Fiche technique :
Avec Deborah Kerr, John Kerr, Leif Erickson, Edward Andrews, Darryl Hickman, Norma Crane, Dean Jones, Jacqueline deWit, Tom Laughlin, Ralph
Votrian, Steven Terrell et Kip King. Réalisation : Vincente Minnelli. Scénario : Robert Anderson, d’après sa pièce de théâtre. Directeur de la photographie : John Alton.
Monteur : Ferris Webster. Compositeur : Adolph Deutsch.
Durée : 122 mn. Disponible en VO, VOST et VF.
Résumé :
Jeune homme délicat préfèrant la poésie au sport, Tom est l'objet des moqueries de ses camarades, qui ne le jugent pas assez viril. Il trouve
du réconfort auprès de Laura Reynolds, l'épouse de son professeur de sport.
L’avis d’Olivier
Nicklaus :
Dans un collège américain des années 50, difficile d'être un homo ou une femme indépendante. Minnelli lorgne du côté de Douglas Sirk, voire de Tennessee Williams.
On n'est plus du tout dans le registre de comédie sophistiquée jusqu'au burlesque de La Femme modèle. Ici, la ligne serait plutôt celle de Douglas Sirk, le drame étouffé. Tom, un
étudiant effacé et manifestement homosexuel, se lie avec Laura Reynolds, la femme de son professeur de sport. Laura, troublée, quittera son mari qui ne s'en remettra pas. Racontée comme ça, ça
paraît peu crédible, mais c'est paradoxalement la force du film que de montrer que les sentiments sont parfois plus complexes que les stéréotypes.
De quoi valoir à Thé et sympathie un certain ostracisme de la part des milieux gays militants, qui y lire un éloge de la normalité,
une victoire de l'hétérosexualité sur l'homosexualité. Alors qu'au contraire, le sujet du film est l'ostracisme dont sont victimes Tom Lee ET Laura Reynolds, leur statut minoritaire au sein de ce
lycée oppressant. A cet égard, le choix de Minnelli de réduire l'action à quelques lieux seulement (la chambre de Tom, le salon de Laura) n'est pas une faiblesse ramenant le film à sa dimension
théâtrale, mais au contraire un choix de mise en scène concerté pour bien souligner l'univers étriqué – au propre comme au figuré – dans lequel évoluent Tom et Laura.
Bref, le film est tenu. D'aucuns diront ténu. Ce n'est pas l'un des grands Minnelli. Mais ça vaut largement certaines adaptations pompières de
Tennessee Williams invariablement portées aux nues.
L’avis du Ciné Club de Caen :
De caractère sensible et doux, Tom Lee est l'objet du mépris de ses camarades de collège qui le traitent d'efféminé car il préfère la musique et la peinture au base-ball. La seule amitié qu'il
rencontre est celle de Laura, la femme du directeur, Bill Reynolds. Incomprise par son mari brutal, Laura se rapproche chaque jour davantage du jeune homme avec lequel elle partage le goût des
belles choses. Bill, quant à lui, montre envers son élève une hostilité accrue par le trouble de ses propres sentiments.
À la suite d'une violente dispute avec son père et d'une visite catastrophique chez Ellie Martin, la prostituée du lieu, Tom tente de se
suicider. Laura le sauve de justesse. Cette tension extrême les jette dans les bras l'un de l'autre; et Tom devient l'amant de Laura, se prouvant ainsi sa virilité. Tom retrouve son équilibre
physique et moral et sa confiance en soi, tandis que Laura, consciente d'avoir brisé son foyer, disparaît. Bien des années plus tard, lors d'une réunion d'anciens élèves, Tom apprendra l'ultime
sacrifice de sa seule amie.
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