques courts-métrages, dont Ezeiza et Qué Felicidad. Elle signe avec Vagon Fumador son premier long-métrage.
Vagon Fumador s’inscrit complètement dans cette nouvelle vague marquant le cinéma argentin depuis quelques années. Cette renaissance a en effet comme caractéristique de présenter une réalité imprégnée par une Argentine à la fois moderne et moribonde et de révéler les blessures d’un pays sensible à des changements sociaux, de profondes inégalités et la chute des idéologies. Cette réalité sert de cadre à une fiction filmée comme un documentaire.
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