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Fiche technique :
Avec Gad Elmaleh, Roschdy Zem, Catherine Frot, Alain Chabat, Claude Brasseur, Julien Courbey, Micheline Presle, Jacques Sereys, Arié Elmaleh, Yacine Mesbah, Michaël Youn, Catherine Hosmalin, Michel Such, Rochelle Redfield, Nader Boussandel et Axelle Laffont. Réalisation : Merzak Allouache. Scénario et dialogues : Gad Elmaleh & Merzak Allouache. Directeur de la photographie : Laurent Machuel. Son : Paul Lainé.
Durée : 105 mn. Disponible en VF.




Résumé :
Chouchou, jeune maghrébin en situation irrégulière, débarque à Paris en se faisant passer pour un exilé chilien et se voit offrir un toit par le bienveillant père Léon, qui s'occupe d'une paroisse de banlieue, assisté du frère Jean, un ancien délinquant tourmenté par les apparitions d'une vierge affriolante. Plein de bonne volonté, Chouchou accepte bientôt un emploi d'homme à tout faire dans le cabinet d'une psychanalyste, le docteur Nicole Milovavitch. Laquelle l'autorise à se travestir pendant son travail... pour laisser parler sa vraie nature. À Clichy, il retrouve une vieille connaissance, Djamila, serveuse au cabaret L'Apocalypse, où se produit aussi le neveu de Chouchou, « Vanessa »...

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L’avis d’Olivier Nicklaus :
Bonne surprise : une comédie réussie sur la transsexualité.
On allait à la projection à reculons, avec le souvenir d'un précédent film de Merzak Allouache très raté (Salut cousin) et, surtout, des tentatives récentes de comédies grand public sur l'homosexualité ou la transsexualité, de Pédale douce (Gabriel Aghion, 1996) en Recto verso (Jean-Marc Longval, 1999), invariablement navrantes. Et, contre toute attente, Chouchou est une bonne surprise. Extension d'un sketch éponyme de Gad Elmaleh, le film tient la route. Interprétation, rythme, sensibilité : tout y est, la grâce en plus.

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La très bonne idée, c'est de ne pas avoir fait de la transsexualité le sujet du film : ça fait partie de la personnalité de Chouchou, mais c'est presque accessoire. Chouchou, c'est avant tout des yeux grands ouverts, une naïveté qui sait être roublarde quand il faut, le cœur sur la main. Elmaleh s'est écrit son premier grand rôle au cinéma. Il a bien fait.

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L’avis d’Olivier Barlet :
Chouchou enchevêtre plusieurs recettes. La première marche à tous les coups : un étranger arrive en France et s'étonne de tout. Et voilà Gad Elmaleh habillé en indien chilien, bonnet, poncho et collier de perles, baragouinant un mauvais espagnol avec l'accent arabe. Rire assuré. La deuxième consiste à montrer que cette caricature est un être humain sensible et attachant. Tendresse assurée. La troisième fait de ce naïf un gars plus que débrouillard, dont l'énergie le tire de tous les faux pas et l'astuce rend l'impossible possible. Identification assurée. Et enfin, la quatrième fait de ce vrai héros l'archétype de la différence : un travesti. Emotion assurée.

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Le danger était bien sûr de faire La Cage aux folles, de caricaturer pour faire rire le public sur le dos des travelos. Chouchou étale son origine maghrébine à longueur de réplique et cette référence translate le sujet : le travesti est un immigré sans papiers et sa différence sexuelle humanise sa différence culturelle. Il sort de la foule : Chouchou est un individu, un cas, avec au programme le slogan de l'affiche du film : « Le rencontrer, c'est l'aimer ! »

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C'est donc cette rencontre qu'orchestrent les deux compères Merzak Allouache et Gad Elmaleh, qui ont concocté le film ensemble (après leur collaboration sur Salut Cousin !) à partir d'un sketch à succès d'Elmaleh. La spontanéité de Chouchou force à la relation, ses excès n'insécurisent personne, même pas les parents bourgeois de son nouvel amant, mais déclenchent un grand vent de tendresse offerte au spectateur. Le rire est dès lors moins net, nombre de gags tombent à plat, tant le sujet est plus grave que drôle.

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Il fallait bien sûr forcer le personnage, friser la caricature pour le rendre opérant dans le domaine de la comédie. Fallait-il pourtant à ce point aligner les clichés ? Cela reste tangent tout le film. On rit jaune mais l'intention (faire d'une comédie légère un plaidoyer pour la tolérance) est tellement palpable qu'on hésite à crier au scandale : Chouchou est traité comme un vrai personnage de cinéma que sa fascination pour les nombreuses scènes de cabaret achèvent de ranger du côté des stars. En maintenant tant cette référence que cette distance, Merzak Allouache arrive à maintenir son film dans un bizarre no man's land, loin de La Cage aux folles, mais aussi loin de la finesse qu'aurait appelé le sujet.

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L’avis de Felipe :
Chouchou est un jeune maghrébin qui débarque en France pour retrouver son neveu. Il est rapidement recueilli par le père Léon et son fidèle acolyte, Frère Jean, tous deux en charge d'une modeste paroisse en pleine banlieue parisienne. Bientôt, grâce à eux, Chouchou trouve son premier emploi. Il est chargé de l'entretien du cabinet d'une psychanalyste, le Dr Nicole Milovavitch.

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Au plus profond de lui-même, Chouchou garde un grand secret : celui de ses véritables penchants sexuels et de son goût pour les talons hauts et les tenues un peu coquettes.
Directement inspiré du personnage imaginé par Gad Elmaleh pour son génialissime Une Vie Normale, Chouchou est de ces hommes qui préfèrent arborer des tenues de femmes en public et s'endormir en nuisette affriolante. De ces hommes qui pensent et qui s'expriment à la manière des femmes. De ces hommes qui rêveraient de pouvoir changer d'identité en un claquement de doigts. Chouchou va bientôt s'affirmer en tant que telle. Elle va bientôt retrouver son neveu, devenu Vanessa, une star du cabaret l'Apocalypse. Cabaret dans lequel Chouchou trouvera tour à tour travail et amour.

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Chouchou de la place de Clichy est d'abord une comédie. Du moins le film répond aux critères en vigueur : des acteurs qui ont une envie forte d'amuser la galerie, une ambiance d'entrée décalée de la réalité et des thèmes élémentaires mimés par des protagonistes aux caractères grandement simplifiés. Gad Elmaleh y est omniprésent. Sa carrière, sa notoriété publique et son relatif talent de comédien font de lui la grande vedette du film. Les seconds rôles survivent péniblement en arrière-plan. Ils se cantonnent vaguement à donner la réplique à Chouchou avec un minimum de sincérité. En un tel contexte politique, Chouchou s'avance en tant qu'oeuvre complètement désossée dont la seule et unique prétention est de vouloir changer les idées à un public qui n'ose même plus le demander.

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Triste bilan que celui que je suis contraint et forcé de dresser ici avec ces seuls mots : Chouchou laisse terriblement pantois : nous revoyons purement et simplement l'excellente bande annonce du film à laquelle le réalisateur Merzak Allouache a tenu à ajouter des scènes parfaitement vides et une quantité abominable de séquences sans aucune saveur. Le film repose sur ce style humoristique très en vogue qui consiste à déformer tout bonnement quelques mots courants de la langue française. Un humour cher à ces grands philosophes que furent Jamel Debbouze et ses acolytes de Gaulois vus dans Mission Cléopâtre.

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« Chouchou manque soit de folie, soit de profondeur » pour Première. Les Cahiers du Cinéma le qualifient d'« Océan de médiocrité ». « Rien n'est à la hauteur » pour Zurban. Quant au Figaroscope, il estime que « Le film s'étire faute d'histoire et de personnages crédibles ». Chouchou manque bel et bien de contenu et ne parvient qu'en quelques rares occasions à voler un sourire. Gad Elmaleh n'est pas Gad Elmaleh, en atteste son formidable spectacle. Claude Brasseur, Catherine Frot : autant de noms avec un petit n qui ne parviennent en aucun cas à relever un quelconque intérêt. Chouchou ne vaut que pour la seule performance d'acteur d'Alain Chabat. Et c'est là une bien maigre consolation pour l'entière équipe du film et pour le cinéma français tout entier. En fait, Chouchou est un film à cacher.
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