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Fiche technique :

Avec Dustin Hoffman, John Voight, Sylvia Miles, John McGiver, Brenda Vaccaro, Jennifer Salt, Paul Benjamin, Paul Morrissey, Barnard Hughes et Bob Balaban. Réalisation : John Schlesinger. Scénario : Waldo Salt, d'après le roman de James Leo Herlihy. Directeur de la photographie : Adam Holender. Musique : John Barry. Monteur : Hugh A. Robertson & Jim Clark.

Durée : 113 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

 


Résumé :

Joe Buck, jeune et fringuant simili cow-boy, quitte son Texas natal pour monter à New York dans l’espoir de mener une carrière de gigolo. Mais sa déconvenue est rapide et il se retrouve bientôt fauché. Dans un bar, il rencontre Ratso Rizzo, un paumé tuberculeux, estropié de naissance et drogué, qui commence par l'escroquer en lui promettant de lui trouver de riches clientes. Mais en fait de milliardaires, il ne lui ramène qu’un voyeur homosexuel. Ratso, pris de remords et souffrant de solitude, propose alors à Joe de faire équipe avec lui. Une amitié insolite naît entre ces deux épaves que tout sépare. Ils n'auront désormais qu'un seul rêve : partir au soleil de la Floride…



L’avis de Philippe Serve :

Plus de trente ans après sa sortie-choc, Macadam Cowboy garde toutes ses dents (mordantes). Pourtant, on aurait pu craindre que ce film si ancré dans les sixties subisse un vrai coup de vieux, à l'instar par exemple de Easy Rider ou d’Orange Mécanique qui, s'ils restent des films phares de leur époque, n'en ont pas moins perdu une grande partie de leur charge offensive... Rien de tel avec le film de John Schlesinger qui nous laisse aussi impressionné en 2009 qu'en 1969. 



Macadam Cowboy aborde plusieurs thèmes : l'amitié, le sexe (via la prostitution masculine), le Rêve américain si emblématique des années 60, la jungle des grandes villes, la jeunesse américaine de l'époque avec ses hippies et son mouvement psychédélique, le fossé culturel entre la Côte Est et le Sud profond, l'injustice sociale, etc. La mise en scène de Schlesinger est si parfaite et son montage si bien huilé que tous ces thèmes se fondent les uns dans les autres et n'apparaissent jamais plaqués ou reliés artificiellement, à tel point qu'à la fin du film on ne peut se demander si l'un de ces thèmes domine l'œuvre un peu plus que les autres ou pas...



En fait, si on y regarde de plus près, on s'aperçoit qu'un lien les unit tous et devient le thème central de Macadam Cowboy : le mensonge. L'amour tarifé : mensonge des sentiments... L'American Dream : miroir aux alouettes, donc mensonge... La mythique hospitalité des new-yorkais : mensonge... La fraternité hippie : aussi évanescente que la fumée des joints... L'American Way of Life qui unirait tous les citoyens du pays : vaste fumisterie... Face à ce mensonge en forme de mirage généralisé, ne reste aux laissés-pour-compte  qu'une seule valeur humaine à laquelle se raccrocher : l'amitié. Mais le constat de Macadam Cowboy est cruel car même elle, en fin de parcours, ne suffira pas à sauver ces damnés de la terre...



À sa sortie, Macadam Cowboy au parfum de scandale fut classé X pour quelques scènes de nudité. Mais peu de doutes sur les raisons réelles ayant prévalu à une telle décision. Ce que les censeurs de cette Amérique bien-pensante ne pouvaient accepter était bien plus le traitement réservé par le film aux "valeurs" américaines, à commencer par la prostitution masculine, sujet tabou (Midnight Cowboy/Macadam Cowboy est le nom de code donné aux prostitués mâles).



Cela n'empêcha pas le film de remporter trois Oscars : meilleur film, meilleur metteur en scène et meilleur scénario d'adaptation, pour sept nominations dont celles de meilleurs acteurs pour Jon Voigt et Dustin Hoffman. Les deux interprètes principaux du film auraient incontestablement mérité de se voir attribuer la statuette tant leurs performances restent mémorables.



Jon Voigt trouve là le rôle de sa vie, incarnant à la perfection le personnage de Joe Buck... Joe est un jeune homme à la naïveté abyssale, sans réelle éducation, émergeant d'une petite ville du Texas où il travaille comme plongeur dans un restaurant, un plouc croyant dur comme fer à son destin, à sa beauté (il est un joli blond au visage de poupin) et s'il n'est pas « un vrai cow-boy » (« I ain't a for-real cow-boy ») comme il s'empresse de toujours le préciser, il est « un vrai étalon » (« But I am one helluva stud »), ne manque-t-il pas d'informer ses interlocuteurs... Habillé de vêtements tous plus flashy les uns que les autres (veste en daim à franges, chemises cow-boy, santiags et stetson), il colle ou plutôt essaie de coller sa personnalité à son allure...



De brèves séquences de flash-back nous révèlent certains détails de son enfance et aident à situer le personnage de façon plus précise. Au début du film (pendant son voyage vers New York), ces séquences sont toutes à son avantage et montrent une grand-mère le flattant et une petite amie le persuadant à satiété qu'il est « le meilleur ». Un peu plus tard, lors d'un somme dans le squat de Rico, le flash-back deviendra beaucoup plus dramatique, son souvenir sexuel avec son amie tournant à l'intervention de Texans qui la violent... Joe rêve de la ville mais la ville le rejette de toute sa froideur et son anonymat. New York montre un sale visage, celui de cet homme, correctement habillé, allongé inconscient au milieu du trottoir et ignoré par les passants, à la grande surprise du nouvel arrivant qu’est Joe qui n'ose cependant pas intervenir et passe son chemin lui aussi...



Ses brusques accès de violence lui échappent toujours et le laissent aussi désemparé qu'un petit enfant devant la bêtise qu'il vient de commettre... Son attachement à Rico est sincère et révèle, sans démonstration, sa « bonne nature ». Jon Voigt, il me faut le répéter, est magnifique et son jeu gagne à plusieurs visionnages...



Face à lui, Dustin Hoffman réussit une performance une fois de plus hallucinante. Gagnant sa deuxième nomination à l'Oscar deux ans après Le Lauréat (The Graduate, 1967) et à des années lumières du rôle de Benjamin Braddock qu'il y tenait, le petit acteur (petit par la taille, immense par le talent) acquit dès lors une réputation de nouvelle star spécialisée dans les "anti-héros" qui commençaient alors à peupler le cinéma US. Son interprétation de Rico "Ratso" Rizzo demeure inoubliable avec sa silhouette bancale, son éternel mégot aux lèvres et sa toux dont chaque manifestation nous arrache un morceau de cœur.



Rico est le contraire parfait de Joe. Lui est estropié, petit, les cheveux noir graisseux, n'a sans doute jamais connu la moindre femme et si New York représente le paradis (déçu) pour le beau Texan, lui rêve du sud, du soleil et des noix de coco de Floride. Son rêve à lui, c'est Miami... Joe et Rico fonctionnent comme un drôle de couple, finalement pas si loin des clowns (tristes) de cirque. Et les deux acteurs, sous la direction inspirée de John Schlesinger, magnifient un peu plus à chaque seconde leurs personnages, leur opposition et, par conséquent, la grandeur de leur amitié.



La mise en scène de Schlesinger, comme écrit précédemment, reste un modèle du genre par sa capacité à fondre tous ses divers éléments en un tout cohérent et très fluide. Elle s'appuie aussi sur une remarquable bande-son dont le fameux "Everybody's Talkin", chanté par Harry Nilsson, futur compagnon de beuverie de John Lennon, et qui fut un énorme hit à la sortie du film.
Gageons que dans trente ans, en 2039, Macadam Cowboy gardera encore toute sa force et son émotion. N'est-ce pas là la marque de ce que l'on nomme communément un chef d'œuvre ?

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