Après six mois de galère, et finalement grâce à l’aide de mon frère, mon petit studio des Batignolles où vécut Paul Verlaine de 1851 à 1865 a
finalement trouvé acquéreur. D’ici la fin de ce mois, la vente devrait être finalisée devant le notaire, et d’ici l’été, mon ancienne garçonnière sera devenue le cabinet d’une psychothérapeute.
C’est un signe, un aboutissement logique. La boucle est bouclée. Fin d’un cycle qui avait commencé en septembre 1998. À présent, je n’ai plus de « chez moi » à Paris.
J’ai déjà évoqué certaines choses dans le journal de mes adieux parisiens,
je n’y reviendrai donc pas. Il paraît que le lieu où j’ai vécu est une « caisse de résonance ». Le fantôme de Verlaine apparaîtra-t-il nuitamment dans cette pièce qui dorénavant
n’aura plus vocation qu’à être occupée de jour ? Les murs, qui furent les témoins silencieux de la plupart de mes aventures, trahiront-ils le secret de mes ébats ?
Revenir à Paris pendant trois jours, il y a deux mois de cela, m’a fait réaliser que je m’y sentais « à la maison ». C’est une
sensation que j’éprouve dans d’autres endroits où je me sens bien. Je ne me sens pas bien au Canada, je n’y suis pas chez moi. Voilà pourquoi j’ai décidé d’en partir dès que les conditions pour
le faire seront réunies.
Je ne suis pas vraiment entré dans un cycle nouveau, je suis plutôt dans une phase de transition. À la fin de cette transition, j’aurai
quitté mon emploi actuel pour m’ouvrir à d’autres horizons en rapport avec mes aspirations profondes. D’abord, je goûterai au plaisir de ne rien faire, faisant mienne la philosophie d’Ava
Gardner : « Je ne suis vraiment heureuse que lorsque je ne fais rien, absolument rien. Je ne comprends pas les gens qui aiment travailler et parlent de
leur métier comme d'un foutu sacerdoce. Pour moi, ne rien faire, c'est comme flotter sur une eau tiède. Le délice, et la perfection.»
Ensuite, lorsque mon corps et mon esprit seront suffisamment reposés, je pourrai envisager autre chose pour aboutir, je l’espère, à la
réalisation de mes espoirs et de mes rêves.
[Note de Daniel C. Hall : Ce billet de Zanzi date du 10 avril 2008. Je
le gardais en réserve. Depuis, Zanzi est revenu en France pendant quelques jours. Nous nous sommes beaucoup téléphoné. De retour au Caribouland, il m’a adressé un nouveau billet aujourd'hui que
je publierai vendredi et qui devrait secouer ses fans… moi le premier… Et ce n’est pas un cliffhanger ! Je croise les doigts et autre chose]
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