L’avis de Psykokwak :
Lonely Child, un moyen métrage estampillé Dogma # 41, s’intéresse à
Médéric, un jeune choupinou québécois qui profite de son 17e anniversaire pour présenter son chum à sa famille. Seule sa mère s’est déplacée chez la frangine.
Bien qu’elle soit au courant de la pédésexualité de son rejeton, elle s’emporte violemment lorsque Médéric embrasse son copain. Toute la
haine et l’homophobie maternelle éclate en un psychodrame bien musclé. Voir la scène diffusée en début d’article, la meilleure du film.
Puis Méderic et William (Emmanuel Schwartz) se rendent en voiture chez un couple de copains dans une maison au bord d’une rivière. On
écoute Médéric et un des garçons discuter de leurs premiers émois, du vécu de leur sexualité et on a droit à une petite séance de strip-tease entre Médéric et Maxime tout en retenue et très
pudique. En fait l’image est surexposée et franchement mal cadrée d’où notre déception à ce qui aurait pu être une friandise. D’autres bavardages s’éternisent devant une rivière, un feu de
camp… sur fond de grattouillage de guitare.
Rien de franchement excitant si ce n’est la charmante frimousse de Médéric (Dhanaé Audet-Beaulieu). Nous avons bien du mal à nous
passionner pour ce Lonely Child. Les images floues, flottantes et mal cadrées accompagnent des dialogues insipides. La caméra passe de mains en mains, pour s’immobiliser sur un
rétroviseur, ou sur le feu de camp.
Le principe Dogme est ici poussé à ses limites, caméra tenue à la main, lumière exclusivement naturelle, son en direct et sans préparation
ou répétition des scènes. Heureusement l’accent québécois nous tire quelques sourires, même si on peine de temps en temps à tout saisir, mais vu la profondeur des échanges ce n’est pas
gênant. Et si on a vu C.R.A.Z.Y., on reconnaît certaines expressions.
Bref un film sans grand intérêt et je me sens d’autant plus perplexe que ce film amateur est interprété par des acteurs. Pourquoi ne pas
avoir travaillé un peu les prises de vue, tout en respectant le code Dogme ? Un petit compliment pour le rendu d’une fraîcheur dans le jeu des acteurs. À vouloir filmer comme des amateurs, il
n’a rien coûté, on produit un film décevant et ennuyeux.
Je pense à Ma vraie vie à Rouen, où le jeune Etienne (Jimmy Tavares) filme sa vie d’ado à partir d’un caméscope qu’on
lui a offert. Il y avait là une idée originale, que les réalisateurs Olivier Ducastel et Jacques Martineau avaient scénarisé et cela avait donné un film sympathique.
Rien de cela ici si ce n’est le sentiment de visualiser un brouillon. Dommage car l’idée de ce coming out très nature pouvait donner lieu à
un film amusant et plaisant à regarder.
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