Fiche technique :
Avec Nick May, Blake Young-Fountain, Damien Fuentes, Tom Merlino, Brian Patacca, Michael Hill, Michael Apuzzo, Peter Bloch, Daren Dillon, David Beck, Trip Langley, Lamar Staton et Matthew
Sandager. Réalisation : Spencer Schilly. Scénario : Spencer Schilly. Musique : Kurt Gellersted. Image : Derek Curl. Montage : Spencer Schilly.
Durée : 81 mn. Disponible en VO et VOSTfr.
Résumé :
Depuis quelques mois, Ricky (Nick May) est un houseboy. La vingtaine enthousiaste, il est le numéro 3 d'un couple de trentenaires sexys. Il partage leur maison… et leur lit, une manière comme une
autre de payer le loyer, en plus du gardiennage des lieux. En apparence, le trio est heureux. Mais un jour, Ricky s’aperçoit qu'il est passé de mode. Pour Noël, le couple part visiter la famille
de l'un d'eux, laissant Ricky seul avec les animaux de la maison.
Se sentant abandonné, rejeté, notre houseboy essaie de retrouver le goût des relations humaines à travers la drague sur le Net et le sexe
anonyme. Il invite de nombreux mecs et se retrouve bientôt dans des situations qu’il ne contrôle plus : partouzes imprégnées de drogues diverses, désespoirs sexuels de petits gars paumés… Au
milieu de ce capharnaüm, Ricky contemple sa vie et finit par trouver un ami (Blake Young-Fountain) qui lui redonne envie de vivre et d’aimer...
L’avis de Bernard Alapetite :
L'affiche laisse imaginer un de ces films américains à la jaquette ouvertement sexy qui sortent directement en DVD en France. Et dont l'intérêt
dramatique, ou comique, est souvent des plus limités… Dans le cas de The Houseboy, on aurait tort de se fier aux apparences. À la fois acide et tendre, pudique et libérée, cette petite
comédie tournée avec un budget de misère surprend par son inattendue profondeur…
The Houseboy est une sorte de « conte de Noël » gay, un peu comme
John l’est aussi, un conte sur l’entre-deux… D’abord entre deux hommes, puis le héros (qui ne me semble pas tout à fait assez girond pour le rôle, ce qui au début est un frein pour
compatir au malheur de « cette pauvre fille ») se retrouve entre amour romantique et sexe sans lendemain à deux voire plus, entre appétit de vivre et envie de mourir, entre brutalité
humaine et douceur animale…
Cette comédie sentimentale replongera beaucoup de spectateurs, peut être, avec nostalgie, au temps de leurs premières amours, quand ils erraient à la recherche de l'homme de leur vie et qu’ils ne
savaient pas comment s’y prendre pour le rencontrer. The Houseboy raconte un temps où l’on se sent trop maladroit, un temps où l’on a peur d’être rejeté, de ne pas intéresser...
Ce film est le troisième long métrage de Spencer Lee Schilly après Send in the Clown et Summer Thunder, sorti en France sous le titre Le Zizi de Billy. Il est souvent
dangereusement sur le fil entre grotesque et pathétique, pudeur et exhibitionnisme. On peut seulement regretter que Spencer Schilly ait voulu jouer sur autant de tableaux à la fois : une
apologie et une parodie de l’univers de l’homosexualité masculine et de sa fixation sur les drogues, le sexe et la jeunesse. On voit bien que ce qui tient surtout à cœur le réalisateur c’est de
dénoncer les gratifications et les plaisirs, aussi éphémères qu’instantanés, d’un certain monde gay.
Si les scènes de sexe intenses et crues ne manquent pas et sont filmées d’une manière très directe, The Houseboy est surtout troublant
par sa justesse psychologique. Certaines scènes sonnent si vraies que l’on ressent un certain malaise, comme si nous étions des voyeurs de la médiocrité domestique et de la misère sexuelle qui
nous est montrée.
La réalisation est basique, solidement ancrée dans le naturalisme le plus prosaïque mais le cinéaste a soigné la direction d'acteurs. Les prestations naturelles et tout en nuances des acteurs
nous laissent attendris devant le sort des protagonistes et ajoutent à l’authenticité de ce portrait sans complaisance, mais néanmoins compatissant, des dures réalités de la vie. D’autant que
tout cela se passe dans l’ambiance d’une ville nord américaine particulièrement grise…
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