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Fiche technique :
Avec Gael Garcia Bernal, Javier Camara, Fele Martinez, Daniel Gimenez Cacho et Lluis Homar. Réalisé par Pedro Almodovar. Scénario de Pedro Almodovar. Directeur de la photographie : José Luis Alcaine. Compositeur : Alberto Iglesias.
Durée : 110 mn. Disponible en VO, VOST et VF.
Résumé :
En 1980, à Madrid. Enrique Goded (Fele Martìnez), sémillant metteur en scène de 27 ans, cherche une histoire pour son nouveau film. Le sort lui amène un visiteur muni d’un remarquable scénario écrit sous forme d'une nouvelle « La visite ». L’inconnu, par ailleurs fort à son goût, n’est autre qu’Ignacio Rodriguez (Gael Garcia Bernal), son ami d’enfance au collège des jésuites, mais aussi son premier amour. Le destin lie à nouveau les deux garçons par une sorte de providence divine, mais Enrique, intrigué par cet Ignacio qu’il ne reconnaît pas vraiment, va peu à peu s’apercevoir que la réalité de leurs retrouvailles est beaucoup moins idyllique qu’il n’y parait.
L'avis de Petit Ian :
Par où aborder le film de Pedro Almódovar ? Si une telle question se pose, c'est qu'il faut commencer par le montage. Comme dans l'inépuisable Mulholland Drive de David Lynch, il est ici un déroutant désordre temporel, des mises en abyme de récits, des égarements et, par ailleurs, des déguisements, des jeux de rôles, un tournage de film. Autant donc préciser d'emblée que cette comparaison a aussi pour but d'éliminer les faux sujets, les préjugés (La Mauvaise Éducation est présenté comme une œuvre sur la pédophilie), pour ramener cet opus à son essence même : un film noir. Depuis le générique d'ouverture jusqu'au générique de fin, l'orchestre (chargé en cordes) d'Alberto Iglesias entretient la tension. Si la musique n'est pas un argument suffisant, précisons qu'un suspense angoissant est maintenu pendant toute une partie de l'œuvre, et citons enfin cette réplique-clé, prononcée par Berenguer à la sortie d'une rétrospective de policiers : « A croire que tous ces films parlent de nous ! » Que le spectateur s'identifie aux personnages n'est pas un phénomène rare et il y a fort à parier que certains se reconnaîtront dans le récit d'enfance d'Ignacio, dont le caractère autobiographique demeure toutefois très relatif. Puisqu'il faut en parler, abordons le sujet secondaire de La Mauvaise Éducation : contrairement à certains de ses camarades, Pedro Almódovar n'a jamais été abusé sexuellement. Concernant la classification discutable du film, les uns auront tôt fait de clamer que la durée filmique est davantage consacrée au drame qu'au film noir, que le destin d'Ignacio repose sur le traumatisme d'enfance, que l'histoire s'articule autour de cette expérience à laquelle il est sans cesse fait référence... qu'à cela ne tienne ! : ceux-là se seront laissés happer par les stratégies commerciales d'un sujet fort médiatique (ceux qui font le succès d'Envoyé spécial, de Faites entrer l'accusé et des émissions de Mireille Dumas : Dutroux, Outreau, ainsi que les innombrables implications de prêtres dans des affaires de pédophilie). Quand il entend suggérer le viol, Almódovar se montre tantôt admirable (Parle avec elle), tantôt banal (La Mauvaise Éducation). Alors qu’un précédent opus en proposait une métaphore (par le biais de L'amant qui rétrécissait), celui-ci en soumet des clichés (Ignacio et padre Manolo sont isolés derrière un buisson, le garçonnet à la voix suraiguë chante, accompagné du prêtre à la guitare ; soudain, ce dernier cesse de jouer, on entend l'enfant crier « Non ! » et on aperçoit l'homme se rhabiller). En revanche, Almódovar se montre plus intéressant dans sa façon de déjouer le manichéisme : impossible, en effet, de prendre réellement parti pour un personnage plutôt qu'un autre (sinon pour Enrique) dans la mesure où un être sympathique devient monstrueux (Angel / Zahara / Juan - plusieurs noms pour désigner la même personne, comme dans Mulholland Drive), un méchant bénéficie d'une certaine beauté physique (le père Manolo, sosie de Mathieu Kassovitz dans Amen), un héros suscite le malaise (Ignacio junkie). Mais déjà, il n'est plus exactement question de l'époque initiale : voilà les acteurs du drame qui, bien plus que la série de viols évoquée, donnera au film son intensité. À côté de ce trio, la figure du réalisateur Enrique (porte-parole probable d'Almodóvar) exprime sa consternation face à des individus poussés au bout de leurs limites. Celui-ci vécut un amour avorté avec Ignacio quand tous deux se côtoyaient à l'école religieuse. Le film traite, en fait, davantage de religion que de pédophilie des prêtres. L'Église domine à travers la lourdeur de ses symboles érigés : les croix sont omniprésentes (dès le générique d'ouverture), les calices aussi (les spectateurs les plus attentifs en reconnaîtront une représentation dans la disposition des remerciements au générique de fin). La critique se tourne vers l'utilisation fallacieuse du divin pour justifier l'horreur (seul témoin des crimes perpétrés par les prêtres, Dieu se rangera de leur côté, pense l'un deux) et la pression du péché (quand Ignacio perd la foi, il acquiert sa liberté). La religion, semble dire Almódovar, est un gouffre. La reconstitution du dortoir est telle que la literie forme des rangées de croix et supporte le poids de corps endormis : il faut voir dans ce décor la transposition d'un cimetière. La Mauvaise Éducation regorge ainsi d'allusions diverses : à la Movida, à Sara Montiel, au Bigger Splash de David Hockney (outre la superbe séquence de la piscine, le générique d'ouverture témoigne une fois de plus du goût d'Almódovar pour le pop art), peut-être aux Amitiés particulières de Peyrefitte... Mais le film ne s'en tient pas qu'aux références, il abonde de trouvailles esthétiques, tels les changements de format pour distinguer le film du « film dans le film » ou telle la surprenante division de l'écran en deux, selon le filet de sang qui coule sur le visage d'Ignacio (transition plus originale que les morphings). Le scénario est, quant à lui, la mise en œuvre d'un humour rare mais cynique (les répliques et la diction de la Paca, les stichomyties "Por mi culpa - Por tu culpa", les « cours de pédale » que prend Juan/Angel pour jouer Zahara). Le final, zoom précipité sur le mot « passion » jusqu'à ce qu'il envahisse l'écran, est accaparant : le spectateur est alors absorbé par le sort insensé d'Ignacio, et consterné par les inscriptions qui concluent le film (Almódovar dévoile comme vrai le destin des personnages, selon le procédé habituellement utilisé à la fin des reconstitutions historiques). C'est là toute la force d'une œuvre immense, qu'une incohérence mériterait pourtant d'être mise à jour, car le cours des événements en serait probablement changé : Juan n'a-t-il pas fréquenté l'école religieuse, comme son frère ? On semble contraint de supposer que non, c'est-à-dire d'avancer un fait peu vraisemblable.
Mais l'authenticité est-elle l'objet de ce cinéma-là ?

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