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Fiche technique :
Avec Laurent Lucas, Clara Choveaux, Thiago Teles, Célia Catalifo, Lou Castel, Alex Descas, Marcelo Novais Teles, Olivier Torres et Fred Ulysse. Réalisé par Bertrand Bonello. Scénario de Bertrand Bonello. Directeur de la photographie : Josée Deshaies.
Durée : 115 mn. Disponible en VF.

L'avis de Petit Ian :
Si Tiresia n'est pas le meilleur film de cet automne [l’article a été écrit à la sortie du film, note de Daniel] , il est de loin le plus original. Face à la beauté formelle de Ken Park et d'Elephant, une splendeur d'outre-tombe apparaît comme un autre manifeste du 7e art. Ce projet franco-canadien est l'un des plus troublants poèmes qu'ait produit le cinéma. Voilà sept nuits que la chanson de Tiresia illustre mes rêves et, à l'heure où j'écris ces mots, Navajo Dream de Venus tourne sur ma platine. Dans cet extrait de Vertigone (un magnifique album dont la couverture représente un homme nu comme empêché par une force invisible d'accéder à la surface de l'eau sombre dans laquelle il est immergé), Marc A. Huyghens évoque la soumission d'un être à une population. Poursuivi par une femme armée, le héros perd peu à peu son humanité jusqu'à devenir chat, mais répète obstinément "Everything's ok". Dans l'œuvre de Bertrand Bonello, transposition à la fois actuelle et intemporelle du mythe de Tirésias, une prostituée brésilienne (Tiresia) est captive d'un poète (Terranova) qui ne possède pas les hormones dont elle a besoin pour rester femme. D'abord hystérique, Tiresia consent progressivement à aimer, ou feindre d'aimer, son geôlier. Cependant, le caractère mâle regagnant ce corps enchaîné répugne le poète, qui lui crève les yeux et l'abandonne au bord d'une rivière. Redevenu homme, Tiresia est pris sous la protection d'une fille muette, développe des capacités divinatrices et suscite notamment l'intérêt d'un prêtre.
Découpé en deux parties (Tiresia femme, jouée par Clara Choveaux ; Tiresia homme, par Thiago Telès), le film exploite comme moyen de transition, mais aussi d'ouverture, l'image d'un volcan en éruption. Tiresia est née des entrailles de la terre, a été tour à tour femme et homme [1], et est passée de l'une à l'autre par un état intermédiaire, qui est aussi celui de son origine : créature. Toute l'œuvre est tiraillée entre des thèses ennemies, le mythe (Tiresia créature) et la réalité (Tiresia trans), le profane (l'oracle) et le sacré (le père François), la femme (Clara Choveaux) et l'homme (Thiago Telès), la cécité (Tiresia aveugle) et la voyance (Tiresia devin), le démon (Laurent Lucas bourreau) et le saint (Laurent Lucas prêtre). Difficile de savoir si cela est le fruit du hasard, mais déconcertant est le doublé de toutes les initiales : B (Bertrand Bonello), C (Clara Choveaux, Célia Catalifo), L (Laurent Lucas), T (Thiago Telès, Tiresia/Terranova)... que faut-il décrypter ?! En duel ou en duo, Tiresia est organisé sur un mode binaire et pourtant ni manichéen ni rationnel. L'exemple le plus intéressant n'est d'ailleurs pas donné expressément : d'abord méfiant, le père François se laisse ensuite convaincre par les dons de l'oracle, mais ce changement s'opère de façon latente, tout comme Tiresia femme peut affirmer sa virilité plus ou moins secrète en un rien de temps (lorsqu'on la prive de ses hormones).
Pas de poésie sans esthétique. Il y a dans Tiresia de magnifiques plans, longs et contemplatifs, sur une éruption volcanique, sur les prostituées du bois de Boulogne, sur la toilette du corps féminin-masculin de Tiresia, sur une scène d'amour à trois répétée deux fois (l'homme, la femme, le trans, des seins, des fesses, l'érection d'une verge imposante : la caméra caresse la peau, la lisse, la lèche), sur l'agonie de Tiresia (ses yeux crevés, ensanglantés, éclairés par intermittence, c'est-à-dire lorsque la voiture en croise une autre ou passe sous un lampadaire, et sa voix qui hurle, puis s'affaisse : une terrible séquence), sur la découverte de cette dépouille par Anna au bord d'une rivière (arbres morts, eaux troubles, ciel gris : une froideur qui plairait à Tim Burton)... Une bande-son éclectique (Beethoven, Albin de la Simone, Alberto Iglesias [2], la fameuse complainte de Tiresia...) accompagne ces images en profondeur, rappelant que le cinéma est un autre monde et plongeant le spectateur dans son obscurité (la première heure se déroule de nuit et la plupart du temps à huis clos, la deuxième de jour mais Tiresia est désormais aveugle). « Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige... », écrit Baudelaire dans Les Fleurs du mal [3]. C'est l'image qu'il nous reste de Tiresia, une beauté ensanglantée contemplée par un étrange poète.

[1] « sa nature est d'être d'abord une femme, puis un homme » (Thiago Telès, TéléCinéObs n°2032)
[2] compositeur pour Almodóvar
[3] Harmonie du soir. On pense également à Une charogne.
Pour plus d’informations :
Bande annonce
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