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par  BBJane Hudson

 

 

COMMENT J'AI DÉCOUVERT LE MAUVAIS CINÉMA

SANS JAMAIS OSER LE DEMANDER...

 


Tout a commencé un jour que je m'étais trompée.

Ce jour-là, il pleuvait. J'avais douze ans. J'étais sur le marché aux puces de Bourg-en-Bled (la ville où j'habitais quand j'avais douze ans), et j'ai voulu acheter une cassette vidéo d'un bon film. C'était pas cher (15 francs – je parle en anciens nouveaux francs, hein ?...) et c'était Autant en emporte le vent. Alors, vu combien le film avait coûté à faire à la production, et vu comme il était long à regarder, c'était vraiment pas cher 15 francs pour un film aussi riche au départ et aussi long à l'arrivée. C'était presque quasiment donné. En plus, comme j'avais que 15 francs sur moi, ça tombait bien et je l'ai acheté. Sauf que c'était pas une vraie cassette de vidéoclub, c'était un film enregistré chez lui par un particulier quelconque – ah, oui ! quel con, c'est le cas de le dire !... Il avait pas enregistré le bon film, ou alors il l'avait effacé pour mettre un mauvais film dessus, ou alors il avait enregistré le mauvais film au départ, et il avait pas collé la bonne étiquette, ou alors il avait pensé enregistrer le bon film et il s'était trompé de chaîne, ou alors il l'avait fait exprès pour me rouler, ou alors.
Enfimbref, c'était pas Autant en emporte le vent (le bon film) qu'il y avait sur la cassette quand je l'ai regardée, c'était Orloff et l'homme invisible (un mauvais film), avec un mauvais acteur intitulé Francis Valladares qui remplaçait (mal) Clark Gable + une très mauvaise actrice intitulée Isabelle Del Rio qui prenait (mal) la place de Vivien Leigh + un acteur peut-être bon qui jouait l'homme invisible, mais on pouvait pas dire, parce qu'on le voyait pas...



Y avait quand même aussi dedans quelqu'un de visible qui jouait plutôt bien et qui s'intitulait Howard Vernon, et un gros moustachu avec des grosses moustaches que son nom c'était Fernando Sancho (il devait pas sentir bon dans le film, parce qu'il était toujours en sueur.)
L'histoire, c'était un docteur fou qui fabrique un homme invisible, et alors le mauvais acteur (qui joue "le bon") le combat, et puis c'était la fin.
Dans le film, il y avait aussi une femme qui se faisait violer par l'homme transparent (je mets "transparent" pour pas répéter le mot "invisible", même si "transparent" ça fait moins invisible qu'"invisible", parce qu'on doit quand même voir une forme...), et cette femme (qui se faisait violer) c'est devenu je crois un écrivain qu'elle s'appelle Evane Hanska, et qu'elle écrit des romans policiers. Bon.



Le film, alors, il était mauvais comme la gale ! Mais le truc bizarre, malgré tout, c'est qu'il m'a bien botté (surtout quand elle se fait violer) (la femme) (on voit bien ses zones érogènes, et elle crie et se débat contre l'homme invisible) (si tous les violeurs étaient invisibles dans les films, ça serait bien, parce qu'on verrait mieux les zones érogènes de leurs victimes) (et en plus, c'est moins pénible à voir, parce qu'on a l'impression que les victimes elles ont pas mal, vu qu'elles ont pas d'agresseur -- visible) (Enfimbref...)
Donc, ça ressemblait pas trop, comme film, à l'histoire de la fille du Sud des Etages-Uniques qui tombe amoureuse d'un mec qui veut pas d'elle, mais qui en veut quand même après et qu'ils se marient et qu'ils se séparent, et qu'elle reste toute seule à chialer sous son arbre à la fin, en disant : « Ça ira mieux demain » (là, je voulais parler d'Autant en emporte le vent...)



Sur la cassette que j'avais achetée, le vent avait tout emporté ! et Vivien Leigh, et Clark Gable, et Atlanta, et les Gros Nègres (je mets des majuscules pour pas être insultée de racisme), et tout le bastringue !... Il restait plus qu'un homme translucide (je mets ça pour pas répéter "transparent") et une femme qui criait parce que quelqu'un la ramonait mais qu'elle voyait personne...
Je me suis dit que, merde ! j'avais quand même perdu 15 francs !...
Je suis retournée au marché aux puces. J'ai rouspété le mec qui m'avait vendu la cassette, en lui disant (en gros) que c'était pas bien de vendre Orloff au prix de Rhett Butler. Il m'a dit : « T'en fais pas, gamine. Je vais réparer ça... »

Il a repris sa cassette avec le mauvais film, et en échange, il m'a donné Ben Hur.
Quand je suis rentrée chez moi, j'ai mis la cassette dans mon magnétoscope, et j'ai regardé Des Filles pour le bloc 9. J'ai reconnu le même acteur que dans Orloff, c'était Howard Vernon. Y avait encore des femmes qui passaient des mauvais quarts d'heures pendant 90 minutes. Et y avait plein de vraies mauvaises actrices qui s'avéraient être de fausses blondes.



J'ai commencé à me dire que c'était pas si mal, les mauvais films...
Mais ma maman est arrivée, et elle a commencé à me dire que c'était vraiment pas bien de regarder des films comme ça. Elle m'a un peu donné une claque. Je me suis défendue en lui disant qu'elle se trompait – que c'était un bon film, vu que c'était Ben Hur. Je lui ai montré le boîtier comme preuve. Elle a regardé la télé, et elle a dit : « Et il est où, Charlton Heston ?... » Je lui ai montré un acteur, et je lui ai dit : « C'est lui !... » Elle m'a dit : « C'est pas vrai !... Il lui ressemble même pas !... » Je lui ai répondu : « Mais si !... On le reconnaît pas, à cause qu'il a un pseudonyme : il s'appelle Howard Vernon !... » Alors, du coup, ça lui a rivé le clapet ! Elle m'a tellement bien cru que quand elle voit Le Silence de la mer à la télé, elle dit : « Tiens ! Y a un film avec le pseudonyme de Charlton Heston !... » Elle est marrante, ma mère...



Howard Vernon dans Le Silence de la mer


Moi, depuis ce jour-là, j'aime bien les mauvais films.
J'ai même fini par retrouver, des années après, une vidéocassette d'Orloff et l'homme invisible. Mais j'ai été roulée : dessus, y avait Autant en emporte le vent... La cassette m'a coûté 40 anciens nouveaux francs. C'est des voleurs, sur les marchés aux puces...
BONUS : J'ai fini par tellement bien aimer Dr Forloff et la femme limpide (je mets ça pour éviter les répétitions), que j'ai téléphoné un jour au réalisateur, Pierre Chevalier, pour lui demander la question : « Comment vous avez pu faire ça ??? »... Il était bien gentil ; il m'a raconté des histoires sur le tournage du film. Il m'a dit que le squelette qu'on voyait dedans, c'était pas un vrai. Et que les acteurs qu'on voyait dedans, c'étaient pas des vrais non plus. Mais que l'homme invisible – qu'on voyait pas –, eh bien, c'était un authentique, et même qu'il avait coûté cher aux producteurs, vu qu'il fallait le nourrir avec du manger invisible, le loger dans un hôtel invisible, et l'abreuver avec du whisky invisible qui se trouve pas partout... Du coup, les producteurs l'ont payé avec du fric invisible. Et ça l'a tellement mis en colère qu'il a décidé d'arrêter sa carrière. On l'a jamais revu dans aucun film... Je donne quand même son nom, au cas où quelqu'un l'aurait revu ailleurs... Il s'appelle :
J'ai aussi fini par rencontrer Howard Vernon. Quand je lui ai parlé du film, il m'a dit : « Dommage que la pellicule n'était pas invisible, elle aussi !... »

Il avait tort... Je l'aimais bien, Howard, mais il avait tort. Je trouve que c'est un très bon mauvais film – surtout quand l'homme invisible fait son viol.


PHOTO INVISIBLE

J'ai tellement bien aimé ce film que j'ai téléphoné aux autres acteurs qui sont dedans. J'ai téléphoné au cocher qu'on voit au début – celui qui conduit le carrosse. J'avais bien aimé son interprétation, parce que je trouve que ça fait réaliste, pour un cocher, de conduire un carrosse. J'ai pas eu de bol ce jour-là, parce que le pauvre acteur, il venait de perdre son fils dans un accident de voiture. Quand je lui ai dit : « Monsieur Untel, j'aimerais vous parler de Orloff et l'homme invisible », il a été un peu consterné. Il m'a dit gentiment : « On verra ça plus tard, si ça ne vous dérange pas... Mon fils vient de mourir... » J'étais gênée, mais c'était pas ma faute ! (moi, je sais pas conduire...) Ceci dit, il a été aimable. C'est même lui qui s'est excusé de ne pas trouver quoi me dire... J'aimerais lui rendre hommage, tellement il a été aimable, mais j'ai oublié son nom... Pourtant, c'était un bon acteur... Il conduisait bien le carrosse...
Pour finir, j'ai appelé un autre comédien, même qu'il s'appelle Eugène Berthier. Je lui ai demandé ses souvenirs sur le film. Il m'a dit : « Vous savez, j'ai aussi tourné dans Diva de Jean-Jacques Beineix !... » Mais moi, j'en avais rien à foutre de Diva – et encore moins de J.-J. Beineix !... Y a pas longtemps, j'ai vu qu'Eugène Berthier avait réussi à tourner dans un autre film qui s'appelle Amélie Poulain... C'est triste de voir que des vrais mauvais acteurs finissent leur carrière dans des faux bons films...
Enfimbref... C'est la vie !...

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