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Fiche technique :

Avec Kwoo-seong Kam, Jin-yeong Jeong, Seong-Yeon Kang, Jun-gi Lee, Hang-Seon Jang, Hae-jin Yu, Jeong Seok-yong et Seung-hun Lee. Réalisation : Lee Jun-ik. Scénario : Seok-Hwan Choi, d’après l’oeuvre de Tae-woong Kim. Image :  Gil-woong Ji. Montage : Jae-beom Kim & Sang-Beom Kim. Son : Tae-young Choi. Musique : Byung-woo Lee.
Durée : 119 mn. Actuellement en salles en VO et VOST.



Résumé :
Le clown Jang-sang (Woo-seong Kam), après avoir occis un notable qui en voulait au corps de son partenaire Gong-gil (Jun-gi Lee), un éphèbe efféminé et timoré avec lequel il entretient une relation de fraternité incestueuse, décide de monter à Hanyang (l’ancien nom de Séoul) avec son ami. Arrivé dans la capitale, doué et charismatique, Jang-sang forme rapidement une troupe et monte un spectacle satirique dans lequel il se moque du roi Yeonsan (Jin-yeong Jeong) et de sa dépendance envers sa maîtresse, l’autoritaire Nok-su Jang (Seong-Yeon Kang). Il devient vite une petite célébrité. Mais un proche du roi assiste au spectacle. Il fait emprisonner la troupe pour s’être moquée du roi. Pour sortir de prison, Jang-sang prétend pouvoir faire rire le roi. Il obtient l’autorisation de montrer son spectacle devant lui, mais si le monarque ne rit pas, ils seront tous décapités... Le roi reste de marbre. Soudain, Gong-gil, travesti en geisha, se met à parler d’une voix de fausset en faisant des pitreries ; le roi éclate enfin de rire.

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Les deux hommes deviennent les fous du roi. Ils vivent désormais dans le luxe au palais royal. Ils présentent un spectacle où ils raillent les ministres corrompus. Le roi apprécie beaucoup...
Puis, la troupe donne une opérette décrivant les conflits secrets entre les femmes du palais. Le roi Yeonsan se souvient alors de sa mère morte empoisonnée. Il décide de faire tuer les concubines du précédent roi. Lors de chaque spectacle, le palais connaît des effusions de sang. Les saltimbanques se décident à quitter le palais. Cependant, Gong-gil insiste pour y rester... 

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L’avis de Bernard Alapetite :
De la première image à la dernière seconde, Le Roi et le clown est une constante féerie pour les yeux. Il nous emporte dans un territoire dont la quasi totalité de ses spectateurs occidentaux ne soupçonnaient même pas l’existence : une cour royale au XVIe siècle en Corée. Les décors sont tellement somptueux et inattendus que l’on écarquille les yeux durant toute la projection de peur d’en rater un détail. Le Roi et le clown est entre bien d’autres choses (une fable philosophique, un mélodrame, un film gay, un film politique, une aventure initiatique...) un passionnant documentaire sur la Corée moyenâgeuse avec ses costumes, ses fastes et aussi ses bouges, ses mœurs, monde tantôt bigarré et grouillant, tantôt somptueux et figé, magnifiquement servi par une grâce maîtrisée et une direction d’acteurs où ils sont tous formidables, parfaits.

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Mais cette toile de fond, ô combien animée, ne serait qu’enluminures si une poignante tragédie ne se déroulait pas devant elle. Et je ne vois que celles du grand Shakespeare pour être comparée à celle du Roi et le clown. On y trouve passion extrême, intrigues de palais, jalousie exacerbée, fourbe reine, marâtre criminelle, névrose du monarque, complots politiques, homosexualité inavouable, éphèbe aveugle à l’amour qu’il provoque, truculence... Il faut préciser que jamais le décor, qui est somptueux on ne le répétera jamais assez, n’écrase ou ralentit l’action, et du mouvement il y en a même si le pitch est simplissime : un roi tombe amoureux de son fou qui lui fait découvrir l’amour en même temps que les turpitude de sa cour. Il recouvre bien des péripéties et des abîmes psychologiques. Dès les premières minutes, on peut apprécier combien la célérité du montage sert le propos du réalisateur qui ne sait jamais s’arrêter sur un détail de son époustouflante reconstitution ou s’attarder sur une émotion. Il est dommage que Lee Jun-ik ne parvienne pas cependant à tenir tout à fait la rigueur de son montage jusqu’à la fin.

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On sent qui ne se résout pas à quitter son film, mais la dernière séquence est inoubliable...
Habilement insérés, les numéros interprétés par les deux clowns allègent régulièrement la tension du film. On passe ainsi presque sans transition de la bouffonnerie au drame sanglant. En contrebande par le biais du théâtre burlesque coréen, c’est toute l’histoire du théâtre qui défile, des pantomimes romaines avec leurs grasses blagues scatologiques à la tragédie shakespearienne en passant par la tragédie antique grecque, la commedia dell’arte, le théâtre de rue, les comédies de Molière... On découvre aussi au début l’existence d’une petite troupe de saltimbanques qui sont avant tout des mendiants soumis au bon vouloir des riches et trop souvent victimes des exigences de leur directeur autoritaire qui n’hésite pas à prostituer certains de ses acteurs...

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Rarement on a vu sur un écran, un amour aussi fort entre deux hommes. Autant d’émotions dégagées par le fragile, tendre et désirable Gong-gil.
Une scène est très originale sexuellement parlant, celle où le jeune clown sert de stimulant sexuel au roi qui reproduit dans ses ébats avec sa maîtresse, les postures grivoises représentées par le jeune homme à la beauté androgyne.

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On s’aperçoit à la fin du film que l’intrigue principale n’est pas l’amour que le roi voue à son nouveau favori mais la passion amoureuse entre les deux acteurs. Elle n’est pas sans faire penser à celle d’Adieu ma concubine de Chen Kaige. Mais l’atmosphère et la réalisation évoquent plus à la fois Ran de Kurosawa et L’Impératrice Yang Kwei Fei de Mizoguchi.

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Outre être un beau spectacle émouvant, Le Roi et le clown est aussi un film politique ; c’est une réflexion sur la satire, avec sa fonction cathartique, sur l'art qui n’est pas seulement une liberté d’expression qu'il faut conquérir, sur la tyrannie mais une manière d’éclairer le pouvoir en le remettant en question tout en la légitimant. C’est aussi un regard sur la manipulation des artistes par les gouvernants, rien que de très contemporain et qui n’est pas seulement exotique.

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Le film est inspiré par la pièce de théâtre Kiss, dont l’histoire se déroule sous le règne du roi Yeonsan durant la dynastie Joseon. Un court encart didactique nous apprend que la dynastie des Chosun (1392-1910) a régné sur la Corée durant plus de six siècles et cela jusqu’au début du XXe siècle. Pour chaque monarque, un mémorialiste tenait le journal du règne. Ces écrits nous sont parvenus et sont à l’origine du scénario. Le réalisateur s’exprime sur le pan historique du film : « Il paraît que les tyrans n'apparaissent que dans les périodes de paix. L'empereur Néron et le roi chinois Jin font partie de cette catégorie. Le roi Yeonsan est connu pour être le tyran le plus cruel. Néanmoins, au regard de son histoire personnelle, l'individu mérite notre compassion. Ce qui m'a intéressé dans Le Roi et le clown c'était l'aspect humain du personnage. Mais je veux insister sur le fait que Yeonsan n'est pas le personnage principal du film, il est un type d'individu dans la société. L'histoire principale, c'est Jang-Sang et son spectacle. »

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L’histoire a été un peu modifiée pour les besoins du film. Contrairement à la pièce de théâtre dans laquelle Gong-gil est le personnage principal. Lee Jun-ik a réévalué le rôle de Jang-sang et sa relation avec Gong-gil.

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Le film a connu un immense succès en Corée avec plus de 12 millions de spectateurs. Un succès qui fut rapidement suivi d'une collection impressionnante de récompenses. Depuis, le film a fait le tour des festivals, remportant au passage le Prix du Jury au Festival du Film Asiatique de Deauville 2007.

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