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TROIS ASPECTS DE LA REPRÉSENTATION LESBIENNE  :
L'ASPECT PHYSIQUE, SOCIOLOGIQUE ET PSYCHOLOGIQUE

Une chronique d'Isabelle B. Price, d'Univers-L
 

The L-word


L'ASPECT PHYSIQUE

Le stéréotype physique de la lesbienne. Le stéréotype est une idée toute faite, une image sortie d'un moule. Ce mot est d'ailleurs issu du procédé typographique qui permet de réaliser et de reproduire des images fixes. Il s'agit ici des caractéristiques superficielles et communes censées représenter les homosexuelles. En réduisant ces femmes à une attitude, une opinion, un physique, elles sont simplifiées à l'extrême et le public se fait une opinion fausse et erronée concernant celles-ci. La représentation des lesbiennes est alors incomplète, trompeuse, éloignée de la réalité et totalement fausse.

La population imagine, la plupart du temps, les lesbiennes comme des « camionneuses ». Elles portent les cheveux courts, des vêtements masculins et militaires, de grosses chaussures type rangers. Elles ont de nombreux percings, une rangée de boucles d'oreilles, un tatouage tribal sur le bras, fument comme des pompiers et refusent de s'épiler. Le stéréotype est certes poussé à l'extrême mais il reprend les grandes lignes.

 


Il est cependant appréciable de constater qu'aujourd'hui, cette représentation n'existe ni au cinéma ni à la télévision. Bien au contraire. En effet, conséquences de l'ultra féminisation dans les médias, de la vague de porno chic dans la publicité, de la banalisation du sexe et de la sexualité, cette image est véritablement entrain de changer.

Aujourd'hui, la représentation des lesbiennes dans les séries télévisées et au cinéma a beaucoup évolué. On assiste à une sur-représentation des « lipsticks lesbians » au détriment des « butchs »dites camionneuses. Les lipsticks lesbians reflètent la nouvelle manière de montrer l'homosexualité féminine aux États-Unis. The L-Word en est la preuve flagrante et éclatante. Ces femmes revendiquent leur féminité de façon ostentatoire. La beauté est leur arme, leur moyen de s'émanciper.

 

The L-word

Le fait est qu'à travers cette représentation, les homosexuelles et les hétérosexuelles sont difficiles à différencier. Parce qu'elles sont belles et séduisantes, parce qu'elles n'arborent pas de signes distinctifs, ces nouvelles lesbiennes ne choquent pas, n'effrayent pas et se fondent dans la masse. Elles séduisent les hommes au même titre que toutes les femmes et leur physique avantageux leur permet de survivre dans un média où l'audimat masculin ne peut être ignoré tant il est important et puissant.

Exemple typique de cette nouvelle manière de représenter les homosexuelles et de les montrer, l'épisode 12 de la saison 1 de The L-Word intitulé « Libération » ou « Looking Back » en Version Originale où les héroïnes se rendent au Dinah Shore Week-End à Palm Springs (Californie). À l'origine de ce rassemblement qui existe réellement, deux femmes, Robin Gans et Sandy Sachs. En 1992, ces deux américaines ont fait leur coming-out dans le célèbre New York Times. Robin, diplômée en psychologie et enseignante à l'université, déclarait récemment à ce sujet : « C'était la première fois que des homosexuelles féminines et « d'apparence normale » sortaient du placard en public. Nous avons motivé des milliers de femmes à faire de même. Il arrive trop souvent que les lipsticks n'avouent jamais leur sexualité et se camouflent parmi les hétéros. Beaucoup sont venues nous remercier et nous demander de fonder un lieu de rencontre pour elles. Nous avons alors ouvert le Girl Bar à Los Angeles et multiplié les apparitions télévisées » . Depuis, ce rassemblement à lieu chaque année et dure trois jours et trois nuits. Une aubaine pour les auteurs adeptes de corps somptueux, de sensualité, de baisers saphiques et en même temps de normalité, de banalité et d'acceptable.


The L-Word

 

Parce que comme l'a si bien précisé Sandy Sachs, les lipsticks lesbians sont rassurantes et ne choquent pas. Elles donnent une image tout à fait acceptable de l'homosexualité, une image qui ne heurte ni les hommes ni les parents puisqu'elles sont et demeurent des femmes séduisantes. « Le fait que nous soyons un couple équilibré et heureux rassure beaucoup de parents. Nombre d'entre eux nous ont écrit être parvenus plus facilement à accepter la sexualité de leur fille après avoir écouté nos témoignages ».

Alors que la butch choque parce qu'elle se pare d'attributs masculins et menace de prendre la place des hommes qu'elles castrent dans leur virilité, les lipsticks revendiquent leur féminité et leur sensualité et ne sont en rien inquiétantes.

 

Ally McBeal

 

L'ASPECT SOCIOLOGIQUE

Un stéréotype répandu veut que les lesbiennes qui travaillent, occupent des postes hauts placés et à responsabilités.


Ally McBeal

 

À partir du moment où une femme demeure à un poste important dans une société, une entreprise ou autre, à partir du moment où une femme se trouve à un poste de direction, qu'elle est toujours célibataire et qu'elle a dépassé la trentaine, ce cliché veut que cette femme soit homosexuelle.


Fastlane (Billie)

 

Les scénaristes se sont servis de cette idée dans la série Fastlane où ils ont volontairement sous-entendu que Billie était peut-être lesbienne. Et cet a priori a également été exploité dans la série Preuve à L'Appui où Jordan qui est une femme médecin forte et indépendante avoue ouvertement qu'elle n'est pas homosexuelle pour rassurer l'audience masculine. Ce n'est pas parce qu'elle fait un travail prenant et difficile, qu'elle est toujours célibataire alors qu'elle a eu trente ans qu'elle est homosexuelle pour autant.

 

Preuve à l'appui (Jordan)

 

Ce stéréotype est malgré tout toujours présent même s'il tend à disparaître avec l'acceptation du travail des femmes et la position à des postes clés à responsabilités de femmes de plus en plus qualifiées. Des séries comme Sex & The City ont fait énormément évoluer les mentalités. Celle-ci a indiscutablement changé la représentation des célibataires hétérosexuelles de plus de trente ans. Bridget Jones dans un registre différent mais tout aussi délirant a permis l'émancipation des hétéros trentenaires au cinéma.

Il n'empêche que les lesbiennes à la télévision et au cinéma semblent toujours appartenir à des milieux aisés et avoir un métier intéressant et passionnant extrêmement bien rémunéré. Une représentation très loin de la réalité lorsque l'on sait qu'à travail égal et à formation identique, les femmes restent toujours moins rémunérées que les hommes. Et donc, dans la grande majorité des cas, les couples d'homosexuelles gagnent moins qu'un couple hétérosexuel qui lui-même gagne souvent moins qu'un couple gay.

 

Queer as folk (US)

 

L'ASPECT PSYCHOLOGIQUE

Quelles qualités possèdent aujourd'hui les homosexuelles lorsqu'elles sont représentées à la télévision et au cinéma ?

Dans ce domaine également, l'évolution a été considérable, il s'agit peut-être de la plus grande évolution dans la représentation des lesbiennes. Aujourd'hui, celles-ci sont majoritairement des femmes fortes, indépendantes et réfléchies. Elles ont généralement la trentaine, une situation confortable et si elles ne sont pas en couple depuis plusieurs années avec l'idée de faire un enfant, elles sont encore à la recherche du Grand Amour.

 

Buffy contre les vampires (Willow et Tara)

 

Les adjectifs pouvant qualifier les homosexuelles dans les séries télévisées telles que Queer As Folk, Urgences, Buffy contre les Vampires, Dark Angel, Fastlane, Xena, Preuve à l'Appui et bien d'autres encore ne manquent pas.

Elles sont : fortes, travailleuses, combattives, fières, intelligentes, réfléchies, sensibles, à l'écoute, compréhensives, rassurantes, aimables, indépendantes et exceptionnelles.

Les homosexuelles dans les séries télévisées et au cinéma ne sont plus passives comme autrefois. Elles ne sont plus victimisées comme dans les années cinquante, soixante avec des films comme Jeunes filles en uniformes, réalisé en 1958 par Geza Von Radvanyi. De nos jours, elles s'imposent comme des femmes fortes et volontaires qui ont le droit au bonheur comme tout le monde.



Quelques personnages rompent cependant avec cette nouvelle représentation des lesbiennes. Tara dans la série Buffy contre les Vampires et les adolescentes comme Jane dans Le Secret de Jane et Shannon dans Edgemont. Elles se différencient des autres parce qu'elles sont douces, sensibles, parfois fragiles et moins agressives que leurs consoeurs. Elles semblent vivre simplement sans aucune revendication et contrastent avec ces autres femmes parfois trop revendicatives. Ces dernières revendiquent un choix de vie, une sexualité différentes et le droit d'exister. Un grand pas en avant mais l'homogénéité qui règne aujourd'hui dans leur représentation et leur grande absence de défauts dans la majorité des cas fait qu'elles finissent par devenir légèrement énervantes.

 

Edgemont (Shannon)

 

Une grande avancée dans la représentation lesbienne qui ne doit pourtant pas tomber dans le systématique et le similaire au risque de perdre toute la diversité qui règne dans la communauté homosexuelle.

Cependant, cette image très progressiste doit être nuancée. Ces lesbiennes ont le droit d'exister parce qu'elles tiennent toutes des propos politiquement corrects, parce qu'aucune n'est choquante ou effrayante et parce qu'aucune n'est sexiste ou trop ouvertement féministe. Elles doivent à tout prix plaire aux hommes sans les menacer pour s'assurer leur audience. Elles sont obligées être parfaites et bien sous tous rapports pour plaire aux mères de famille et à la ménagère de plus de 50 ans qui doivent les trouver et les juger « normales » pour ne pas sentir agressées. Et il faut qu'elles possèdent toutes les qualités citées plus haut pour satisfaire le public homo. Pas évident !

 

Ellen DeGeneres du sitcom Ellen

 

CONCLUSION

La représentation lesbienne est en constante évolution mais elle est toujours engluée dans des stéréotypes qui nuisent à une vision réaliste des lesbiennes à la télévision et au cinéma.
Toujours préoccupés par la question des taux d'audience, les scénaristes et réalisateurs cherchent avant tout à satisfaire le plus grand nombre. Mais plaire aux masses se fait ici au détriment de l'originalité.

Isabelle



 

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