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Fiche technique :
Avec Kim Min-sun, Park Yen-jin, Lee Young-jin et Jong-hak Baek. Réalisé par Kim Tae-Yong et Min Kyu-Dong. Scénario de Kim Tae-Yong. Directeur de la photographie : Yoon-soo Kim. Compositeur : Sung-woo Jo.
Durée : 97 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

Résumé :

Corée du sud, de nos jours, dans un lycée de filles. Min-Ah (Kim Min-sun), jeune écolière de 17 ans, trouve le journal intime partagé (magnifiquement et ingénieusement décoré) de deux autres élèves, la jolie Hyo-Shin (Park Yeh-jin) et la mystérieuse Shi-Eun (Lee Young-jin) qui ont une liaison amoureuse. Hyo-Shin a une aventure avec un de ses professeurs (homme) et Shi-Eun décide de rompre. Hyo-Shin se suicide en se jetant du toit de l'école ce qui entraîne consternation et remous au sein de celle-ci, d'autant qu'il s'agit du sixième suicide dans l'établissement. Tandis que Shi-Eun semble (faussement) peu affectée par le tragique événement, Min-Ah mène son enquête, via le journal, afin d'essayer de comprendre ce qui s'est passé. Au fur et à mesure de sa lecture du journal, elle se retrouve victime d'hallucinations. Elle tente de se rapprocher de Shi-Eun. Rapidement, d'étranges phénomènes se produisent, d'abord autour de Min-Ah puis au sein de l'établissement tout entier.

L'avis de Philippe Serve :

Depuis quelques années, le cinéma coréen s'affirme lentement mais sûrement comme peut-être le plus passionnant émergeant d'Asie et à coup sûr le plus inventif. La disparition de la dictature et de la censure semble avoir libéré les esprits et les talents. À la vision des œuvres qui ne cessent de nous parvenir depuis quatre ou cinq ans, on constate qu'il n'y a pas deux films qui se ressemblent. Quels rapports entre Le Chant de la fidèle Chunhyang, Fantasmes, La vierge mise à nue par ses prétendants, Sur la trace du serpent ou L'Ile ? Rien si ce n'est à chaque fois une originalité scénaristique ou cinématographique, une science du montage toujours avérée et des interprètes parfaitement à leur place. Ajoutons pour nous Occidentaux peu au courant peut-être de la culture et du mode de vie (et de pensée) coréen cette sensation de découvrir à chaque fois un nouveau monde.
Memento Mori, qui a écumé les Festivals avant de sortir enfin en salles en France trois ans après sa réalisation, ne dément pas l'impression générale. Voilà un film bigrement bien fait, à partir d'un thème (le lesbianisme adolescent) non seulement assez peu abordé au cinéma mais, lorsqu'il l'est, peu favorable à la finesse du traitement (notons que plusieurs scènes « explicites » prévues dans le scénario ont été abandonnées avant le tournage et d'autres purement et simplement censurées avant la sortie en salles).
Les deux réalisateurs, Kim Tae-Yong and Min Kyu-Dong, ont décidé de tourner une sorte de fausse suite à Whispering Corridors, en créant une vraie atmosphère d'angoisse proche de la terreur mais (heureusement) très éloignée des « slasher (et "college") movies » hollywoodiens, tel que la série des Scream par exemple. Car à l'effrayante histoire (trop) évidente, les cinéastes y ont ajouté une cinglante dénonciation du milieu scolaire coréen, fait de brimades, de punitions (y compris corporelles) et de moralisme étroit.
Memento Mori s'articule autour de trois jeunes filles, fascinantes autant par leur rapport à l'histoire que par leurs physiques très complémentaires. Les comportements émotionnels des étudiantes (y compris de celles occupant les deuxième ou troisième plans) sont extrêmement crédibles. Les adolescentes alternent rires, pleurs et cris de la même façon quasi hystérique, comme on le fait à cet âge là. Elles vivent leurs sentiments à 100 à l'heure sans prendre le temps de vraiment réfléchir et, inévitablement, finissent dans le mur...
La force des sentiments s'avère absolue, qu'il s'agisse de curiosité, de haine, de jalousie et bien sur d'amour. Car Memento Mori est aussi et avant tout une puissante histoire d'amour. Ainsi que du rejet, souvent violent, qu'un tel amour tabou entraîne, révélant le puissant sentiment d'homophobie de la société coréenne. Les auteurs du film ont multiplié les recherches avant de se lancer. Ils ont interrogé quantité de filles de 17 ans, ont lu des journaux intimes, ont étudié des cas de suicides d'adolescentes et on trouvera dans toute cette démarche la raison principale à ce sentiment d'authenticité qui étreint le spectateur à la vision du film. Authenticité que la dimension « fantastique » du film et une mise en scène laissant une large place à l'onirisme et à l'imaginaire n'entament en rien. Ce subtil mélange (dans lequel la partition musicale, splendide, joue un rôle très important) débouche sur une poésie inattendue. Pourtant, l'histoire pourrait être difficile à suivre avec tous ces flash-ba
ck insérés ici et là sans prévenir et sans rien qui puisse les différencier au premier coup d'œil des scènes au présent.
La séquence pré-générique est superbe d'étrangeté et (déjà) d'inventivité. Cadrages, lumière, sons, musique sont étroitement fondus et vous colle immanquablement à votre fauteuil... À partir de là, les instants marquants vont se succéder à un rythme soutenu : le premier baiser des deux amoureuses dont l'une a la bouche qui saigne ; la séquence de nettoyage de piscine imposée aux deux filles ; les heures passées ensemble sur le toit ; Hyo-shin déclinant la philosophie de Lao-zi ; la visite médicale collective préludant au suicide de Hyo-shin et, juste après, l'irruption d'un oiseau rouge dans la classe qui déclenche panique et hystérie ; les visions subjectives du « fantôme » de Hyo-shin ; le reflet d'une élève dans l'œil de Min-ah ; l'intérieur du piano incroyablement décoré par Hyo-shin pour l'anniversaire de Shi-eun ; séquence des manifestations surnaturelles de Hyo-shin enfermant les lycéennes dans l'école dans un climat de terreur ; le visage surplombant la verrière du toit du lycée...

Un professeur enseigne : « Ce n'est pas la façon dont vous vivez qui compte mais celle dont vous mourez »... « Memento Mori » signifie « Souviens-toi des morts » et résume bien la dimension surnaturelle du film. Celui-ci a aussi l'intelligence de réserver des moments de franc humour, tels les complexes physiques exprimés par les jeunes filles (trop petites, trop grosses, à la poitrine trop plate, etc.) La séquence de la visite médicale déjà évoquée en est un bel exemple, d'autant qu'elle précède le drame de Hyo-shin.
La mise en scène est brillante car elle sait alterner les divers effets sans pour autant tomber dans l'excès ou dans l'artificialité. Les angles de vue sont régulièrement variés (plongées, contre-plongées, gros plans ou éloignés, accélérés, caméra portée ou fixe, etc.) et restent au service de l'histoire et de chaque séquence ou plan particulier. Je l'ai déjà dit mais il est bon de le répéter, la partition musicale accompagnant ce film ajoute, par sa beauté, une dimension primordiale au film.
Les trois actrices principales, précédemment mannequins « ados », effectuent là leurs débuts à l'écran. Le moins qu'on puisse dire est qu'elles le crèvent et sont promises à un superbe avenir cinématographique. Il faut y ajouter la tout aussi excellente Paek Chong-hak dans le rôle de Ji-won, la fille aux cheveux courts et surnommée « la plate » en raison de son manque de poitrine...
Memento Mori, qui a multiplié les critiques enthousiastes dans le monde, est un film à découvrir d'urgence.
Ne vous en privez pas !

Note: Vainqueur du Prix de la meilleure photographie au Festival du film de Slamdance.
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