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Fiche technique :
Avec Julianne Moore, Dennis Quaid, Dennis Haysbert, Patricia Clarkson, Viola Davis, James R
ebhorn, Brette Henritze et Michael Gaston. Réalisé par Todd Haynes. Scénario de Todd Haynes. Directeur de la photographie : Edward Lachman. Compositeur : Elmer Berstein.
Durée : 107 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

Résumé :
Dans l'Amérique provinciale des années cinquante, Cathy Whitaker est une femme au foyer exemplaire, une mère attentive, une épouse dévouée. Son sourire éclatant figure souvent dans les colonnes du journal local.
Cathy sourit toujours. Même quand son mariage s'effondre, même quand ses amies l'abandonnent. Quand l'amitié qui la lie à son jardinier provoquera un scandale, elle sera forcée, derrière son sourire, d'affronter la réalité.

L'avis de Mérovingien02 :
Le générique commence : musique rétro, pour ne pas dire ringarde, avec des violons mélodramatiques. Couleurs automnales, un rien saturées avec des vieilles voitures avançant tranquillement au milieu d'une rue où les figurants semblent sapés comme s'ils jouaient dans un film des années 50. Le générique apparaît, kitch à mort avec ses lettres en ruban bleu. Mais attendez voir... c'est un film des années 50 ça, non ? Tiens, ben non, y a Julianne Moore dedans ! Mais c'est quoi ce bordel, alors ??
Ce bordel, c'est Loin du Paradis, un film de Todd Haynes sorti en 2002. Le réalisateur n'a pas cherché à faire un simple film sur les années 50 mais a épousé le style visuel du cinéma de l'époque en livrant rien de moins que le film des années 50 qui n'aurait pas pu sortir dans les années 50. Un exercice de style donc, qui trouve son inspiration dans les œuvres de Douglas Sirk, cinéaste a qui l'on doit Le Secret Magnifique ou encore Mirage de Vie. Les mélodrames de Sirk, Todd Haynes les adore visiblement, au point de transformer son œuvre en authentique hommage rétro (jusqu'à faire porter au jardinier la même chemise que Ro
ck Hudson dans Tout ce que le Ciel Permet) . Il a ainsi bâti un scénario sur le même modèle que ceux de l'époque. Son héroïne est une femme typique de la société de l'époque vivant dans un univers lisse et un rien factice et qui se trouve confrontée à des problèmes sociaux. Le décors est classique (une jolie petite banlieue WASP), le groupe de personnage clairement établi (une jolie petite famille avec la mère au foyer, les enfants bien élevés et le papa qui va au boulot) et les valeurs de l'époque totalement respectées (les domestiques noirs méprisés). Nous sommes en 1957 et Cathy Whitaker est une femme heureuse et aimable qui fait la couverture du journal. Épouse comblée, mère modèle, citoyenne engagée, elle est l'incarnation de la réussite. Souriante, vivant dans un petit monde parfait où chaque chose est à sa place, elle sera pourtant contrainte de quitter son petit paradis. Le titre du film n'a pas menti : il apparaît sur de jolies images en précisant que nous sommes loin du paradis. Et la façade proprette de dévoiler peu à peu un monde froid et intolérant.
Car dans cette époque soi disant merveilleuse, on aimait enfermer tout le monde dans une case. Cathy est associée au salon dans lequel elle organise des réceptions et des réunions entre voisines (elle en revient constamment au canapé), Sybil est toujours dans la cuisine, Raymond est dans le jardin... Chacun a une zone délimitée de laquelle il ne doit pas s'échapper au risque de briser les règles du code de conduite en société. Frank ne doit pas entrer dans le bar homo sous peine de reconnaître qu'il l'est, Raymond ne doit pas entrer dans un lieu réservé aux blancs sinon il est montré du doigt, même chose pour Cathy qui ne semble pas à sa place dans le bar noir...
C'est en transgressant les barrières que chacun peut découvrir la vérité mais c'est aussi en se confrontant à d'autres mœurs qu'on est rejeté de son propre milieu social. En franchissant la porte du bureau de son mari, l'héroïne découvrira l'homosexualité et son univers si plat va s'effondrer, les cadrages devenant à cet instant précis de travers, comme un navire prenant l'eau. En acceptant d'accompagner Raymond en public, Cathy sera montrée du doigt par tout le voisinage qui ne comprend pas qu'elle puisse être amie avec un homme de couleur. La situation inverse sera également valable puisque la petite fille de Raymond sera agressée en guise de punition. Les trois principaux protagonistes vivent dans la frustration car la société n'accepte pas la différence. Frank ne peut afficher son homosexualité qui est considérée comme une maladie, Raymond ne peut vivre tout à fait normalement car les blancs ne comprennent pas qu'un noir puisse aussi aimer les mêmes choses qu'eux (en l'occurrence ici : l'art) et Cathy est conspuée parce qu'elle est tout simplement attachée amoureusement à un homme d'une échelle sociale et d'une couleur différente que la sienne.
En réalisant son film à l'ancienne, avec un montage tranquille (fondu enchaîné lent, peu de coupures) et des couleurs flamboyantes, Todd Haynes nous rappelle que ce qui était tabou il y a un demi siècle l'est malheureusement encore un peu aujourd'hui. Les sujets de société que sont la discrimination raciale et l'homosexualité sont introduits dans le film de manière distante, comme on n'osait pas accepter les différences. Lorsque Cathy discute des séances de psychanalyse avec son mari, celui-ci est filmé dans un miroir, sa femme lui tournant le dos. Lorsque Cathy voit Raymond dans le jardin, c'est uniquement par la fenêtre du salon. Et lorsqu'elle ira le saluer par la suite elle franchira le seuil de la porte alors que la journaliste témoin de la scène observera tout cela à distance, derrière une vitre. Loin du Paradis traite donc de la prison sociale et du conformisme de la société qui nous enferme dans des cases, telle cette Cathy qui, pour avoir renoncé à l'amour pour rassurer ses amies, sera filmée de l'extérieur de la maison, avec des barreaux aux fenêtres l'emprisonnant dans sa bourgeoisie.
Todd Haynes ne laisse guère d'espoir à ses protagonistes. Le choix des éclairages est assez révélateur car ceux-ci baignent l'ensemble du métrage dans des teintes automnales déprimantes, avec des bourrasques faisant voler les feuilles mortes en permanence. D'une certaine façon, les protagonistes sont déjà condamnés à la solitude avant même d'entreprendre quoi que ce soit. Et lorsqu'ils affronteront leurs sentiments et verront la vérité en face, ce sera toujours en se cachant dans l'ombre (les discussions nocturnes entre Karl et Cathy dans le salon). Chacun se masque derrière des apparences trompeuses, le plus bel exemple étant le sourire lumineux et trompeur qu'affiche Julianne Moore d'un bout à l'autre du récit avant de pleurer dans sa chambre, loin des regards.
Au delà de la mise en scène simple et délicate, le réalisateur décuple l'émotion de l'histoire grâce aux interprétations subtiles de ses trois principaux interprètes : Julianne Moore retrouve la grâce de Jane Wyman, Dennis Quaid brille par sa fragilité en homme n'étant pas reconnu comme tel et Dennis Hayberg confirme tout le bien qu'on pensait de lui depuis 24 Heures Chrono. En dénonçant tous les préjugés quels qu'ils soient, Todd Haynes livre un joli mélo féministe fleurant bon la naphtaline et le charme désuet des œuvres de Douglas Sirk. Intemporel, tout simplement.

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