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LA REPRÉSENTATION LESBIENNE

DANS LES SÉRIES TÉLÉVISÉES


 

3. Et la France dans tout ça ?


 

Une chronique d'Isabelle B. Price, d'Univers-L
 


Et la France dans tout cela, me direz-vous ? La France… Et bien, elle est trop occupée à se moquer du puritanisme américain et de la censure omniprésente outre-atlantique pour oser ne serait-ce que créer une série nouvelle au concept innovant. Chez nous les séries se nomment P.J., Avocats et Associés, Léa Parker, Sous le Soleil et l’idée même d’un personnage lesbien récurrent n’est pas envisageable. La représentation homosexuelle sur le petit écran passe en France par la diffusion de séries étrangères. À ce titre, The L-Word et Queer As Folk font les beaux jours de Canal +.




La France n’ose pas aborder l’homosexualité de manière régulière. Elle préfère traiter ce sujet durant 90 minutes, la durée moyenne d’un téléfilm. Et des téléfilms intéressants, nous en produisons. À ce titre, Un Amour de Femme diffusé sur M6 en 2001 a séduit le public français et étranger. Jeanne (Hélène Fillières) est une femme mariée et mère d’un petit garçon qui rencontre un jour Marie (Raffaëla Anderson), une danseuse, dont elle tombe amoureuse. Confrontée à un choix, elle privilégie l’amour aux apparences.



Produit la même année, Clara cet été-là est un téléfilm destiné aux adolescents. Centré sur la vie de Clara (Selma Brook), il nous fait découvrir son questionnement sur sa sexualité durant un été, dans un camp de vacances. Clara cherche à savoir qui elle est et qui elle aime, couche avec un garçon avant de succomber au charme de Sonia (Salomé Stevenin), une lesbienne sûre d’elle et indépendante.

 



Deux autres téléfilms plus revendicateurs et ancrés dans la société actuelle abordent la question de l’homoparentalité. Des Parents pas comme les autres, diffusé en 2002 sur M6 (encore elle), présente la vie d’Olympe, une adolescente amoureuse d’un garçon. Un début simple et connu, malheureusement compliqué par l’histoire familiale complexe et non assumée des parents de la jeune fille. Enfant d’un gay fier et d’une lesbienne honteuse, Olympe (Louise Monot) fait tout pour briser la loi du silence qui règne dans sa famille.

Dans la même veine, Tous les papas ne font pas pipi debout aborde la question de l’homoparentalité. Sorti quelques années plus tôt, en 1998 sur France 2, ce téléfilm présente un couple de femmes qui s’aiment, Dan (Natacha Lindinger) et Zoé (Carole Richert). Elles élèvent ensemble leur fils, Simon (Corentin Mardaga), porté par Zoé. Mais du haut de ses dix ans le jeune garçon cherche à connaître ses origines et souhaite rencontrer ce père qui lui manque tant. Avec pudeur et sensibilité, Tous les papas ne font pas pipi debout offre le portrait touchant de deux femmes amoureuses perdues parce que l’enfant qu’elles ont désiré plus que tout les rejette. Une histoire forte et bouleversante.



En février 2007, France 2 (l’autre chaîne adepte des téléfilms gays) diffusait le très beau téléfilm La Surprise. Marion (Mireille Perrier), une femme de quarante ans qui s’ennuie auprès de son mari, décide un jour de divorcer. Après cette séparation que sa fille ne comprend pas,  elle rencontre une jeune femme dont elle tombe amoureuse. Succès critique et publique, cette très belle histoire d’amour remporte le prix du Public au Festival de Luchon en 2006.

Des représentations lesbiennes pas si frileuses qu’on voudrait bien le croire mais relativement récentes. Pourquoi la France a-t-elle autant tardé pour aborder la question de l’homosexualité dans ses fictions ? On a beau se moquer des lobbyings de pression catholiques américains, il n’en reste pas moins que ce pays a commencé beaucoup plus tôt que nous. Comment justifier un tel décalage ?

Je pense que le principal frein à la visibilité homosexuelle en France concerne la question de la différence. Notre pays s’est construit sur trois grands principes : la liberté, l’égalité et la fraternité. En contradiction, notre télévision, pour plaire au plus grand nombre, a longtemps reflété une société blanche, jeune, catholique et conservatrice. L’apparition des personnages noirs et métis récurrents n’est pas si lointaine que cela.

Or l’homosexualité est beaucoup plus inquiétante pour la société « normale », solidaire et unie, que la diversité ethnique. Elle propose un type de vie alternatif qui, à lui seul, met en péril cette idée de communauté nationale homogène. Représenter cette population à l’écran serait reconnaître son existence et, en allant plus loin, lui donner une certaine légitimité.

Et cette idée, les fictions françaises commencent juste à la comprendre. C’est ainsi que depuis quelques années, depuis le début des années 2000 seulement, se mettent en place des personnages lesbiens secondaires dans des téléfilms connus et plébiscités.

 

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Lieutenant Charlotte Marszewski (Alice Béat)


La série-téléfilm Commissaire Moulin est la première à avoir pris le risque en faisant du lieutenant Charlotte Marszewski (Alice Béat), l’une des collègues de Moulin (Yves Rénier), une lesbienne. Lorsque le personnage apparaît, comme tous les seconds rôles, il n’est pas question de sa vie privée, de sa famille ou de sa vie sexuelle. Seul le héros, Moulin, a le droit à une vie hors du commissariat. Mais petit à petit, Charlotte prend de l’importance jusqu’à ce qu’elle déclare à Moulin être homosexuelle et amoureuse d’une collège, flic comme elle mais membre d’une autre brigade. Le coming-out est fait en douceur comme celui de Kerry Weaver (Urgences). C’est un personnage jusqu’à présent hétéro qui devient homo. Le public l’aime déjà alors le risque est minimisé. Moulin, en père protecteur, répond à Charlotte de taire cette information parce que les lesbiennes ne sont pas encore bien acceptées dans la police. Charlotte suit cette consigne après avoir eu droit à un tout petit baiser durant cet épisode. Baiser qui permet au suspect de se sauver et vaut à la jeune femme les remontrances de son patron. Depuis, Charlotte n’a plus de petite amie et sa sexualité reste inexistante et taboue.

 

http://tv.numericable.fr/ImCon/Arti/23201/1504060903.JPGCécile Perrier (Vanessa Guedj)


Il en est de même pour Cécile Perrier (Vanessa Guedj) baptisée Bimbo dans la série Diane, Femme Flic. Elle est lesbienne, tous ses collègues sont au courant. L’information est connue et à ce titre, elle s’amuse beaucoup à l’arrivée de son nouveau collègue, Micky. Durant un épisode entier, elle fait croire à tout le commissariat qu’ils sont ensemble alors qu’elle est homo. Micky est mal à l’aise et cherche à se défendre jusqu’à ce qu’il découvre la réalité et en rit. Malheureusement, ensuite, silence radio. Aucune autre mention de la sexualité de Bimbo, aucune petite amie. Rien. Pire même. Durant l’un des derniers épisodes « Ange Déchu » diffusé le 13 avril 2006, Bimbo se contente de déclarer à la question de son patron : « Vous croyez que vous donnez une bonne image de la police, vous ? », « Moi, je suis le quota femme. Intouchable. » Ce à quoi son collègue Micky rajoute « Moi, le quota beur. Intouchable. » Et le quota gay, ils connaissent ?

 

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Lauren Valmont (Isabelle Renauld)


Brigade spéciale, un autre téléfilm « feuilletonesque » a bien tenté de proposer un personnage principal homosexuel en la personne de Lauren Valmont (Isabelle Renauld). Commandant de la Brigade spéciale et profileur, Lauren est lesbienne et se contente de le confier naturellement à sa collègue Claire (Delphine Rollin) durant l’épisode « Enfance Volée ». Elle s’est endormie en voiture alors que Claire conduit et se réveille à peine lorsqu’elle déclare : « Tu vois, c’est pour ça que je conduis pas. Je m’endors toujours en voiture. Avec Barbara c’était pareil. » Claire demande qui est Barbara et Lauren spécifie qu’il s’agit de son ex. Deux phrases dans un épisode qui représentent beaucoup pour le public lesbien, mais passeront totalement inaperçues. Sauf pour la comédienne Isabelle Renauld qui se défendra dans toutes ses interviews d’être homosexuelle. Des fois que l’on fasse l’amalgame entre une actrice et une profiler lesbienne et commandant de police !

Côté séries, la France accuse un important retard. Prisonnière du format 90 minutes, elle a refusé durant très longtemps de se calquer sur le système américain qui a plébiscité dès les années 50 le format série de 50 minutes. Accusées d’être une sous culture sans audace ni créativité à la solde du capitalisme américain, les séries ont très longtemps été décriées par la critique principalement cinéphile.


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Seulement, le succès des séries américaines dès la fin des années 90 et le génie de leurs auteurs ont rapidement amené les chaînes à diffuser ces programmes et à les copier. P.J. n’est qu’une vulgaire copie de NYPD Blue. Son couple lesbien présent dans quelques épisodes sera inintéressant au possible et bourré de clichés. Amoureuse de sa collègue Nadine Lemercier (Valérie Bagnou-Beido), Tina (Nadège Beausson Diagne) commence par lui offrir des fleurs de manière anonyme. Le temps passe et les jeunes femmes se rapprochent. Elles passent leurs week-ends ensemble et dorment régulièrement l’une chez l’autre. Enfin… on l’imagine à travers les dialogues. Rien n’est visible, aucun baiser, aucun geste d’intimité. Finalement, Tina s’avère trop possessive et envahissante. Après une énième crise de jalousie et une mutation, Nadine et rassurée et retourne à sa vie d’hétéro bien rangée.


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Plus belle la vie, basée sur les soap opéras américains, a certes proposé un, puis deux couples gays stables à travers Thomas Lenoir (Laurent Kerusore) et le policier Nicolas Barrel (Alexandre Thibault puis Nicolas Herman) son amant tué en février 2007 remplacé ensuite par le juge Florian Estève (Franck Borde) mais également une lesbienne folle, Christelle Le Bihac (Valentine Carrette puis Juliette Wiatr). Nièce de Charlotte (Hélène Médigue), l’une des héroïnes, cette adolescente de 17 ans sera internée en hôpital psychiatrique après avoir poursuivi de ses assiduités Luna, une amie de sa tante et l’avoir harcelée. En 2006, un nouveau couple de méchants apparaît, il s’agit de Gabriel Mercoeur (Didier Menin) et de sa femme Karine (Nathalie Grandhomme). Ils souhaitent tous les deux s’approprier le domicile de Céline Frémont (Rebecca Hampton) pour en faire un centre médical. Prêts à tout pour parvenir à leurs fins, ils s’arrangeront pour que Céline soit attirée par Karine qui la drague ouvertement. Alors qu’elles s’apprêtent à coucher ensemble, la présence de Gabriel retient Céline, qui ne réalise pas encore qu’elle a été manipulée. Heureusement, ce couple pervers aura la fin qu’il mérite et les bons et les justes gagneront finalement.

La surprise viendra de l’arrivée lors de l’épisode 915 du 14 mars 2008 du personnage de Virginie (Virginie Pauc). Cette jeune femme, chef de chantier pistonnée par sa petite amie adjointe à la mairie de Marseille, entre par la grande porte à l’entreprise Phénicie. Elle se lie d’amitié avec Céline qui contre toute attente tombera amoureuse d’elle et décidera d’explorer ses sentiments. Une histoire rafraîchissante, loin des poncifs du genre, qui amène Céline à s’interroger sur les étiquettes et le fait d’être homo ou hétéro.


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Dans un registre similaire, le feuilleton Cinq Sœurs sur France 2 a tenté d’introduire une romance lesbienne. Diffusé à 18h15 du lundi au vendredi pour concurrencer Plus belle la vie, ce feuilleton est centré sur la famille Matéi. Autour du père veuf, évoluent cinq filles et bientôt un garçon. Alors que le meilleur ami d’Elise (Charlotte Becquin) est ouvertement gay et ne cache pas qu’il vit avec un homme qu’il aime, que le frère de Laurent (Denis Cherer), le mari de Bénédicte (Théa Boswell) est un transsexuel, la plus jeune sœur, Emmanuelle (Julia Cecillon), hésite à être lesbienne. Elle embrassera par trois fois sa meilleure amie, Katia (Esther Comar) une jeune fille marginale et rebelle qui assume son homosexualité avant de réaliser qu’elle l’aime. Elles feront l’amour, mais incapable d’assumer ce qu’elle ressent et le regard des autres, Manu la laissera partir en Angleterre. Entre temps, 71 épisodes l’auront vu se fourvoyer avec un garçon, dire blanc et penser noir, jouer au chat et à la souris…


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Quand au baiser du téléfilm Le Maître du Zodiaque entre Natacha Lindinger et Claire Keim (alias Eva Trammel et Esther Delaître), il laissait deviner à tout connaisseur l’identité du tueur. Dans les téléfilms à suspense français, les méchantes continuent à se trahir en embrassant les héroïnes.

Finalement, en France, nous produisons d’excellents téléfilms abordant le thème de l’homosexualité mais il nous reste encore un long chemin à parcourir pour que nos séries atteignent un jour les niveaux britanniques et américains.


Isabelle B. Price (2008)

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