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Fiche technique :
Avec Michel Côté, Marc-André Grondin, Danielle Proulx, Pierre-Luc Brillant, Emilie Vallée, Mariloup Wolfe, Jean-Louis Roux, Francis Ducharme, Sébastien Blouin, Alex Gravel, Hélène Grégoire, Johanne Lebrun, Maxime Tremblay et Jean-Marc Vallée. Réalisé par Jean-Marc Vallée. Scénario : François Boullay et Jean-Marc Vallée.
Durée : 127 mn. Actuellement en salle en VF.

Résumé :
25 décembre 1960 : Zachary Beaulieu vient au monde, quatrième d'une famille de cinq garçons. Famille de banlieue sans histoire avec une mère aimante et un père un peu bourru, mais fier de ses garçons. Le début d'une belle enfance, où se succèdent les Noël et les anniversaires avec l'éternel solo du père Beaulieu chantant Aznavour, Emmène-moi au bout de la terre, les séances de lavage de voiture en plein air et les visites au casse-croûte pour Zac, le chouchou de son père pour une fois.
L'avis de Mérovingien02 :
Ils sont 5 frères : Christian, Raymond, Antoine, Zachary et Yvan. Prenez chacune de leurs initiales et vous obtiendrez le mot CRAZY. Crazy, c'est le nom d'une chanson country de Patsy Cline que vénère le père des garçons. Mais c'est aussi un terme anglais qui signifie la folie. On ne pouvait donc pas rêver mieux comme titre pour un long-métrage qui tourne autour d'une famille bien barrée, dans une époque décadente et délicieusement rock !
Triomphe sans précédent à la dernière cérémonie des Juras (équivalent Québécois de nos Césars) avec pas moins de 13 trophées trustés pour 14 nominations dont ceux de meilleur réalisateur et meilleur film, plus gros succès national au box-office avec plus d'un million de spectateur pour 7 millions d'habitants, CRAZY a tout d'un film phénomène, de ceux qui parlent à l'inconscient collectif et sondant les questionnements les plus intimes. Une œuvre universelle donc, capable de ratisser large sans brader son identité sous de bêtes considérations commerciales. Il faut dire qu'à l'origine, il y a un script personnel et sincère inspiré de la vie de François Boulay (co-auteur) et de Jean-Marc Vallée (réalisateur du film), fourmillant d'anecdotes vécues, de rêves accomplis et de questionnements refoulés. Résultat, tout le film semble juste, vrai, honnête et restitue à merveille les années 60 à 80 avec leur esprit de liberté, de tabous, de valeurs et de drogue. Outre une reconstitution parfaite des différentes époques traversées avec les vêtements synthétiques, les coiffures top moumoutes et une évolution du mobilier en fonction des modes, il y a aussi la bande originale qui apporte un vrai plus à l'ambiance nostalgique de l'ensemble, avec une liste impressionnante de standards incontournables allant de Pink Floyd à David Bowie en passant par les Rolling Stone. Un argument commercial imparable pour vendre des CD et rameuter un public cible désireux de revivre sa jeunesse passée mais qui se révèle bien plus que ça. Les tubes qui saupoudrent le métrage sont en effet employés à bon escient pour refléter l'état d'esprit d'un personnage à un moment donné. Une phase identitaire = un morceau. C'est ainsi que le père chauvin se borne dans ses valeurs réacs au son d' « Hier Encore » d'Aznavour ou bien que Zachary se prend pour David Bowie en rêvant de transcendance dans sa chambre sur fond de « Space Oddity ».
Ambiance immersive donc pour une œuvre qui place la famille au cœur de sa thématique. Sujet populaire, il va s'en dire, mais traité avec une infinie délicatesse. Sur une période de 20 ans, on suit le destin d'un garçon qui va grandir et changer en fonction des tendances, en fonction de ses parents et en fonction de ses expériences. Considéré comme divin par sa mère parce que né un soir de Noël, traité de fife (pédé en québécois) par son paternel, Zachary a un regard grinçant sur le monde qui l'entoure. Il veut plaire à ses parents et tente de s'adapter à leur regard. Refoulement d'une homosexualité de plus en plus évidente, quête spirituelle inlassable, mais aussi volonté de trouver sa place dans un foyer où chacun tient un rôle : le parcours du jeune homme fascine. Le scénario privilégie la chronique familiale corrosive à travers une succession de scénettes mettant en avant les attitudes les plus élémentaires de chacun (la discussion dans la salle de bain entre Monsieur et Madame, chaque frère a son rôle un peu cliché : l'intello, le sportif, le gay, le camé) et sans chercher à délivrer une quelconque morale du style « soyons tolérant, blablabla ». Ce sont les détails qui font sens : les relations tendues entre Zac et son père sont dévoilées par la métaphore d'un vinyle cassé (le père ne voit que l'objet brisé, mais pas les blessures intérieures de son fils), les éléments que bravent le héros (neige glacial, chaleur étouffante) ne sont que les reflets d'une solitude et d'un désert affectif désespérant... Très inspirée, la mise en scène de Jean-Marc Vallée utilise intelligemment le montage pour rappeler que même si les personnages semblent séparés par leurs idées, ils demeurent irrémédiablement liés spirituellement, comme viendra le rappeler la séquence où la mère se réveille pour boire de l'eau alors que Zac agonise, tandis que la scène suivante nous laissera croire qu'elle est morte alors qu'il s'agira du frère junkie.
Subtilement, le réalisateur nous montre que si la famille est une cellule pleine de tensions et d'incompréhension, ce n'est rien face à la dualité qui anime chaque être humain. Si les grands moments d'engueulades (la mariage raté) et de situations amusantes (Zac qui se masturbe en matant son frère s'envoyer en l'air) font immédiatement adhérer l'audience à l'histoire, c'est bien quand le cœur prend le dessus que l'émotion nous submerge et qu'on atteint la sphère de l'intime. Notamment lors des envolées mystiques magnifiquement introduites (l'accident en vélo est un choc vraiment éprouvant, tout comme la chute symbolique du nourrisson au début) qui nous raccrochent à la vie fragile de Zachary. Il est notre port d'attache, celui qui doute, celui qui frôle si souvent la mort qu'il peut mesurer l'importance de la vie, celui qui rêve de devenir quelqu'un d'autre (belle transition entre les années 70 et 80 où le jeune homme disparaît et réapparaît avec un nouveau look pendant que sa copine lui administre une fellation), celui qui part seul pour s'accomplir, celui qui devient indépendant et se détache enfin de l'étiquette qu'on a voulu lui faire porter. Un cheminement passionnant dans lequel n'importe qui peut se projeter.
Alors certes, il y a bien quelques défauts de fabrication dans cette fresque rafraîchissante : les enjeux narratifs deviennent de plus en plus vagues dans la deuxième partie du récit et on peine parfois à saisir où les auteurs veulent nous conduire surtout quand ils n'exploitent pas les 3 autres frères. On pourra aussi pinailler à loisir sur l'escapade dans le désert un rien redondante, peu subtile et légèrement frimeuse (effets visuels un tantinet gratuits). Mais on oublie vite tous ces petits travers une fois le générique achevé pour ne retenir que la mise en scène inspirée de Jean-Marc Vallée ainsi que la qualité exceptionnelle de l'interprétation qui y est pour beaucoup dans le charme de l'ensemble. Dans la peau de Zachary, Marc-André Gondrin est la révélation sensible et séduisante du film. Un comédien criant de vérité promis à un brillant avenir. Dans le rôle des parents aimant leurs enfants chacun à leur manière, on trouve un Michel Côté sidérant en père typique de l'époque, à la fois sévère et attachant et une Daniel Proulx en mère protectrice, véritable ciment féminin dans un foyer où tous les autres membres sont masculins. Quand à Pierre-Luc Brillant, il est un parfait contrepoint à Zachary dans le cœur du père, avec un mélange de virilité animale et de toxicomanie pathétique.
Fable aussi limpide que dense réservant son lot de répliques québécoises cultes (« il trempe son pinceau dans une paire de fesses », « t'es pas parlable ! ») et de fulgurantes montées en puissance émotionnelle, C.R.A.Z.Y. est un grand film populaire comme on les aime. L'homosexualité n'est jamais placée au cœur d'une réflexion bourrée de clichés mais sert de prétexte à une autopsie des relations d'une famille et le regard que portent les membres les uns sur les autres. C'est donc susceptible de toucher tout le monde, c'est fédérateur et c'est foutrement authentique !
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