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L'EXPLOSION DES MAMANS LESBIENNES

DANS LES SÉRIES TÉLÉVISÉES



Une chronique d'Isabelle B. Price, d'Univers-L
 


Queer as folk


Les américains restent à ce jour les précurseurs en matière de visibilité homosexuelle dans les séries télévisées. Et même si les lesbiennes ont mis plus longtemps à s’imposer, elles ont connu un véritable âge d’or avec la présence sur les écrans de Mélanie et Lindsey dans la série Queer As Folk, de Willow et Tara puis Kennedy dans Buffy contre les Vampires, de Kerry Weaver dans Urgences et des héroïnes de The L-Word.


http://www.afterellen.com/archive/ellen/TV/Photos/melanielindsaygus.jpg

Queer as folk

 

Malheureusement, une augmentation de la visibilité n’entraîne pas inévitablement une croissance intéressante des histoires relatives aux lesbiennes. À ce titre-là, les américains ont été les premiers à s’ennuyer de l’habituel coming out. Ils ont souhaité diversifier les trames et se sont alors engouffrés dans la voie toute tracée de l’homoparentalité.

Il faut reconnaître qu’en 1993 lorsque Meredith Baxter obtenait une nomination aux Emmy Awards pour son rôle dans Others Mothers, une histoire où un jeune garçon avait deux mères lesbiennes, le sujet était révolutionnaire et nouveau. À cette époque, la visibilité lesbienne en était encore à ses balbutiements et il était invraisemblable d’aborder la question de l’homoparentalité tant l’homosexualité posait déjà problème.

Et pourtant, à partir de cet instant, les lesbiennes désirant devenir mères se sont peu à peu multipliées sur le petit écran. NYPD Blue a ouvert la marche avec Abby et Kathy, ont suivi Melanie et Lindsay (Queer As Folk) puis Kerry et Sandy (Urgences) sans oublier Bette et Tina dans le récent The L-Word. Et encore, il ne s’agit que des séries, les téléfilms tels Deux mères pour un enfant, Les Liens du Cœur, Bobbie’s Girls… ont également abondé dans ce sens.

Il apparaît clair que lorsque les américains ont commencé à ne plus savoir quoi faire des lesbiennes, ils se sont précipités sur cette trame de l’homoparentalité avec délectation. Attention, je n’ai rien contre la représentation de cette question à la télévision bien que le parti pris soit, la plupart du temps, trop politiquement correct. Je n’ai rien non plus contre la maternité chez les lesbiennes. Je constate juste qu’on ennuie moins les hommes avec cette trame.


Urgences

 

Il semble qu’aujourd’hui les termes de "femmes" et de "mères" soient à nouveau extrêmement liées au point d’oublier que l’épanouissement personnel ne se réalise pas uniquement à la maison avec la famille et les enfants. En se focalisant sur cette question, les auteurs enlèvent une certaines légitimité aux homosexuelles qui ne semblent exister qu’à travers leur progéniture. N’est-ce pas cette idée que les femmes et les féministes ont combattu si violemment pendant des années ?

Je n’ai rien contre le fait que deux femmes, qui s’aiment et qui sont en couple depuis longtemps, songent à avoir un enfant (bien que Kerry et Sandy de la série Urgences aient brûlées les étapes me semble-t-il). Je n’ai rien non plus contre la question de l’insémination artificielle vécue par Bette et Tina et qui correspond à ce que beaucoup de lesbiennes vivent (même si ça réussit un petit peu trop vite). Et encore moins de réticences contre le fait qu’une mère se batte au tribunal pour que ses droits sur l’enfant qu’elle a élevé mais qui a été porté par sa partenaire soient reconnus comme dans Les Liens du Cœur. Mais il y a une limite. Une limite qui est sur le point d’être dépassée.


Bobbie's Girl


J’avoue que le fait qu’autant de lesbiennes soient mères de famille dans les fictions télévisées m’agace un peu. Mais ce qui m’agace le plus, c’est que les histoires sont toujours les mêmes et qu’on va finir par se lasser et ne plus supporter de se voir asséner ces questions d’homoparentalité, surtout les fervents défenseurs des valeurs chrétiennes (entre autre et les autres, bien évidemment). Si nous, lesbiennes, commençons à fatiguer… les homophobes, eux, vont finir par disjoncter.


The L-word

 

En plus, excusez-moi du peu, mais vous ne verrez pas de parents plus conventionnels et réactionnaires à la télévision que les couples de lesbiennes. Même le pasteur Camden et sa famille (7 à la Maison) sont plus ouverts et plus tolérants. Proches de la perfection, ces couples paraissent intouchables. Les deux principales intéressées sont systématiquement belles, intelligentes, proches sans trop l’être, ont réussi parce qu’elles ont une belle maison et un emploi dont on ne parle jamais et qui leur laisse beaucoup de temps libre. Elles ont tout pour être heureuses… il ne leur manque qu’un enfant.

Et quand bien même cette question de l’homoparentalité arrive à rendre l’homosexualité plus « visible » et « normale » en montrant des femmes qui se préoccupent plus de leur progéniture que de leurs propres vies, la saturation guette.


http://www.afterellen.com/archive/ellen/People/Photos/cherry%20jones/whatmakesfamily.jpg

Les Liens du cœur

 

Et les français, qui ont tout compris et ont toujours cinq ans de retard sur leurs homologues américains, viennent de trouver la question de l’homoparentalité géniale ! Si, si, si.

En janvier 2006, durant le premier épisode de la saison 6 d'Une Famille Formidable intitulé « Rien ne va plus », Nicolas Beaumont (Roméo Sarfati), le fils de Jacques (Bernard Le Coq) et Catherine (Anny Duperey), annonçait à ses parents et à tous les téléspectateurs qu’il était le géniteur de l’enfant que portait sa voisine et amie Laura, interprétée par Anne Malraux. Laura, lesbienne et en couple depuis quelques temps avec Natalia (Sandrine Rigaux).

Les parents Beaumont, après avoir appris la nouvelle, quittaient leur fils sous le choc et n’arrivaient pas à s’en remettre, surtout que le couple de Nicolas avec son ami Jean-Marc ne semblait pas aller très bien. Leur fils gay était simplement le géniteur de l’enfant de ses voisines lesbiennes ! Jusque-là, c’était relativement clair.

Malheureusement, tout se complique à la naissance de l’enfant. Laura, qui a l’impression que Natalia ne la comprend plus, se rapproche de Nicolas, heureux de jouer le père… qu’il n’est pas. Il tombe sous le charme de son enfant, qui n’est pas réellement le sien mais pas non plus celui de Natalia et finit par le kidnapper.


Une famille formidable (Laura et Natalia)

 

Après une fuite en Espagne, Nicolas retrouve finalement la raison et rend leur enfant à Laura et Natalia. Mais il a beaucoup de mal à se faire à l’idée qu’il n’a aucun droit sur son fils. Pas de quoi pavoiser, d’autant plus que la représentation de l’homoparentalité est très loin de me satisfaire. Et puis alors le Nicolas, depuis le temps qu’il joue les fils immatures, inconscients et irresponsables, il pourrait grandir un peu.

Le couple de lesbiennes est peu représenté. Elles apparaissent très gentilles dans ce premier épisode, heureuses de la grossesse et proches, puis leur relation se complique à la naissance. Et finalement, elles virent totalement folles, paranoïaques et agressives quand leur fils est kidnappé (ce que l’on peut comprendre en même temps). Rien de très reluisant en somme.


Une famille formidable (Laura, Nicolas et le petit Louis)

 

Je passe volontairement sur la question du téléfilm La Surprise d’Alain Tasma. Dans celui-ci, une femme de quarante ans interprétée par Mireille Perrier, divorcée et mère d’une adolescente succombe au charme d’une jeune brocanteuse, Claude, jouée par Rachida Brakni. Elle se retrouve obligée d’en parler à sa fille Justine (Chloé Coulloud) qui prend très mal la nouvelle. Rien à dire à part que les américains rendent les mères de famille, seules et nouvellement célibataires, lesbiennes depuis des années. Ils ont commencé avec la mère de Roseanne dans la série Roseanne en 1996, puis ont continué avec la mère de Steve dans Beverly Hills 90210 en 1999 et la mère d’Harrison dans Popular. Un schéma éculé où même si ces femmes ne tiennent pas le rôle principal de l’histoire, contrairement à La Surprise, elles découvrent leur homosexualité tardivement. Et puis, elles sont sympathiques et ont les aiment malgré tout, étant donné qu’elles sont les mamans de nos héros préférés. Steve n’ira-t-il pas jusqu’à frapper un crétin pour protéger la réputation de sa « maman », la seule femme qui l’ait toujours aimé ? Mais laissons cette question de côté pour nous intéresser à une autre représentation française d’homoparentalité.


Avec la série Diane Femme Flic, les auteurs de TF1 ont abordé brièvement et lamentablement cette question durant l’épisode « Bourreau de Travail ». Non, pas avec Bimbo (Vanessa Guedj) qui semble avoir oublié qu’elle a dit qu’elle était lesbienne dans l’épisode pilote. Non, avec une superbe commandant nommée Jessica Lotti (Camille Panonacle) qui fait du charme au capitaine Bochko (Joël Zaffarano). Elle semble tout d’abord lui faire des avances, l’invite à dîner, se laisse embrasser et avant que les choses n’aillent plus loin déclare qu’elle aime les femmes et veut un enfant de lui.

Bien évidemment, au départ, personne n’aime cette femme, elle appartient à la BRB, met des bâtons dans les roues à Diane (Isabelle Otero), l’héroïne, et fait une erreur monumentale de jugement qui permet aux braqueurs de se sauver. Elle a beau être belle, ça ne fait pas tout. Le capitaine est lui sous le charme et s’éloigne de son équipe pour se rapprocher de la jeune femme. Au début, le téléspectateur la trouve même « louche » et pense qu'elle est associée aux malfaiteurs.

Lorsque Jessica avoue finalement qu’elle « aime les femmes », le téléspectateur réalise qu'il a été conditionné pour ne pas apprécier le personnage. Le capitaine Bochko, lui, est surpris et ne comprend pas pourquoi elle l’a allumé de la sorte (nous non plus d’ailleurs). La jeune femme déclare qu’elle veut un enfant qui ait un père et qu’elle veut que ce soit lui. Bochko est flatté mais demande à réfléchir. Il réalise qu’il ne peut pas faire un enfant de cette manière même si Jessica lui a avoué qu’elle pourrait aller jusqu'à « coucher avec lui ».


Tous les papas ne font pas pipi debout

 

Jessica Lotti, loin d’être une représentation positive, est un personnage déprimant. Tout d’abord, elle n’est jamais qualifiée de « lesbienne » ou « d’homosexuelle ». On est sur TF1, en première partie de soirée, il ne faut surtout pas choquer. Donc on se contente de dire qu’« elle aime les femmes ». Ensuite, on passe sur le fait qu’elle soit incompétente au travail parce qu’elle est plutôt bien habillée mais la manière dont elle drague le père potentiel et qu’elle lui dit la vérité… est lamentable. En plus, je vous assure qu’elle sourit quand il l’embrasse sur la bouche. Et ça, c’est étrange pour une lesbienne, non ? Mais le pire réside à mon avis dans le fait qu’elle veut un enfant seule, pas de compagne, rien. Elle veut un « bébé toute seule ». Lamentable et déprimant, je vous dis. Si encore on savait copier les bonnes choses correctement. Mais non, même pas.

Pourtant, des téléfilms intéressants et forts abordant la question de l’homoparentalité, les français savent faire ! Tous les papas ne font pas pipi debout diffusé en 1998 sur France 2 et Des Parents pas comme les autres en 2001 sur M6 ont traité avec efficacité, naturel et tolérance de cette difficile question. Loin d’être idylliques, ils ont tous deux dépeint une réalité méconnue et touchante. Mais pourquoi faut-il obligatoirement que ces représentations positives et riches soient ponctuelles et éphémères ?

Vivement que les américains retrouvent leur inspiration et que les français retrouvent leur frilosité en matière de visibilité lesbienne jusqu’à une prochaine bonne idée.

 

Isabelle B. Price (2008)

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