Fiche technique :
Avec Gale Harold, Randy Harrison, Scott Lowell, Peter Paige, Chris Potter, Hal Sparks, Sharon Gless, Robert Gant, Michelle Clunie
et Thea Gill. Créée par Russel T. Davies.
1999/2005. 5 saisons. 83 épisodes. Durée moyenne d’un épisode : 44 mn.
Durée : 990 mn. Disponible en en VO, VOST et VF.
L’avis de Voisin
Blogueur :
À l'origine, Queer as Folk était une série anglaise
(qui a connu deux saisons). Le succès aidant, nos amis américains n'ont pas tardé à en faire un remake, avec plus de moyens et surtout beaucoup plus de sexe. Diffusée de 2000 à 2005,
Queer as Folk US a contribué à lutter contre les clichés dont la communauté gay était victime et à
favoriser leur intégration dans la société et les mœurs. Un show utile donc, mais est-ce que la qualité était toujours au rendez vous ?
De quoi ça parle déjà ? Nous suivons la vie à Pittsburgh d'une bande d'amis gays qui passent leur temps à se raconter leur vie et leurs
problèmes entre deux séances de sport et virées en boite. Il y a d'abord Brian (Gale Harold), le beau gosse qui ne
pense qu'avec son sexe. Brian est publicitaire, s'aime beaucoup lui-même et passe son temps à traîner dans les backrooms et autres saunas à la recherche de nouveaux « plan cul ».
Égocentrique, égoïste, charismatique, Brian est une véritable icône et un objet de fascination ou de répulsion pour tous les garçons du coin comme pour ses amis. Mais Brian ne serait pas Brian
sans son acolyte de toujours, le gentil Michael (Hal Sparks). Amis depuis l'adolescence, les deux garçons partagent
une relation aussi forte qu'ambiguë. Michael est la bonne pâte de service, un garçon toujours gentil et dévoué à ses amis. Il travaille dans un supermarché, entouré d'hétéros un peu beaufs qui
veulent le caser avec la vendeuse d'à côté. À force de suivre son ami Brian comme un petit chien, Michael néglige souvent sa propre vie privée. Autre élément important dans sa vie : son
excentrique mère, Debbie (Sharon Gless), une sorte de mère de substitution pour tous les gays de la ville. Cette
dernière, pour qui style rime constamment avec mauvais goût, travaille comme serveuse dans un snack où viennent se restaurer les homos de Liberty Avenue.
Autres membres de la bande, Emmett (Peter Paige) et Ted
(Scott Lowell). Le premier est un peu la folle de service, aussi excentrique que doté d'un grand cœur. Le deuxième
est un peu le cliché de l'homo "moyen", qui n'a pas la chance d'avoir une tête de minet, un physique de magazine et qui du coup enchaîne les râteaux comme les déceptions sentimentales. Enfin, à
côté du milieu gay masculin, nous retrouvons Mélanie (Michelle Clunie) et Lindsay (Thea Gill), un couple de lesbiennes qui ont décidé de fonder une famille. Le géniteur n'est autre que Brian, qui de par son manque
d'engagement et son égoïsme ne loupera pas de créer de nombreux conflits.
La série suit donc l'évolution de ce petit monde, évolution aussi bien sentimentale que professionnelle, et introduit dès le premier épisode un
élément perturbateur. Et cet élément s'appelle Justin (Randy Harrison). Encore mineur, blond, qui sent le sexe à
des kilomètres : ce minet premier choix va rapidement tomber dans les bras de Brian. Il ne devait être qu'un coup d'un soir, mais il va tellement coller notre bel éphèbe qu'il va devenir un
membre à part entière de la bande.
La première saison de la série démarre très fort. Les scénaristes ont décidé de passer en revue tous les clichés qui collent à la peau des gays
et de les détourner avec humour et intelligence. Les personnages sont très typés (le beau gosse, le gentil, la folle, le minet, le complexé) et permettent de dresser un portrait à la fois large
et souvent juste de la communauté gay, sans jamais trop tomber dans la facilité ou les stéréotypes. Cette habileté à s'amuser des clichés pour mieux les détourner, associée à une liberté de ton
particulièrement jouissive font le charme de ce show aussi osé que divertissant. Sans complexes, les épisodes dévoilent des scènes très sexe où plans à plusieurs, sado masochisme, vibromasseurs
et autres pratiques trouvent leurs heures de gloire. Si dans les premiers temps certains seront choqués, force est de constater que plus les épisodes passent et plus cette surenchère de sexe ne
nous choque plus du tout.
Le sexe est donc un des thèmes majeurs du show. Tous les personnages à un moment ou un autre s'abandonne aveuglément au plaisir de la chair,
reléguant les hommes rencontrés à de vulgaires bouts de viande que l'on consomme et zappe à loisir. Ce n'est pas un hasard si Brian évolue dans le monde superficiel de la publicité. Très
clipesque, à tendance érotique, la réalisation s'attarde sur les physiques des acteurs du casting tout en se permettant quelques effets de style plus ou moins réussis. Mais si tout le monde ici
cherche à trouver le meilleur coup du samedi soir après une soirée délurée en boite, la quête de l'amour n'est bien entendu pas oubliée. Excepté Brian, qui tient plus que tout à sa liberté et son
statut de « serial fucker », tous les personnages vont donc tenter avec plus ou moins de succès de trouver l'âme sœur. Michael s'amourachera d'un chiropracteur ancien hétéro et père
d'un enfant avant de tomber fou amoureux d'un homme ultra sexy et atteint du sida. Emmett aura une liaison très sentimentale avec un vieil homme richissime avant de tomber amoureux de son
meilleur ami Ted puis d'un joueur de football américain qui ne parvient pas à sortir du placard. Ted tombera amoureux d'un junkie avant d'en devenir un lui-même et de peiner à trouver un
partenaire qui lui corresponde. Mélanie et Lindsay, le couple lesbien et stable, traversera de nombreuses crises pour mener une vie de famille épanouie.
Aux histoires individuelles se rajoute le thème essentiel de l'égalité des droits pour les gays et lesbiennes. Tout le long de la série, les
personnages vont être confrontés aux préjugés et à l'homophobie des hétérosexuels. Licenciement abusif, difficulté pour adopter ou se marier, discriminations en tous genres, actes de violences :
pas facile de s'assumer et d'avoir le droit d'être soi-même. Militante, Queer as folk l'est
indiscutablement, sans jamais toutefois tomber dans un côté moralisateur qui lasserait au bout d'un moment.
La série tient-elle sur la durée ? S'il faut bien reconnaitre que le show brasse des tas de sujets intéressants (la difficulté à être fidèle,
le rapport sexe/amour, la drogue, le sida, l'égalité des droits, le coming out, l'homosexualité au travail, la société de consommation, les coulisses de Hollywood, de la télévision et du
sport...), il faut tout de même admettre que plus le temps passe et plus le charme s'estompe. Certes, les personnages font du chemin du début à la fin, mais sur les deux dernières saisons, cela
manque d'enjeux émotionnels. Les nouveaux personnages (celui d'Hunter surtout) sont souvent fades et n'apportent rien de neuf à la série et certains personnages tournent en rond. D'icône gay,
objet de tous les désirs, le personnage de Brian devient à force ridicule avec cette obstination à vouloir baiser et ne penser qu'à lui (même si on nous rabâche que dans le fond, forcément, il a
bon cœur). De même, le personnage de Justin manque cruellement d'épaisseur. Oui, je l'avoue, le couple Brian/Justin m'a franchement gonflé sur la durée : trop répétitif.
Si elle s'essouffle avec le temps, Queer as folk n'en
reste pas moins une série importante qui permet une belle représentation des gays à la télévision, avec une certaine justesse et certains personnages vraiment attachants (Lindsay et Mélanie,
Debbie, Michael, Ted).
Pour plus d’informations :
Site officiel : http://www.qaf.fr/
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