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Fiche technique :
Avec Shabana Azmi, Nanditas Das, Jaaved Jaaferi, Kulbushan Kharbanda, Ranjit Chowdhry, Khushal Rekhi et Laurence Côté. Réalisé par Deepa Metha. Scénario : Deepa Metha. Directeur de la photographie : Giles Nuttgens. Compositeur : A. R. Rahman.
Durée : 100 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

Résumé :
Sita est une toute jeune épouse qui croit à l'amour absolu. Mais Jutin son mari a déjà la tête qui tourne pour une autre. Le frère de Jutin délaisse sa femme, Radha, fuit le désir et les plaisirs et trouve refuge chez un gourou. Tous vivent dans la maison familiale sous le regard sévère de la mère des deux frères, gardienne des traditions ancestrales. Révoltée, Sita refuse le silence et bouscule le fragile équilibre de la famille. Sa rebellion déteint sur Radha et les deux femmes se rapprochent progressivement.
L'avis de gayvisual :
Fire, c’est l’épreuve ultime du feu : le désir de deux femmes de se libérer de la rigidité des castes, des croyances religieuses et des coutumes ancestrales en Inde. C’est la confrontation du monde moderne et de la Tradition.
Après un mariage arrangé, Jatin et Sita se découvrent lors d’un voyage de noce dont l’étape traditionnelle est une visite du temple romantique du Taj Mahal, symbole monumental de l’amour éternel. Sita, vêtue du sari traditionnel, s’émerveille alors de la légende de l’empereur Shah Jahan qui fit construire le mausolée à la mort de sa femme. Jatin est un homme moderne, indifférent au romantisme suranné qu’exprime sa jeune épouse. Ce voyage expéditif révèle alors davantage les dissonances que la complémentarité du couple. Conformément aux usages, Sita est ensuite introduite dans la maison familiale d’un faubourg de New-Dehli.
Accueillie par Radha, la femme soumise d’Ashok, le frère aîné de Jatin, la jeune mariée va rapidement faire face à ses premières déceptions. Elle comprend amèrement que sa vie est scellée comme celle de sa belle sœur, qui vit dans la servitude et la culpabilité de ne pas pouvoir avoir d’enfants. L’inconnu qu’elle a épousé continue de fréquenter une jeune chinoise plus sophistiquée et plus moderne qu’elle. Dorénavant elle doit consacrer sa vie de façon fonctionnelle et utilitaire : travailler dans la boutique familiale, obéir à son époux dans un silence religieux et faire des enfants pour perpétuer le nom et occuper son quotidien.
Toute la famille se partage un même appartement, soumise aux injonctions silencieuses de Biji, la mère des deux frères, paralysée et muette. Celle-ci représente la gardienne rigide et intraitable de la Tradition qui ne manque pas de sanctionner le moindre écart irrévérencieux de conduite.
Chaque soir, une fois le petit commerce familial fermé, Jatin rejoint la jeune Chinoise. Celle-ci a refusé de l’épouser, convaincue de sa réussite prochaine dans le cinéma de Hong Kong. Marié depuis quinze ans à Radha, qu’il n’honore plus depuis longtemps, Ashok, rejoint son gourou à la recherche obsessionnelle d’une pureté transcendantale. Il a appris à renoncer à tout désir charnel, à choisir l’indifférence des sens afin d’approcher l’illumination éternelle.
L’une bafouée et méprisée par son époux volage, l’autre délaissée par un mari dévot, Sita et Radha se retrouvent seules, nuit après nuit, dans l’ombre de la terrasse. Elles partagent la même huile dont on oint les cheveux, se confient l’une à l’autre, s’apprivoisent et se comprennent instinctivement. Elles partagent le même territoire, la même solitude, les mêmes frustrations et les mêmes impressions. Les deux belles-sœurs vont découvrir une échappatoire aux manques absolus de tendresse et d’amour dont elles souffrent cruellement au quotidien.
De cette oppression culturelle va naître d’abord une forte complicité empreinte de grâce et de douce sensualité puis un amour tendre et fusionnel entre les deux femmes.
Leur liaison mise à jour, la Tradition exige que Radha se prosterne aux pieds de son mari et implore son pardon. Mais pour elle, « la vie c’est le désir ». Sans désirs, elle était « morte ». Elle lutte avant tout pour « vivre encore ».
Sexe, religion, Tradition, tribu familiale et racisme sont les thèmes explorés par ce film qui parvient à présenter les contradictions d’une Inde duale en quête d’identité. Les désirs et les frustrations des femmes sont complètement laissés pour compte. Le mot « lesbienne » n’existe d’ailleurs pas en hindi. La relation homosexuelle apparaît comme un refuge face à une société phallocratique, insensible et conventionnelle. Ecartelées entre le désir de maîtriser librement leur vie et la Tradition écrasante, les femmes revendiquent leur droit à exister.

Fire n’est pas un film sur le sexe. Il ne fait pas l’apologie de l’homosexualité ou du choix d’orientation sexuelle. Il illustre davantage les inégalités entre hommes et femmes. Entre un frère qui incarne la Tradition et la soumission à une religion conservatrice et intolérante, et l’autre tenté par les luxes occidentaux, il ne reste aucune place pour le désir et l’autonomie des femmes. À travers cette histoire amoureuse, c’est d’abord la condition et le statut de la femme en Inde qui sont visés.
Deepa Mehta lutte à travers ce film contre l’arbitraire des dogmes religieux, une sexualité utilitaire et reproductive, la hiérarchie des sexes, le mariage arrangé et lutte pour l’homosexualité, le droit des femmes à disposer d’elles-mêmes. Elle ne cache rien, mais dévoile avec beaucoup de pudeur la maturation et l’épanouissement du désir et le besoin de liberté. La réalisatrice, qui fut menacée de mort dans son pays lors de la sortie du film, milite pour un autre développement de son pays à travers un cinéma contestataire et libre.

Fire fut couronné en 1996 par les festivals les plus célèbres : Festival de New York, prix du public au Festival de Toronto, Rencontres Internationales de cinéma à Paris, Prix spécial du jury du Festival de Mannheim-Heidelberg, Prix de la meilleure Actrice pour Shabana Azmi du Festival de Chicago. En 1998, lors de sa sortie sur les écrans français, le film fut salué par l’ensemble de la critique.
L’interprète de Radha, Shabana Azmi, a joué dans quatre-vingt-dix films depuis 1974, notamment dans la Cité de la Joie en 1992. De confession musulmane, elle est l’objet d’une Fatwa pour son rôle dans Water (2002) le dernier film de Deepa Mehta. Pour elle, « le cinéma doit être entendu comme un instrument d’évolution sociale ». Elle est par ailleurs ambassadrice des Nations Unies et membre du Parlement Indien.

Fire est un film qu’il faut absolument apprendre à connaître et promouvoir pour découvrir un cinéma indien qui est à  la fois ancré dans la Tradition artistique de son pays, avec une grande beauté des images, une pudeur empreinte de sensualité et des couleurs chaudes, mais également parce qu’il apporte un souffle nouveau, moderne et subversif.
Il est d’autant plus important de le soutenir qu’il fut très controversé lors de sa sortie en salles. En Inde, Fire a été retiré des salles suite aux violences perpétrées par des extrémistes hindous et le gouvernement a exigé que le film repasse devant la commission de censure.
L’avancée des Droits de l’homme et des Libertés Publiques d’un pays se juge finalement plus par la violence de telles réactions que par l’œuvre elle-même. Elles prouvent le danger de se brûler aux institutions et aux interdits. 

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