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Fiche technique :
Avec Farley Granger, Ruth Roman, Robert Walker, Leo G. Carroll, Patricia Hitchco
ck, Marion Lorne, Jonathan Hale, Laura Elliot, Howard St-John, Norma Varden, John Brown et Robert Gist. Réalisé par Alfred Hitchcock. Scénario : Raymond Chandler, Czenzi Ormonde, Whitfield Cook et Ben Hecht. Directeur de la photographie : Robert Burks Compositeur : Dimitri Tiomkin.
Durée : 100 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

Résumé :
Un champion de tennis est abordé dans un train par un inconnu qui lui propose un étrange marché : il supprime sa femme encombrante si celui-ci se charge d'éliminer son propre père. Croyant avoir à faire à un fou, le tennisman ne lui prête aucune attention. Peu de temps après, sa femme est assassinée...
L'avis de Mérovingien02 :
Psychose, Les Oiseaux, Sueurs Froide... Les films les plus connus d'Hitchcock auraient tendance à éclipser d'autres petites perles du maître dont cet Inconnu du Nord-Express qui mérite tout autant de lauriers que les précédentes œuvres citées. On y parle de folie, de relations Œdipienne et d'homosexualité avec une maestria hors du commun. Des thèmes chers à Hitchcock habilement insérés dans une trame de thriller machiavélique (adapté d'un roman de Patricia Highsmith).
Ou comment deux hommes vont se rencontrer dans un train et l'un subir le chantage de l'autre. Au gré d'une discussion anodine, Bruno va tenter Guy afin de tuer sa femme pour lui, en échange de quoi Guy devra tuer le père de Bruno. Le crime parfait, sans mobile ni pour accuser l'un, ni pour accuser l'autre. Leur première rencontre permet à Hitchco
ck de placer la relation d'échange qui va lier les deux hommes. L'introduction du récit suit des pieds qui vont finir par se heurter dans un train. Un premier élément fétichiste qui place l'idée du miroir de l'homme (les deux pieds semblent aller à la rencontre de l'autre dans une symétrie). En effet, le film va nous montrer, à travers le personnage de Bruno, le reflet de nos propres pulsions inavouables. Bruno est ainsi décrit comme un homme vouant une haine tenace à son père et qui privilégie l'exclusivité de l'amour maternel. Le meurtre est pour lui un véritable plaisir. Hitchcock annonce que nous avons tous déjà eu au moins une fois envie de tuer quelqu'un (la scène de colère au téléphone de Guy) et que la mort devient parfois sujet à plaisanterie (la bourgeoise qui accepte de se faire étrangler). La bourgeoise ou encore Guy, dans la scène du train, en acceptant de plaisanter sur le thème du meurtre, deviennent finalement des complices de l'assassin. D'une certaine manière, nous avons tous une part de Mal en nous que l'on réfrène mais qui ne demande qu'à exploser au grand jour. Il n'y a qu'à voir le lieu du meurtre qui devient très visité pour s'en convaincre.
Pour renforcer sa théorie, Hitchco
ck prend le risque de nous attacher au criminel. Qu'on le veuille ou non, on le prend en sympathie. Si on replace le film dans son contexte, on imagine aisément les ligues de vertu de l'époque s'offusquer, puisque le criminel est finalement un homosexuel psychotique pour lequel les spectateurs ont une certaine affection (élément qui, de nos jours, n'est pas dérangeant). Car le personnage de Bruno laisse en filigrane apparaître une fascination pour Guy, qui est champion de tennis. La mort du père et l'affection de la mère sont autant d'indices qui deviennent plus explicites par la suite, tout comme le meurtre de la femme une fois sortis du tunnel de l'amour. Bruno est fasciné par Guy. Il l'épie constamment, lui téléphone, la rencontre entre les deux hommes se fait par un mouvement du pied (évoquant les caresses du pied des jeux amoureux), petits mots... Même la séquence finale, dans le manège, prend des allures de corps à corps dans un environnement tourbillonnant. L'homosexualité est donc latente durant tout le récit.
La symétrie des pieds au début tout comme les jeux de reflets offre à Guy et Bruno une relation d'interdépendance. L'un et l'autre sont liés par leur destin, comme viendra le démontrer la digression narrative finale où, pendant que Guy joue un match, le montage parallèle nous présente Bruno tentant de récupérer le briquet de Guy qu'il a fait tomber dans un égout. À noter que le thème de l'homosexualité était déjà présent dans Rebecca et La Corde.
Au-delà de la réflexion sur la dualité Bien/Mal qui habite tout individu, au-delà de la réflexion sous-jacente sur le couple gay, Hitchco
ck nous convie comme dans ses plus grandes œuvres, à une démonstration de savoir-faire technique qui le désigne définitivement comme un grand architecte du cinéma. Bien entendu, quand on évoque l'Inconnu du Nord-Express, on pense à un film noir, à un suspens au couteau, à de grands numéros d'acteurs (Robert Walker, dont c'est ici l'avant-dernier rôle avant sa mort, est tout simplement parfait, éclipsant même Farley Granger) et à l'habituel caméo du réalisateur (il monte dans le train avec une contrebasse). Mais ce qui frappe le plus dans le film, c'est sa construction géométrique et sa rigueur mathématique. Car au-delà des plans cités plus haut mettant en avant la dualité qui nous habite et la thématique du double, Hitchcock parsème son film de plans évoquant le reflet (il en retire d'ailleurs les scènes les plus marquantes). Ainsi, le meurtre sera filmé dans un reflet de lunettes et l'instant précédent le meurtre se fera par un jeu d'ombres renvoyant à nos propres démons. De la même manière, si les deux héros se font échos dans le récit, une séquence va marquer définitivement la rupture entre les deux individus lors de la scène de tennis où, alors que les spectateurs effectuent un mouvement de la tête gauche-droite tandis qu'au milieu de la foule, seul Bruno est fixe, apparaissant comme un élément perturbateur loin de la masse (on retrouve cette idée d'un élément différent et dangereux dans la scène du Sénat où la silhouette noire de Bruno fait parasite dans le décor blanc immaculé).
Une anecdote du tournage du film rapporte que Farley Granger, inquiet de voir Hitchco
ck assis dès le début du tournage, lui avait demandé s'il se sentait bien. Ce à quoi le maître répondit qu'il s'ennuyait car il avait déjà le film en tête et avait la sensation de faire de la redite. Une preuve de la rigueur du réalisateur qui savait parfaitement où poser sa caméra et ce qu'il souhaitait nous dire. Ainsi, toujours dans l'optique d'un film aux plans mathématiques, l'Inconnu du Nord-Express nous décrit la chute de Guy comme une spirale infernale dont il ne parvient pas à s'extirper. Le motif du cercle infernal revient constamment à l'écran. En effet, L'objet déclencheur de l'engrenage pour Guy est sa femme qu'il veut voir mourir. Or, celle-ci se révèle être une vendeuse de disque. Puis avant de commettre son meurtre, Bruno fera claquer un ballon avec sa cigarette. Le motif du cercle s'impose de plus en plus au fur et à mesure que le film avance et que les enjeux se resserrent. Avant la confrontation finale, nous assistons au coucher du disque solaire vu par les deux protagonistes. Enfin, c'est dans un manège circulaire que prendra fin le récit, le héros se libérant de son ennemi lorsque le manège finira par être détruit, le cercle infernal étant brisé.
L'Inconnu du Nord-Express demeure donc encore aujourd'hui une référence dans la filmographie du réalisateur. Un scénario exemplaire, une thématique récurrente du maître qui trouve ici un terrain de jeu propice à son exploitation et à des quantités de trouvailles visuelles. Que demander de plus ?
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