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Fiche technique :
Avec Brad Renfro, Ni
ck Stahl, Rachel Miner, Bijou Phillips, Michael Pitt, Kelli Garner, Daniel Franzese, Leo Fitzpatrick et Deborah Smith Ford. Réalisé par Larry Clark. Scénario : Zachary Long et Roger Pullis. Directeur de la photographie : Steve Gainer. Compositeur : Eminem.
Durée : 111 mn. Disponible en VO, VOST et VF.



Résumé :
Bobby Kent est mort le 14 juillet 1993. Alors qu'il était allongé dans son sang, il demanda de l'aide puis la grâce à son meilleur ami, Marty Puccio. Sa réponse fut instantanée et préméditée : il l'étripa et lui renversa la tête en arrière pour lui trancher la gorge. L'incident laissa les habitants sans voix, les parents des jeunes meurtriers dépressifs et inconsolables et un groupe d'adolescents accusés d'un crime sanglant pour lequel ils ne se repentiront jamais.

 

 

L'avis de Traveling avant :
Six ans après le choc effroyable de Kids, Larry Clark suit de nouveau à la trace une bande d'adolescents américains désoeuvrés et laissés à eux-mêmes, se gavant jusqu'à plus soif de sexe, de sensations fortes et de drogues à la dure. Plus âgés, profitant du confort aseptisé des banlieues et du luxe relatif de leur situation sociale et familiale, ils n'en sont pas moins les rejetons, les dignes héritiers et continuateurs de son premier film : jeunes, oisifs, cons voire tarés jusqu'à la moelle, inadaptés et déconnectés d'une réalité qui semble se dérouler dans une autre dimension que la leur, à la fois bulle surprotégée et chaos autodestructeur.



Les purs produits décérébrés d'une société qui fabrique des monstres d'abrutissement. Volontairement traumatisant et provocateur jusqu'au malaise, le style de Larry Clark pousse encore plus loin, avec Bully, ce constat dévastateur et alarmiste : car le réalisateur ne se contente plus de filmer le quotidien de ces jeunes inadaptés affectifs, mais nous montre les conséquences – désastreuses, tragiques – de leurs raisonnements et actes inconséquents.



Bifurquant vers le fait divers, privilégiant toujours une approche hyperréaliste et documentaire qui flirte sans cesse avec le sensationnalisme trash, le photographe-cinéaste ouvre cette fois la porte de chambre de jeunes issus de la classe moyenne américaine. Ce qu'il nous laisse entrevoir – ce que les parents ne veulent pas voir – c'est l'horreur pure, l'exact revers de toutes les mises en scène hollywoodiennes qui confortent les parents et la société bien-pensante et hypocrite dans une image embellie et mensongère de l'adolescence.



Une certaine part de la triste réalité, hélas, réside ailleurs, loin des sourires Barbie-Ken que l'on nous sert jusqu'à vomir. Bully, film-pavé qui bouleverse et remue en profondeur, n'est pas très beau à voir : il nous oblige à regarder en face le terrible cul-de-sac vers lequel se dirige la progéniture de l'ère du vide.
Inspiré d'un fait divers sanglant et absurde survenu en Floride, Bully met en scène avec une implacable logique narrative – réglée au quart de tour, et aidée d'un fini documentaire brut saisissant – la dérive criminelle d'un groupe d'adolescents bien décidés à assassiner l'un des leurs, une petite frappe prétentieuse qui brutalise, manipule et abuse tous et toutes autour de lui.



Marty (Nick Stahl, stupéfiant dans le rôle) s'acharne en particulier sur Bobby (Brad Renfro, remarquable, méconnaissable), son ami d'enfance, sur qui il exerce un ascendant malsain, exigeant qu'il accomplisse toutes sortes d'actes dégradants. Leur relation, qui frôle sans cesse l'homosexualité latente, a tout du rapport de pouvoir tyrannique, Marty-dominant exerçant sur Bobby-dominé un rapport de bourreau-victime dans lequel ce dernier se complaît avec une ambiguïté, une satisfaction sadomasochiste de tous les instants.



Mais la nouvelle petite amie de Bobby (Bijou Philips), elle-même malmenée par Marty, comprend rapidement la dynamique installée entre les deux garçons, force Bobby à prendre conscience et à se révolter, puis, contre toute attente et bon sens, soulève l'ensemble du groupe d'amis liés à Marty et les convainc d'attenter à sa vie, d'éliminer ce monstre qui vampirise leurs vies. Ce qui, au début, a tout du fantasme juvénile et du délire passager, devient peu à peu une obsession de groupe qui débouchera sur l'innommable. Leur vengeance, aussi naïve et maladroite que stupide, violente et irréfléchie, fait basculer Bully de portrait implacable de la tourmente adolescente au cauchemar sordide.

 


Portraitiste impitoyable des tares d'une Amérique dont la morale bien-pensante et le culte du confort et de l'abondance sont les façades qui dissimulent un malaise et un mal de vivre immenses, Larry Clark nous assène une nouvelle claque en pleine figure, et avec quelle force d'impact ! Impossible de rester de glace devant un tel film. Sa démonstration sans concession, cohérente et authentique dans sa radicale crudité, a de quoi soulever maintes questions et réflexions. Et plusieurs auront été effectivement choqués devant les actes et propos inqualifiables de cette jeunesse dépravée, qui cultive la douleur et l'humiliation jusqu'à exhiber ses blessures avec fierté, une jeunesse dépourvue de toute sensibilité, qui confond fiction et réalité, que Clark met en scène avec un sens de la spontanéité et un souci du détail maniaques.



Certains ont soulevé le problème de son angle d'approche : il est vrai que le travail de Clark, plus que jamais dans Bully, frôle sans cesse la complaisance malsaine et le voyeurisme pervers. On l'accuse de filmer ses « sujets » comme un vieux cochon excité, chosifiant ses personnages, les transformant en objets de jouissance pour obsédés sexuels. Mais qualifier ainsi sa démarche la réduit considérablement : c'est oublier un peu vite à quel point Clark ne suresthétise pas l'acte sexuel, qui est traité, comme l'ensemble de ce qui est représenté, avec un sens documentaire-vérité évident. Que le cinéaste opte systématiquement pour la représentation de situations crues et explicites relève bien évidemment d'une double volonté de provocation et de confrontation des tabous que Clark partage avec tout un pan du cinéma indépendant américain contemporain : pensons seulement à un Todd Solondz.



Contrairement à ce dernier, toutefois, Clark s'ancre davantage dans le social - nul humour ici, sinon un pathétique risible – et assume pleinement l'héritage documentaire et cinéma-vérité, tout en resserrant l'étau narratif autour du crime à accomplir, laissant le spectateur prisonnier de la mise en place du fait divers, qui fait bifurquer le film à mi-chemin vers le thriller social. On pourra regretter que la complexe et fascinante relation entre Marty et Bobby soit ainsi rapidement évincée au profit de la démonstration implacable de l'acte de vengeance, trouver aussi que ces jeunes écervelés sont réduits à l'état de simples pantins grotesques et abrutis sous les yeux du cinéaste qui porte sur eux un regard aussi dénué de sympathie. Mais la réalité est-elle si éloignée de ce que Clark dépeint ? Toute la question de la pertinence de la démarche de Clark se situe là :  Bully est-il le miroir déformant ou grossissant, ou encore le juste reflet-témoignage de la pathétique réalité d'une certaine jeunesse ?



Situé sans doute quelque part entre les deux, ce film dérangeant de Larry Clark force l'admiration par la précision et la justesse chirurgicales de sa mise en scène, irréprochable et pleine de fulgurances, et par le tour de force de la direction d'acteurs – tous, professionnels comme amateurs, y sont tout simplement hallucinants. Après cette nouvelle et traumatisante séance d'électrochocs signée Larry Clark, on attend avec impatience que le cinéaste s'attaque aux grand absents de son univers adolescent, à ceux qu'il pointe du doigt à travers l'oisiveté à la fois tranquille et sauvage de ces enfants abandonnés à leur absence de repères : les parents. Eux aussi, souhaitons-le, seront soumis au terrible regard-scalpel de Larry Clark.
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