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ODE TO MY FAMILY...

 

Un billet d'humeur d'Isabelle B. Price, d'Univers-L
 

jonathan.jpgmartha
(c) D. R.


J’ai 26 ans. Ok, je vous l’accorde depuis fin juillet que j’ai fêté mon anniversaire, je dis à tout le monde que j’ai 27 ans. J’ai fait une légère confusion sur l’année et le compte… Ça arrive à tout le monde. Bref, ce n’est pas le sujet de ce billet. J’ai 26 ans et je ne crois donc plus au Père Noël. J’y ai cru pendant très longtemps et on a vécu de très belles histoires et aventures lui et moi, mais aujourd’hui, je sais qu’il ne rentrait pas son ventre pour passer dans l’étroite cheminée de la maison familiale. Non, c’était mes parents qui déposaient les cadeaux devant nos supers chaussures (le pied du sapin étant, chez les Price, interdit aux baskets) que nous avions cirées à la va-vite, mes frères et moi, en pyjama sur le tapis de l’entrée, 10 minutes avant d’aller nous coucher. Et aujourd’hui que je suis grande, je suis, comme tout le monde, en quête du cadeau idéal pour mes parents.

Et ça, chez les Price, la quête du cadeau idéal pour mes parents, ça s’apparente à la quête du Saint Graal. Encore que je reste persuadée que les mecs qui cherchaient cette relique, ils se sont moins creusé la tête que mes frères et moi depuis des années pour trouver une solution à cette grande question : « On leur offre quoi à papa et maman ? »

Parce que, quand enfin vous décidez de prendre le problème à bras le corps et que vous acceptez votre lamentable échec, vous demandez piteusement à votre père et votre mère ce qu’ils veulent et ils vous répondent tous les deux d’une même voix : « J’ai besoin de rien. » Oh putain que c’est chiant comme réponse ça (oui je sais maman, on ne dit pas « oh putain », ce n’est pas joli dans la bouche d’une fille, mais quand même quoi !) Ils n’ont besoin de rien. Vous voyez l’avancée. Avec ça, c’est certain, vous disposez d’indices monstrueux dans la recherche du cadeau idéal qui leur fera plaisir. En plus maintenant, ils sont au courant que vous ne trouvez pas. Super, c’est gagné sur toute la ligne.

Pourquoi vous parler de mes parents et de ceux de mes frères par extension (oui, ce sont les mêmes parents, le truc de dingue) me demanderez-vous ? Eh bien pour une raison très simple.

Je n’attends pas d’idée magique de cadeau de Noël de votre part. Non, c’est plus basique. Je voulais vous les offrir en cadeau de Noël… Mes parents…

Parce que c’est bête en fait mais mes parents, malgré cet énorme défaut de n’avoir besoin de rien, ils sont géniaux. Ils sont fantastiques et je me disais qu’en période de fêtes, quand tout le monde se réunit et parle de sa famille, il était important que je vous offre quelque chose d’aussi beau et exceptionnel que mes parents.

Mes parents, ce sont Jonathan et Martha Kent. Pour de vrai. Enfin ce sont Martha et Jonathan Kent de la version Smallville et non pas de la version Lois et Clark : Les Nouvelles Aventures de Superman. Non, parce que mes parents, ils sont jeunes ! Très jeunes. Juré. Mon père il a… (réflexion, je compte) 52 ans ! Il vient tout juste de les fêter !!! Et ma maman, c’est facile de calculer. Elle est née en 60, elle a 49 ans. Elle s’entraîne depuis quelques mois à dire qu’elle a 50 ans. C’est pour s’habituer et être moins choquée l’année prochaine.

Voilà, donc mes parents ce sont les parents de Clark. Sauf que, eux, ils pouvaient avoir des enfants et qu’ils en ont eu trois. Moi (oui, je suis arrivée en premier) et mes deux frères.

Pour vous donner un exemple tout simple, déjà à la question très basique que j’ai un jour eu l’immense intelligence de poser à ma mère : « Pourquoi vous avez voulu des enfants toi et papa ? » J’ai eu le droit à un blanc. Ouais comme ça. Un silence. Elle m’a répondu qu’elle ne se l’était jamais demandé. Mon père non plus d’ailleurs. Et puis elle a dit que c’était parce qu’elle était très heureuse avec mon père et qu’il lui semblait normal ou évident (je ne me souviens plus de l’adjectif employé mais en fait, on s’en fout) de partager ce bonheur. Et c’est là qu’on est arrivé.

Mes parents, quand ils ont découvert que je pouvais soulever le canapé du salon d’une seule main à l’âge de 6 ans… Ah non, ça c’est Clark. Mes parents, quand ils ont découvert que j’étais homosexuelle, ils m’ont appris à utiliser mes supers pouvoirs. Mais avant que j’apprenne à les maîtriser, ils m’ont dit et répété qu’ils étaient très fiers de moi, que j’étais fantastique et que je pouvais être tout ce que je voulais.

Mes parents, quand j’apprenais à marcher et que je tombais, enfant, m’aidaient à me relever, soignaient mes blessures et me lâchaient pour que je reparte en me disant que j’allais y arriver. Mes parents, quand j’avais peur des serpents, fouillaient toute la salle de jeux et ma chambre pour m’assurer qu’il n’y en avait aucun, même s’ils m’avaient démontré par A + B qu’un serpent ça ne rentre pas dans une maison fermée et que ça ne monte pas deux étages pour se cacher sous le lit d’une petite fille. Mes parents, quand j’ai fait ma crise d’adolescence et que je ne voulais parler à personne, me disaient bonjour les matins et ensuite me laissaient faire la tête toute la journée. Mes parents, quand je leur ai dit que je quittais la Haute-Loire pour trouver du travail alors que j’en avais un qui m’attendait dans l’hôpital où ils bossent, ne m’en ont pas voulu. Ils m’ont aidée à trouver un appartement et à m’envoler.

Mes parents m’ont donné des ailes et m’ont laissé m’envoler.

Ma maman, elle me racontait des histoires quand j’étais petite. Elle nous racontait des histoires tous les soirs. Et quand on a appris à lire, on lisait une page chacune puis chacun avec l’arrivée de Vincent. Ma maman, elle me laisser aller acheter le pain toute seule quand j’étais en primaire. C’était moi qui donnais la pièce au boulanger. Ma maman, quand Thierry avait 2 ou 3 ans, elle allait chez le boulanger et le boucher avec lui. Elle le tenait par la main et il marchait. Et un trajet qui dure 10 minutes lui prenait une matinée entière. Mais elle était heureuse et Thierry aussi, parce qu’il marchait. Ma maman, elle m’a donné la passion de la lecture. Elle me prête régulièrement des romans policiers que j’entasse en lui mentant et en lui assurant que si, un jour je les lirai. Ma maman, elle m’a fait comprendre que rien n’est figé. Elle m’a appris que nous évoluons toujours et que c’est ce qui fait notre force. Notre capacité à apprendre et à nous remettre en question.

Mon papa, il m’embêtait quand j’étais petite. Il me jetait du foin dans les cheveux et il en mettait plein sur ma robe et je pleurais en me réfugiant dans les jupes de ma maman. Mon papa, il me portait sur ses épaules quand j’étais fatiguée d’avoir trop marché ou que je ne voyais pas le feu d’artifice. Mon papa, il jouait à la bagarre avec mes frères et moi et il faisait même croire qu’il craignait les chatouilles alors que c’était même pas vrai. Mon papa, il nous a construit des cabanes et une salle de jeux. Mon papa, il m’a appris les pourcentages tous les ans pendant 10 ans. Et un jour, subitement, j’ai compris comment ça marchait. Mon papa, il m’a enseigné le théorème de Pythagore avec l’angle droit du plafond du salon. Celui opposé à la cheminée. Mon père, il m’a appris à être une fille, en m’enseignant comment changer une roue de voiture, repérer et réparer une crevaison sur mon vélo, tondre la pelouse, faire du plâtre et peindre un plafond. Mon père, il m’a appris à être un garçon en m’enseignant comment coudre à la machine, cuisiner, faire tourner une machine, laver les vitres et coudre à la main. Il m’a appris ce que c’était que la force tranquille. Celle qui vous rend intouchable et inébranlable.

Et mes parents, tous les deux réunis, m’ont donné ces racines qui me permettent aujourd’hui de savoir qui je suis. Ils ont construit cette maison qui représente aujourd’hui mon refuge quand le monde qui m’entoure devient trop violent ou trop dur.  Mes parents, ce sont ces deux personnes extraordinaires qui font croire qu’elles sont ordinaires et qui représentent ce rayon de soleil dans la tempête.

Mes parents, je vous les prête pour Noël si vous le souhaitez. Parce que j’ai toujours lu et entendu des histoires horribles sur les parents d’homosexuels. J’avais peur de faire mon coming-out parce que tout ce que j’avais trouvé c’était des témoignages horribles et négatifs. Alors je vous le dis : mes parents, ce sont Jonathan et Martha Kent. Ils m’aiment même si je suis une extra-terrestre et l’amour qu’ils me portent, qu’ils se portent, qu’ils portent à mes frères est la chose la plus belle au monde.

J’aime les jolies histoires à la période de Noël. Cette histoire est une belle histoire, comme celle de mon coming-out.

Je pense que je crois toujours au Père-Noël…

Isabelle B. Price (Décembre 2009)

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