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Fiche technique :
Avec Gale Harold, Randy Harrison, Scott Lowell, Peter Paige, Chris Potter, Hal Sparks, Sharon Gless, Michelle Clunie et Thea Gill. Créée par Russel T. Davies.
Durée : 990 mn. Disponible en en VO, VOST et VF.

L'avis de Sébastien Marrot (Arrêt sur Séries) – Deuxième partie :

UNE SÉRIE DOCUMENTAIRE ?

Comme toute série télévisée, Queer as Folk US n'est pas la réalité : jamais il ne nous arrivera autant de choses que ce qui arrive aux membres d'un groupe d'une série (c'est fou le nombre de monstres qu'il y a à Sunnydale ou de meurtiers susceptibles dans le secteur où enquête le lieutenant Columbo). Cependant, les intrigues font resurgir des thèmes qui ont rapport avec l'homosexualité aujourd'hui, ce qui est le thème principal de la série.

D'abord, accepter son homosexualité. Paradoxalement, celui qui va avoir la plus grave crise de « foi » est Emmett. Après avoir attendu avec angoisse les résultats d'un test HIV, celui-ci fait la promesse à Dieu de ne plus sortir avec des hommes. Il s'inscrit dans une sorte de groupe, « Vois la lumière » (« See the Light ! »), où des gays et des lesbiennes essaient de « voir la lumière », de devenir hétérosexuels. Emmett, la fashion victim du groupe, va sortir et même coucher avec, et faire jouir... une dame !!! Je vous laisse découvrir dans quelles conditions (épisodes 12 à 14).

Son homosexualité, Justin l'accepte plus vite que ses parents et ses camarades de lycée. Ses difficultés viendront notamment de là. Sa mère l'emmène d'abord chez une psy à qui Justin dit, comme s'il parlait du temps qu'il fait : « J'aime les bites, j'aime me faire enculer par des bites, j'aime sucer des bites et je suis bon à ça »…

Brian et Ted, eux, l'acceptent, l'un tous les soirs, l'autre par sa difficulté à trouver quelqu'un, mais dans le même temps ils prennent conscience de la valeur de l'âge dans la partie superficielle de la communauté homo. Michael et Ted (mais c'est moins montré pour ce dernier) le vivent bien le soir, mais pas du tout au travail. Ce squelette dans le placard se règlera au début de la deuxième saison pour Ted, mais il va hanter Michael depuis le deuxième épisode jusqu'à son anniversaire (épisode 11) avec Tracy qui croit qu'il y a quelque chose entre eux… Au boulot, Brian est comme en soirée : il baise les clients dans les toilettes, terrorise ses sous-fifres (épisode 13), couche même avec des collègues et des confrères juste pour le sexe (épisodes 13 et 21). Enfin, c'est ce qu'il croit : un procès du collègue pour harcèlement sexuel est une désillusion à la veille de ses trente ans après les fausses promesses du confrère... Cette diversité de vies montre aux homos des modèles variés auxquels s'identifier ou dont s'inspirer, et aux hétéros qu'il n'y a pas que des Brian ou des tapettes dans les boîtes gays.

Deux thèmes tragiques sont aussi abordés : la drogue et le sida. [Note de l'auteur : n'étant pas un spécialiste des stupéfiants, je m’excuse auprès des lecteurs mieux informés pour les erreurs pouvant être commises sur la nature des stupéfiants en cause dans les lignes qui suivent.]

La drogue, sous plusieurs formes fait des apparitions très régulières dans la série. Dès le premier épisode, Brian consomme des pilules de couleur… puis enchaîne dans le troisième épisode avec Michael dans les toilettes en snifant de la poudre [malgré ses carences, l'auteur ne pense pas que ce soit de la cocaïne]. La mère de Justin trouvera d'ailleurs ce joli flacon dans le réfrigérateur de Brian en visitant son fils qui le lui reprendra dare-dare des mains avec ces mots: « C'est un médicament pour se déboucher le nez… » Notons que Justin est extrêmement sage sur cette question. Brian moins, lui qui a toujours quelques pétards sur lui pour en faire profiter ses deux meilleurs amis, Michael et Justin, même pendant l'enterrement de son père. Sur l'échelle de l'addiction, Blake est plusieurs marches au-dessus de Brian, qui plane rarement sans contrôle sauf quand il a décidé de boire sans soif. Blake est un drogué au « crystal meth » si l'on en croit Emmett. Il en offre à Ted avec les conséquences déjà dites, il en fait une overdose dans les toilettes du Babylon (épisode 6), et quand, à partir de l'épisode 18, il construit une relation solide avec Ted, on s'interroge sur sa capacité à tenir.

J'ai employé plus haut le mot de « modèles » pour éduquer les jeunes homos. Ici, Brian et Blake sont loin d'être des modèles sauf à évoquer le cas de Michael qui s'endort en planant sans que David ait pu lui faire l'amour. En fait, les deux personnages donnent deux leçons nécessaires. La première, idéale, est « N'en prenez pas », sinon c'est le destin de Blake qui vous attend. Les gens étant ce qu'ils sont, la seconde est donnée par Brian à l'hôpital où Ted est dans le coma : se droguer oui, mais avec une drogue de bonne qualité choisie par ses amis, ceux qui tiennent à vous. Un discours à faire sauter un Ministre de l'Intérieur, mais nécessaire si on souhaite s'adresser à des personnes qui de toute façon consommeront des produits stupéfiants.

Le sida est plus discret, mais plus vil et lâche. Si les traits du drogué se lisent sur le visage de Blake, ceux du séropositif qui n'a pas développé la maladie sont comme les autres. Brian est là sur la sellette : Justin lui rappelle qu'il faut mettre un préservatif au cours de leur première nuit, et Melanie semble se douter de ces oublis lorsqu'elle commente les raisons qui poussent les deux mères de Gus à demander au père de signer une assurance-vie colossale : une chance de choper quelque chose chaque nuit. Mais Brian semble soit plus responsable qu'on ne le croit, soit plus chanceux puisque ce point n'est plus évoqué. Il resurgit avec Emmett et sa crise d'angoisse dans l'attente des résultats d'un test HIV. Mais, là aussi, le sujet est rapidement évacué. Restent Vic et ses médicaments, qu'il prend discrètement mais régulièrement au cours des épisodes : ses boîtes de gélules occupent toute une étagère dans un coin entre la cuisine et le salon, ces médicaments à prendre à heure fixe pour lutter pied à pied contre le virus et qui obligeront Debbie, dans l'épisode 20, à affronter un sergent de police (le desk sergeant à l'entrée du commissariat) pour que celui-ci accepte de passer outre le règlement et de les donner à son frère… Debbie rappelant que ces traitements contre le HIV sont aussi contraignants et vitaux que ceux pour soigner le diabète.

Dans ce dernier exemple, on lit une volonté pédagogique de montrer aux téléspectateurs, selon leur vie, que : soit cette maladie n'est pas si terrible, on peut vivre avec des porteurs et en la portant, soit elle n'est pas à prendre à la légère car, comme les autres maladies chroniques, elle nécessite des soins lourds et permanents. Comme pour la drogue, deux discours différents mais complémentaires pour toucher les homos et les autres, et que cette série ne soit pas regardée uniquement dans un ghetto communautariste.

Evidemment, ce discours n'est peut-être facile à lire si le regard reste marqué par les lieux récurrents de l'intrigue : back rooms (« salles sombres » dans les discothèques où tout est permis), saunas (où on oublie de se baigner, etc. Surtout que ces lieux de débauche en termes d'images d'hommes nus ne sont pas contre-balancés par des images tragiques : Blake est certes pitoyable par moments (au sens étymologique : qui inspire la pitié) mais le personnage de Vic montre l'aspect terrible qu'a le sida pour les experts en communication : comment faire prendre conscience de la gravité de la maladie quand ceux qui en sont victimes se portent EN APPARENCE bien? C'est là que les Américains sont très en retrait par rapport à Russel T. Davies : aucun mort n'est évoqué au cours de la première saison, sauf le père de Brian mort du cancer. En Angleterre, Phil meurt d'une overdose, les héros se rappellent leurs amants et amis disparus, Alexander affronte sa mère lors de l'agonie de son père.

Le dernier grand thème qui ressort de la série dépasse les générations puisqu'il s'agit des relations parents-enfants. Parlons d'abord du rapport parents homos-enfant puisqu'il y en a seulement un : l'adorable Gus élevé par sa mère et la fiancée de celle-ci, et dont s'occupe de temps en temps le père biologique. Cette famille lance le débat sur l'avenir des familles homoparentales : quel rôle pour le père donneur ou la mère porteuse ? Mel vous le dira : de quel droit Brian vient l'emmerder [je ne fais que traduire ses sentiments] alors que c'est elle qui nourrit Gus, se lève la nuit pour le consoler, le changer…? Quel est l'impact de la séparation de ces couples sur l'enfant ? La rupture entre Lindsay et Melanie est faite en quelques heures, pas de mariage, donc pas de procédure de divorce. Gus saura rappeler à ses mères qu'il a besoin de deux parents qui s'aiment vraiment, permettant à Brian d'écarter Guillaume, un homo qui veut devenir père pour gagner sa green card. A rapprocher du sujet du récent film Hush du réalisateur japonais Ryosuke Hashiguchi.

Par contre, les relations entre les parents et leur enfant homosexuel est une occurrence redondante dans les intrigues de la série, peut-être parce que c'est une occurrence récurrente pour les homos tout court, et une crainte récurrente des parents. Rares sont les mères comme Debbie Novotny, à ce point fière de son fils qu’elle milite et manifeste devant un lycée à la direction homophobe (épisode 17, devant le lycée de Justin). Plus fréquentes sont les mères qui ressemblent à celle de Ted vue dans l'épisode 4 : elle s'interroge sur le lien entre cette overdose et le mode de vie de son fils, mais elle lui avoue à son réveil son amour quoi qu'il fasse. Il y a aussi les parents d'Emmett : inexistants… Dans la version anglaise, on se doute que la séparation fut l'unique moyen pour lui de vivre ce qu'il croyait devoir vivre.

Restent deux cas : Brian et Justin. Etonnamment, c'est celui qui baise le plus qui en a le moins dit à ses parents. Le père McKinney ignore tout de la vie de son fils, y compris son appartement qu'il découvre au cours de l'épisode 15 après que son fils lui a révélé son homosexualité, après d'ailleurs que le patriarche alcoolique lui a dit avoir un cancer en phase terminale… Joyeuse famille ! C'est ainsi que Jack McKinney découvre enfin qui est son fils et qu'il a un petit-fils. Jack apparaît dans peu d'épisodes avant de mourir de son cancer, mais Brian, dans tous les efforts qu'il fait avec Gus, cherche vraiment à être un bon père pour son « sunny boy » et veut éviter de commettre les mêmes erreurs que son père, même si chaque réflexion sur son rôle de père l'amène à vider une bouteille de whisky (heureusement, Michael et Justin ne sont pas loin !). Quant à Madame McKinney, elle découvrira tout au cours de la deuxième saison et c'est vers la religion qu'elle se tournera…

Justin, 17 ans, vit chez ses parents avec sa jeune sœur. Sa mère s'en doute depuis longtemps (il est si sensible, aime l'art…) et surtout, elle découvre le slip de Brian dans les affaires de son fils et des dessins de Justin très explicites sur ses sources d'inspiration. Lorsqu'elle demande à son fils qui est Brian, il s'enfuit. Grâce aux conseils de Debbie, Jennifer va tenir bon et découvrir le monde dans lequel vit son fils : elle se rend à l'exposition de ses dessins organisés par le centre gay et lesbien, le cherche dans les bars… et finalement avoue tout à son mari, inquiète de la relation de son fils avec un homme. Papa va se montrer moins compréhensif que maman : une gifle, des mots qui fâchent, les attaques physiques contre Brian, qui conduisent dans un moment dramatique à vivre la rupture entre un parent et son enfant. Dans une rue donnant sur l'entrée du Babylon, Justin crie à son père qui vient de tabasser Brian : « I will never come home again. NEVER AGAIN !!! » (Jamais plus, je ne reviendrai à la maison. JAMAIS PLUS !!!) Brian et Debbie vont devoir adopter ce teenager tapageur. Retour de bâton à la fin de la saison (épisode 18) : Justin, qui s'était concentré sur son année scolaire et ses nuits, découvre que ses parents veulent divorcer. Il culpabilise et décide d'abandonner ses études d'art pour faire ce que son père prévoyait : une école de commerce. C'est Brian qui va contribuer à le relancer dans une scène au Babylon qui prouve que Brian n'est en fin de compte pas si indifférent que ça.

Après un coming out explosif : nuits torrides avec Brian, fugues à répétition, logement chez Debbie, violence du père, divorce…, Justin cherche ses marques avec pour objectif principal de trouver l'amour réciproque avec Brian.

LA VIE, QUOI, TOUT EN MUSIQUE

Par-delà les nuits en discothèque, les journées de boulot, la nudité, le sexe, cette série parle de personnages complexes, de thèmes d'actualité bien réels. C'est aussi, comme la version anglaise, une œuvre musicale très intéressante. Dans les deux Queer as Folk, la musique colle bien aux intrigues. Certes, les morceaux les plus récents sont plus courts dans la version américaine que dans la version anglaise, mais l'équipe américaine a tenu à conserver le rôle de la musique.

Beaucoup de scènes en discothèque, dans des sex clubs… donc beaucoup de disco, de dance et de techno. [N.d.A.: les puristes technophiles me pardonneront d'employer le mot techno là où ils entendront des morceaux d'eurodance, de technodance et autres technobabbles] Cependant, la musique classique a une part non négligeable : libre de droits ($), les morceaux utilisés le sont très longuement. La Traviata, œuvre préférée de Ted, devient le baromètre de sa relation avec Blake. Emmett a un coup de foudre en pleine partie et entre avec son amant dans un monde onirique où résonne un extrait du Roméo et Juliette de Tchaïkovski, les deux jeunes hommes ayant quitté le monde de bruit et de fureur de la discothèque où ils se trouvent.

Pour illustrer le rôle de la musique, nous allons observer Brian et Justin au cours des derniers épisodes de la saison.

Episode 18 : Justin a appris le divorce de ses parents, il décide d'abandonner l'inscription aux Beaux-Arts pour le commerce. Antépénultième scène, Babylon : Brian rejoint Justin au bar, lui offre une bière et trinque à la réussite d'un nouveau businessman là où il croyait que Justin voulait devenir le nouvel Andy Warhol (artiste homo et fêtard). Après lui avoir rappelé que ses parents créent leurs problèmes eux-mêmes, il se souvient de leur première rencontre quand Justin était effrayé, et là, il est effrayé par les décisions à prendre. A ce moment-là, Brian tire Justin par le T-shirt (si aussi peu de tissu peut être désigné ainsi) et l'emmène danser sur le morceau dance Forever Young… Dernière scène : en pleine réflexion sur son avenir, Justin décide de se juger sur un dessin. Le tout sur fond du groupe Queen : It's a Kind of Magic

Episode 20 : Justin a volé le mec de sa soirée à Brian pour le rendre jaloux. Avec une musique rock empreinte de gravité (Garbage: You Look So Fine) qui colle parfaitement à l'action, Brian descend dans la back room pour regarder Justin se faire le mec. La musique et l'impassibilité du visage de Brian entretiennent ensemble le doute sur le personnage : il est touché par Justin, mais à quel point ?

Episode 22 et dernier de la saison : après un acte désespéré sur une musique comique (un remix de Happy Feet par BLAM), un des personnages va bouleverser le public du bal de fin d'année du lycée de Justin, sur une chanson typique de ce genre de soirée : The Drifters, Save the Last Dance for Me, devant un parterre médusé. C'est dans le silence que deux des personnages se quittent quelques instants plus tard… C'est sur un chant grégorien du XVe siècle auquel le saxophoniste Jan Garbarek a ajouté les sanglots de son instrument que l'épisode s'achève là où la saison avait quasiment commencé, dans un hôpital…

AU-DELÀ DES APPARENCES

Queer as Folk US est une série qui peut choquer comme le rappellent les bandes-annonces présentes sur le DVD zone 1 : violence parfois, langage cru, « nudité faciale » (comprenez : de face), nudité suggérée, acte sexuel… Comme si la chaîne Showtime cherchait à provoquer les conservateurs en annonçant la couleur dès avant l'épisode. Mais, comme pour la version anglaise, si le téléspectateur et la téléspectatrice dépassent les images crues de peau(x), et qu'ils s'accrochent à la série, aux intrigues et aux personnages, ils atteindront ce qui fait de cette série une bonne série qui a en premier lieu des histoires à raconter. En dépassant les apparences de la nudité, du sexe, de la drogue... bref, en dépassent les clichés de la vie gay (qui sont quand même un peu vrais), ils atteindront les points de réflexion : qu'est-ce qu'être soi-même ? Qu'est-ce que vivre avec la drogue en permanence, ponctuellement ? Qu'est-ce qu'être victime du HIV ? Qu'est-ce qu'aimer ? Questions qui n'intéressent pas seulement les homosexuels, et qui sont peu évoquées dans les autres séries plus « normales ».

Il est difficile de savoir quel impact aura vraiment eu la série sur la société américaine. Je crois néanmoins qu'il y a dans cette série des enseignements à tirer, comme pour toute série qui a quelque chose à dire. Cette analyse de la première saison a avancé quelques-uns de ces enseignements ; aux lecteurs de voir et revoir cette série pour dire ce qu'ils en retireront, ce qu'ils en apprendront. La seule condition est qu'ils acceptent de dépasser les apparences, car cette série, comme bien d'autres, n'est qu'une représentation de la vie. Alors, que regarderez-vous ? Les scènes de nus ou la lente construction de personnages complexes ? A quand Queer as Folk France : Les Grenouilles du Marais ou Queer as Folk Montpellier ?

Pour plus d’informations :

Avec l’aimable autorisation de Arrêt sur Séries et de Thierry Le Peut.

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