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Fiche technique :

Avec Jeffrey Wright, Michael Wincott, Benicio Del Torro, Claire Forlani, David Bowie, Dennis Hopper, Gary Oldman, Christopher Walken, Willem Dafoe et Courtney Love. Réalisation : Julian Schnabel. Scénario : Lech Majewski, John F. Bowe, Julian Schnabel et Michael Holman. Image : Ron Fortunato. Musique : John Cale & Julian Schnabel. Montage : Michael Berenbaum.

Durée : 105 mn. Disponible en VO.



Résumé :

À 21 ans, Jean-Michel Basquiat, artiste noir surdoué, exerce son talent sur les murs de New York. Le jeune homme est découvert par le milieu de l’art new-yorkais. Avec le parrainage d’Andy Warhol, les toiles de Basquiat s’arrachent bientôt à prix d’or. Mais le succès n’efface pas les souffrances de l’artiste...



L’avis de Bernard Alapetite :

Schnabel, peintre mondialement reconnu, s’est fait cinéaste par amitié et admiration envers Basquiat, peintre à la carrière météorique et premier artiste noir à atteindre la notoriété internationale, mort d’une overdose en 1988, à l’âge de 28 ans.

Basquiat, dans sa peinture, s’inspire de l’expressionnisme abstrait et du pop art. Il y ajoute des mots concepts, des poèmes, des totems vaudous, il y revendique ses origines haïtiennes et portoricaines, mais on y trouve aussi tous les symboles de la société de consommation américaine.



Basquiat, le film, raconte magnifiquement et avec beaucoup d’émotion cette trajectoire trop brève. Schnabel n’a pas cherché à être plus artiste que son modèle, et a fait preuve d’humilité devant la figure de son modèle. On pouvait craindre soit une mise en avant de Schnabel, le peintre, qui se serait donné le beau rôle dans cette tragédie (car c’est bien une tragédie que la vie de Basquiat) soit à une hagiographie de l’ami. Il n’en est rien, bien au contraire. Le petit milieu de la jet-set new-yorkaise est vu d’un œil acerbe ; Schnabel ne se met pas hors-jeu. Il se livre même à un exercice de pur masochisme en se dépeignant sous le nom de Milo, joué parfaitement par Gary Oldman, habitué aux rôles de méchant, en artiste arriviste et jaloux du succès de son jeune collègue, et cependant fasciné par le charisme de Basquiat. C’est aussi l’histoire d’une amitié manquée (entre Schnabel et Basquiat), et surtout de la part du réalisateur l’aveu cruel de n’avoir pas su aimer et comprendre le génie pictural de Basquiat. La seule entorse à la vérité est la jolie scène que Schnabel s’est offert, pour dire ce qu’il n’a jamais dit à son ami de son vivant. On voit Milo montrer une toile à Basquiat, dans son atelier. Sur la toile gigantesque, une date, 12 août 1988. « J’ai peint ce tableau pour un ami qui est mort », commente Milo. Ce tableau, c’est celui que Julian Schnabel a peint le jour où il a appris la mort de Jean-Michel Basquiat. « Au cinéma, c’est un peu comme dans les rêves : vous pouvez faire revenir quelqu’un d’entre les morts et lui montrer un tableau que vous avez peint en pensant à lui. Vous pouvez même lui demander son avis sur ce tableau. Et, ainsi, lui dire que vous l’aimez » a déclaré le cinéaste.



Les toiles que l’on voit dans l’atelier de Milo sont celles de Schnabel. La fille de Milo est jouée par la propre fille de Schnabel. La relation entre les deux hommes ne cesse d’évoluer tout au long du film, Milo passant de l’acrimonie à l’admiration protectrice envers Basquiat.

La démarche de Basquiat est celle d’un ange noir sublime, le rôle est dansé par un merveilleux comédien inédit, le sensuel Jeffrey Wright. Schnabel n’élude pas la question qui travaille le monde de l’art, depuis l’apparition de Basquiat : son immense succès est-il dû à son talent ou n’aurait-il été fabriqué que par le microcosme artistico-médiatique new-yorkais qui, pour des raisons de politiquement correct, aurait eu besoin en 1980 d’un jeune artiste noir photogénique (sur ce petit milieu, il faut voir le réjouissant film-charge de John Waters, Pecker) ? La réponse est dans un plan du film, celui de la superbe toile de Basquiat qui le fit découvrir par hasard par un des plus grands critiques d’art new-yorkais.



Ce sont deux histoires d’amour qui sont les moteurs de ce film, celle de Basquiat avec une jeune serveuse, Gina (Claire Forlani), et celle du jeune artiste pour son aîné et mentor (?) Andy Warhol. Je ne crois pas qu’il soit abusif de parler d’histoire d’amour entre les deux hommes, même si elle n’est pas charnelle. L’homosexualité est le filigrane de tout le film. David Bowie en Andy Warhol fait un numéro succulent de folle tordue tiquée, opportuniste, néanmoins généreux et émouvant. Il faut voir Bowie grimé sous sa perruque blonde, marchant à petits pas telle une geisha, jouant avec une certaine préciosité, à la limite du ridicule mais n’y tombant jamais, David Bowie est Warhol. Comme dans Furyo, David Bowie démontre qu’il est un grand comédien.



Basquiat avec le Van Gogh de Pialat et le film sur Pollock est un des rares films où l’on éprouve le sentiment véritable de se trouver en présence d’un peintre, et non d’un fantasme de peintre. Schnabel parvient à intégrer dans le temps du film, le temps de la peinture. Ce temps qui était la vraie matière de l’œuvre de Warhol. « Warhol voulait faire des placards publicitaires qui recouvriraient l’espace et avec la répétition infinie des mêmes images dans ses films il voulait placarder le temps. » (Ultra Violet, Ma vie avec Andy Warhol, Ed. Albin Michel).



Dans le film lorsque Basquiat et Warhol échangent des propos en regardant les toiles qu’ils sont en train de peindre ensemble, le dialogue est sérieux mais le geste insouciant. Ils n’ont rien à prouver. Tout comme le film. Il s’agit juste de montrer que Basquiat et Warhol sont des artistes.

Julian Schnabel ne s’est pas consolé de la mort de deux hommes (Basquiat et Warhol). Pour cette raison, pour cette unique raison, il a eu besoin de faire son film. Et il a eu raison.

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