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Elle est pas chouette ma life ?

Patrick Antoine

 

Pour la septième livraison de cette série de textes basée sur les hypothèses "Si j'étais homosexuel(le)" pour nos ami(e)s hétéros gay-friendly et "Si j'étais hétérosexuel(le)" pour nos ami(e)s gays hétéro-friendly, j'ai un vrai plaisir à vous faire découvrir un blogueur que j'aime beaucoup : Patrick Antoine. J'aime déjà lire son remarquable blog, Chocolat ou café ?, mais aussi regarder Un jour, une photo, et terminer par la lecture de ses critiques cinéma. Patrick est d'une sensibilité et d'une pudeur qui me touchent. Il y a derrière ses mots une fragilité attendrissante mais aussi une véritable force de caractère. Et Patrick, en plus, me fait toujours l'honneur d'accepter mes petits défis toilerosiens. Pour moi, ce sera chocolat et café.

 

Si j'étais hétérosexuel, ma vie serait complètement différente, je ne serais pas celui que je suis, tant il est évident que ma sexualité a joué un rôle primordial dans la construction ou la déconstruction de celui que je suis devenu. Non pas qu'on ne puisse pas être moi en étant hétérosexuel, mais probablement avec un processus de maturation différent. Aussi m'est-il assez difficile d'imaginer ce que je serais si j'étais hétérosexuel, ce que je ferais, ce que je penserais.

Je suis né homosexuel. Je ne le suis pas devenu, ce n'est pas quelque chose que j'ai choisi. D'autant que je me souvienne, j'ai toujours été plus sensible à la gent masculine. J'étais un enfant solitaire, différent. J'ai très longtemps pensé que mes parents ne m'aimaient pas, que je n'avais pas été un enfant désiré, mais un accident de parcours qu'il avait fallu mener à terme. Je me suis construit avec l'acceptation du rejet, avec l'acceptation d'une différence. Est-ce que pour être hétérosexuel il aurait fallu que mes parents m'aiment de façon plus démonstrative ?

Si j'avais été hétérosexuel, je n'aurais pas été asocial, j'aurais joué avec mes copains aux gendarmes et aux voleurs, ou aux cow-boys et aux indiens. J'aurais joué au foot, j'aurais été populaire, j'aurais eu des amis. Je n'aurais certainement pas sauté une classe pour prouver que j'étais plus intelligent que les autres, que je valais mieux. Je me serais contenté de rester au milieu du troupeau.

Si je suis ce que je suis, c'est que j'ai toujours pensé qu'il fallait que je prouve ce que j'étais, parce que je ne me contentais pas de seulement être. Si j'avais été hétérosexuel, je me serais contenté d'être. On n'a rien à prouver quand on est déjà comme tout le monde.

Si j'étais hétérosexuel, je serais ingénieur en aéronautique aujourd'hui, comme mon père et mes frères. Je n'aurais pas tout envoyé balader après mon bac scientifique pour échapper à un avenir tout tracé et m'épanouir en faisant des choses que j'aimais vraiment. Je serais ingénieur en aéronautique, et aux repas dominicaux je parlerais avions, mécanique, voitures, informatique, téléphonie portable, je commenterais les dernières prouesses technologiques.



Je serais marié, évidemment. Et j'aurais des enfants. Parce qu'immanquablement ça finit toujours par arriver les enfants. C'est une façon de rester dans le moule. C'est une façon de ne pas s'ennuyer à deux tous les soirs.

Je n'habiterais pas à Paris, parce que j'ai été élevé dans l'idée que les enfants ça s'élève dans une maison avec jardin. C'est comme les chiens, il leur faut de l'espace pour s'amuser. D'ailleurs nous aurions aussi un chien et un chat, ça fait partie du lot. Et puis pourquoi habiter à Paris si on ne va pas dans les musées ou aux spectacles et qu'on passe ses soirées devant la télé ? Parce que oui, moi qui ne possède pas de télé, nous en aurions une. Forcément. On ne peut pas vivre enfermé dans une maison à deux sans avoir une télé.

Je ne courrais pas non plus. Exunt les 10 km et les semi marathons. Parce que ma femme n'aurait pas apprécié que trois fois par semaine j'enfile un short pour aller courir dans les bois. Il faut s'investir dans une vie de famille. J'aurais juste eu droit au club de foot, parce que ça fait partie du minimum sportif qu'aucune femme ne peut interdire à un homme. J'aurais eu droit au foot, aux matchs à la télé, et aux soirées bière-pizza avec mes amis footeux.

Je ne serais pas séropositif, parce quand on est marié et qu'on a des enfants on a aussi un sens forcé des responsabilités, on ne risque pas sa vie pour un coup de bite. D'ailleurs dans la famille ça ne se fait pas, on a des valeurs. Il est probable que je n'aurais pas eu non plus une vie sexuelle très épanouie, le désir ça s'émousse avec le temps.

En résumé, si j'étais hétérosexuel je serais marié et père de deux enfants, j'habiterais une maison dans une ville de province, je prendrais ma voiture tous les matins pour aller travailler, les week-ends avec les enfants nous irions voir les parents/beaux-parents, et ma vie serait d'un ennui tranquille. Mes seuls tracas à l'aube de mes quarante ans seraient l'éducation de mes enfants adolescents et mon ventre de plus en plus gras à force de compenser mon ennui par la bouffe et les bons vins.

Finalement, je la trouve bien ma petite vie ratée d'homo célibataire-pauvre-séropositif-parigot...


Patrick Antoine

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