Fils adoptif de Tarzan et Jane sur le retour, Sir Francisco a hérité de son père, outre son corps
de rêve, sa légendaire aisance à se balader de liane en liane en poussant de grands cris, et de sa mère une grande créativité dans la conception de pagnes en peau de singe et une recette de
pastilla de bonobo absolument inimitable – la difficulté étant de trouver des bonobos frais. Anobli à l'âge de dix-huit mois par sa Majesté des Mouches, il eut pour parrains David Leavitt et
Armistead Maupin, qui furent les compagnons indéfectibles de sa jeunesse tourmentée. Devenu désormais un adulte respectable, il passe ses journées entre son bureau en haut d'une tour, le lounge
Air France de CDG et les avions qui vont avec, et ses quartiers généraux situés d'une manière générale entre la rue des Archives et la rue du Temple. Il a pour unique ambition dans ses chroniques
de vous faire partager son regard sur l'art, la vie, les gens, et accessoirement de jouir d'une reconnaissance mondiale.
I. Material Gestures – Une heure à la Tate
[À défaut d’aller à Londres, vous pouvez retrouver la plupart des œuvres dépeintes dans cette
chronique sur http://www.tate.org.uk/collection]
Je ne vais jamais à la Tate Modern sans m’adonner à mon
rituel initiatique. Je sors du Tube à Saint Paul’s, contourne la cathédrale, descends Peter’s Hill et m’engage sur Millenium Bridge. Les mauvaises langues diront que ce n’est pas un rituel mais
un itinéraire touristique, moi j’aime la symbolique de quitter cette vieille rive siège d’institutions décrépies, bancaires, politiques ou ecclésiastiques, pour rejoindre une rive faite de force
brute, de puissance et d’un art où la fonte, le cambouis et l’électricité ont remplacé l’or, l’encens et la myrrhe. Mon iPod chevillé au corps, aujourd’hui c’est Arielle – Dombasle, bien sûr –
qui m’accompagne dans cette traversée du Rubicon, parce qu’un peu de légèreté ça fait aussi du bien. Le vent dans les cheveux que je n’ai plus, mon look faussement négligé, je marche à son rythme
et comme elle je suis Glamour à Mort. Devant moi, du fouillis londonien la masse de la Tate émerge, comme le reste de la ville laide à en mourir, et pourtant si attrayante.
L’entrée secondaire côté fleuve est probablement une faute
de goût. Vous êtes englouti par une espèce de trou noir, sans vraiment comprendre où est l’entrée, vous traversez le magasin – là oui, c’est l’itinéraire touristique – vous vous trouvez à un
niveau bâtard, il faut prendre un petit escalier mal foutu pour rejoindre le niveau principal et quand vous arrivez enfin aux guichets, la salle des machines a un peu perdu de sa superbe. Cette
entrée devrait être définitivement condamnée, au profit de l’entrée principale. Arriver directement dans l’immense atrium vide, totalement dépourvu de repères visuels, au point qu’il est
impossible d’en appréhender les dimensions exactes, est une de ces expériences bouleversantes, et qui vous transportent justement dans une autre dimension. Que suis-je, moi petit être humain,
dans cette immensité ? Et pourtant, ce sont d’autres petits êtres humains comme moi qui ont dessiné, construit, redessiné, rénové cette centrale. Donc moi, petit être humain, je ne suis
rien, et à la fois je suis cette immensité.
Arielle a beau être Extra, Extralucide, Extra,
Extraterrestre, Extra etc. je ne suis pas sûr qu’elle soit la meilleure compagnie pour les galeries UBS que Nico m’a absolument conseillé d’aller voir. Le choix n’est pas facile. Comment choisir
une musique pour qu’elle m’accompagne, sans toutefois bouleverser complètement la perception que je pourrais avoir des œuvres ? Dois-je rester en cohérence avec l’époque ? avec le
style ? avec l’esprit ? il faudrait une playlist complexe et encore je ne suis pas sûr que cela suffise. Certes je pourrais aussi faire la visite en silence, mais le silence n’existe
pas et je préfère franchement ma musique plutôt que les cris de hordes d’italiens pré-pubères en sacs à dos invicta, hurlant à qui veut l’entendre – ma cazzo, ma questo qua fa schiffo ! – le
« truc qui fout la gerbe » en question n’étant rien autre que Jackson Pollock… Y’a encore du boulot pour apporter la culture aux masses… Mon choix se porte finalement sur René Aubry et
son Playtime, juste assez décalé pour apporter une légère touche de structure aux œuvres que je m’apprête à voir, sans toutefois conditionner complètement ma vision.
Les premières notes de Sirtaki à Helsinki me confortent
dans mon choix. Pinceau de lumière subtil, elles viennent éclairer ma perception du bâtiment, mettant en exergue des détails oubliés pour mieux montrer la cohérence du tout. Car tout il y a.
L’immense monolithe de briques brunes, et maintenant de verre, à la fois lisse et structuré, impénétrable, immuable, solide. Et dans son intérieur creux, la vie donnée par les œuvres d’art et
ceux qui les regardent. Finalement tout est question d’extérieur et d’intérieur, de peau et de sentiment, de structure et de vie. L’escalier qui me mène au troisième étage est justement enchâssé
dans une boîte en verre, je suis mis en exposition au même titre que les œuvres du musée – et là ça n’a rien à voir avec le fait d’être Glamour à Mort.
Première galerie, Material Gestures, galerie de
l’adolescence, de la connaissance de soi en tant qu’être social, de la définition de son rapport au monde. Dans la première pièce, deux œuvres se font face, d’une évidence si forte qu’elle est en
devient gênante. Ishi’s Light, d’Anish Kapoor, et Seated Figure de Francis Bacon. Ishi’s light est œuf colossal, ou melon géant, posé sur la pointe, et dont une tranche a été enlevée de manière à
montrer, à l’intérieur d’une peau presque trop fine en résine striée, un intérieur parfaitement lisse en laque lie-de-vin. Comme toujours chez Kapoor, je suis englobé dans l’œuvre. Je me vois à
travers l’ouverture, réfléchi à l’intérieur de l’œuf, dans une tranche de lumière. Il y a là évidemment toute la genèse de la vie, le giron où je ne suis plus, le rapport à la mère, mère qui
conçoit, porte et structure. Voici d’où je viens.
En face, sur un fond extrêmement oppressant de rouge et de
bleu entremêlés, un homme assis, au centre d’une figure géométrique comme tracée à la craie, cadre, cube, cage. Je m’y vois dans une solitude extrême, prisonnier des structures, d’abord celles
que l’on m’a imposées, que j’ai explosées, puis celles que je me suis moi-même créées. Et si ce besoin d’aller vers l’autre était aussi ça, cette nécessité de sortir de sa structure, de la
réinventer, la seule possibilité d’être à la fois rigide et en mouvement, de se tenir debout et de marcher ? La réponse n’est pas si claire, ce tableau est aussi celui de l’hésitation.
L’homme réfléchit, doute, et je suis comme lui. Je peux rester dans ma structure, dans mon œuf, mon cocon, ou en sortir. Assumer ou me cacher. Vivre en société, ou vivre certes, mais seul. En le
disant, je me rends compte que je n’ai déjà plus le choix. Tout est là, il faut savoir le lire.
Salle suivante, je suis écrasé par l’évidence, par
l’impossibilité d’en être autrement, par la beauté des œuvres et par la pertinence de leur choix, le dialogue qu’elles instaurent entre elles, que ce soit la richesse de Northwest Drift de Mark
Tobey, étude sur le paysage de Seattle où en clin d’œil St Paul’s vient se réfléchir à travers une des rares fenêtres du musée, la puissance hypnotique absorbante de la Peinture Verte et Grise de
Tapiès, où je me surprends à fermer les yeux et à sentir, à inspirer la toile, la souffrance des têtes sans visage de Jean Fautier, les déformations des corps de Giacometti. Il s’en dégage une
forme de vérité absolue, trop floue encore pour que je puisse la comprendre, mais terrifiante de puissance.
J’avance encore. Je me trouve pris entre trois œuvres
apparemment gribouillées et pourtant dans le chaos surgissent la forme, les traits, dans la foule les visages, dans une multitude de corps les esprits. Dans La Vie Affairée de Dubuffet, je vois
la rue des Archives un soir de Gay Pride ou de Fête de la Musique, la nuit étoilée, les corps qui passent, se touchent, se frôlent, les esprits qui s’accrochent, se parlent, et peu à peu des
motifs se dégagent, comme si tous ensemble nous constituions des corps d’une échelle complètement différente, mais toujours humains. Plus que les moitiés retrouvées d’Aristophane, on frise
l’hybris, ce n’est pas à deux mais à cinquante que l’on redevient un. Or les dieux punissent la démesure, et la noirceur de la nuit nous rappelle que tôt ou tard il faudra rentrer chez soi et
affronter sa solitude.
En contrepoint de cet univers masculin, des gribouillis
suivants émergent deux femmes. L’une de Dubuffet toujours, L’Ombre des Fluides, l’autre de Magda Cordell, Figure (Woman). Deux femmes qui se regardent, se parlent, se jalousent, amies et rivales.
Debout entre ces deux femmes, je retrouve l’intimité de l’enfance, des longs après-midi d’été où le seul refuge à la chaleur étouffante est la petite pièce aux persiennes fermées où les femmes
cousent, jasent, froufrous des jupons, parfums lourds, regards de velours. À genoux, en faisant bien attention aux aiguilles tombées par mégarde, je prépare une dînette, sers le thé, m’abreuve de
ces histoires où d’autres rivales, invisibles, ne pensent qu’au paraître, il fait doux, je suis protégé, rien ne peut m’arriver et je ne veux pas grandir. Néanmoins ces femmes ne sont pas que
sein, de leurs traits se dégage peu à peu une violence insoutenable, leurs rondeurs protègent peut-être l’intérieur, mais surtout elles excluent l’extérieur, elles m’excluent. Le ventre d’une
mère n’est accueillant que jusqu’à la naissance.
Exilé de mon enfance, je trouve un refuge de sérénité et
d’harmonie dans la Composition, 1950, de Nicolas de Staël. Chaque élément, fragment de la réalité perçue par l’artiste, est à sa place naturelle, évidente. Mais moi, de quoi suis-je
composé ? Surtout, par qui ? Suis-je composé par d’autres, par un autre, par l’autre ? Ou bien puis-je me composer moi-même ? Et si je me compose, est-ce que je reste
moi-même ? Ces questions ne m’angoissent pas, comme si je pouvais en lire les réponses distinctement dans le tableau, dans son rapport parfait entre libre arbitre et image. Je peux me croire
libre de composer mon image, en fait je la façonne en réponse à un contexte dans laquelle elle vient s’intégrer. Mon image n’est rien s’il n’y a personne pour la voir. Et si je change, mon image
change aussi. J’y vois mes écailles, mes cicatrices, là où l’intérieur rencontre l’extérieur, et de cette rencontre naît une beauté fragile, comme à fleur de peau.
Soucieux de voir toute les œuvres de cette pièce avant de
passer à la suivante, je reviens sur mes pas, en direction d’Adam et Eve, de Barnett Newman. Œuvres immenses, enveloppantes, couleurs chaudes, en dialogue avec les curieuses sculptures de David
Smith, Agricola VIII et Agricola IX. Je vois dans ces machines imaginaires, girouettes immobiles, une nature forcée, cultivée, torturée, une balance imaginaire pour peser le pour et le contre, le
bien et le mal, l’homme et la femme. Et devant moi la femme de Newman se présente nette, franche, sans surprises, uniquement composée d’une large bande d’orange païen que vient relever un galon
de violet ecclésiastique. Quel contraste par rapport à la richesse de l’homme, qui se laisse découvrir peu à peu, où les traits divergent, les couleurs sont indéfinissables, les contours flous,
jamais découverts, jamais saisis, où tout est toujours à réinventer… Comment ça je ne suis pas objectif ?
Dans une petite pièce attenante, un écran diffuse Meat Joy,
de Carole Schneemann. Mais mon regard est surtout attiré par une vue plongeante sur la salle des turbines. À nouveau, je me sens à la fois mis en vitrine et spectateur de la vie. Aucun repère,
aucun détail, ne me permet de comprendre l’échelle du vide immense devant moi. Dix mètres plus bas, ou peut-être vingt, des enfants jouent en silence sur d’immenses dalles en béton et il y a dans
ce moment une poésie infinie. Je suis dans Gattaca, Blade Runner et Brasil, démiurge observateur d’une chorégraphie magique et improvisée, je regarde ces humains
traverser, voir, sentir, photographier le vide, tandis que sur l’écran derrière moi des poissons argentés s’ébattent puis agonisent entre les jambes d’une femme.
Retour aux salles d’exposition. Picasso, Crâne de Chèvre,
Bouteille et Bougie. Remplir le vide par du vide, le structurer par quelques traits, composer, arranger. Où sont l’information, l’émotion ? Dans les pleins ou les vides, dans les traits,
dans les ombres ? Et de quoi ma vie est-elle faite ? Des noirs, des blancs ? Des frontières ? Je vois des chemins dans un dessein, je vois l’urbanisme chaotique de Londres, et
soudain je vois cette chèvre, ce crâne sans esprit qui n’est plus défini que par le vide qu’il crée – tout ce qu’il reste de lui c’est ce qu’il y a autour.
En face, le jeu du plein et du vide se libère du plan pour
conquérir l’espace. Avec Orpheus Maquette 2, Barbara Hepworth a mis en cage une part d’univers, dans une forme de prime abord légère, équilibrée, rationnelle, mais en fait constituée de tensions,
de fragilité, d’un intérieur qui n’est que squelette, d’une peau pas si lisse, écaillée, oxydée par le temps. La forme se dévoile progressivement dans toute sa complexité, ouverte et fermée,
comme une déformation de l’espace des phases, un attracteur étrange faisant naître l’ordre au sein du chaos. Le lien entre intérieur et extérieur est fascinant. On pourrait les croire
antagoniques et pourtant ils sont cohérents. Pire, chacun ne peut vivre que par l’autre. Le squelette fragile ne tient que parce que la peau est épaisse. La peau en équilibre instable ne tient
que par la tension que lui inflige le squelette. Alors la vraie nature, est-ce le squelette ou la peau ? Suis-je mon intérieur, ou ce que je montre de moi ? Ce que je suis, ou ce que
j’en ai fait ? Les deux, mon Général… voire les quatre : je suis à la fois mon intérieur, mon extérieur, leurs oppositions et leurs coïncidences. C’est ça qui fait ma richesse, et mon
immensité.
Les autres œuvres exposées dans cette pièce sont évidemment
magnifiques, Matisse, Miro, mais je zappe, le regard et l’esprit attirés par une sorte de vibration dans la pièce suivante, entièrement occupée par les six panneaux Cage (1) – (6) de Gerhard
Richter. Ce sont tout d’abord comme les images brouillées d’un téléviseur, qui vous enveloppent entièrement. Les motifs se détachent progressivement de ce travail de peinture par strates,
d’autant plus impressionnants qu’ils semblent à la limite du compréhensible, sans toutefois rien évoquer de connu, comme si l’on se trouvait à la frontière fractale de la perception. Puis les
différences entre les panneaux commencent à apparaître : des dominantes de couleur, rouge, jaune, bleu, surgissent du gris, l’impression de plus en plus forte qu’il y a une forme de vie
cachée derrière ces couches de peinture, une vie qui ne pourrait s’exprimer qu’à travers le hasard des couches superposées. Cage ou miroir ? De quelle côté se trouve la réalité ? De
quel côté est-on emprisonné ? L’envie d’appeler Alice au secours, il y a forcément quelque chose de l’autre côté. Ou quelqu’un. Je le sens derrière le dernier panneau, le seul à être
entièrement flou. Les lignes ont disparu et l’image estompée n’en devient que plus parlante, plus inquiétante. La question se fait oppressante : et si cette forme c’était moi ? Par quel
élément de hasard me suis-je retrouvé de l’autre côté de ces strates de peinture ? Et quel est ce message que j’essaye de transmettre, à moi, à l’autre, aux autres ?
Une dernière œuvre m’interpelle. Il s’agit d’un tableau
long de 5m50 sur 85 cm, de Jackson Pollock. J’y vois des chemins qui se croisent à l’infini, emplissant l’espace en parfait équilibre, j’y vois des cheminements, des boucles, des arrêts, la
trajectoire d’une particule élémentaire dans un milieu fluide, j’y vois des groupes aux couleurs différentes, des rencontres, des collisions. J’y vois, nouvelle Carte du Tendre, le pèlerinage du
flirt, la recherche, l’errance, les rencontres, les séparations, les instants de communion, les plages de solitude, l’acceptation du vide, la place de l’autre. Le titre de l’œuvre, Summertime
Number 9A, apporte la pièce finale au puzzle. Ce n’est plus un tableau, c’est la ballade sur la plage, ou plutôt dans les dunes, chaotique, au rythme de la nature, chargée de l’érotisme de tous
les possibles, la chaleur étouffante des corps travaillés, le silence étouffé des pas sur le sable. Instant jouissif, je m’aperçois que le tableau a été peint à Long Island, je pense
immédiatement à Fire Island, au Meat Rack, à Boys in The Sand, aux Garçons de la Plage, ce n’est peut-être pas la réalité de Pollock, ce n’est que la mienne, mais Dieu qu’elle est
cohérente ! Elle est cohérente, et elle est moi. Je comprends alors que je veux retrouver ma part dans l’autre, je veux l’autre parce qu’il est moi, je veux les autres parce qu’ils sont moi,
parce que sans eux je ne le suis pas.
Je n’ai pas toutes les réponses à mes questions. Mais je
finis cette visite avec l’étrange impression d’un itinéraire tortueux dans le temps et l’espace, d’une traversée répétée du miroir de ma peau, de l’intérieur vers l’extérieur vers l’intérieur et
ainsi de suite, de moi vers l’autre vers les autres qui deviennent moi dans une invariance d’échelle répétée à l’infini. L’impression d’un ordre derrière mes mouvements chaotiques, de règles, de
tensions, d’attractions, que les œuvres exposées ici m’ont montrées comme dans un miroir, chacune à sa façon, en douceur ou violemment, avec une évidence lumineuse ou au contraire comme une
vérité cachée. L’impression d’avoir continué à avancer sur un chemin, à me construire de ce chemin. L’impression enfin que ce n‘est qu’en écrivant, en révélant mes pensées à l’autre, aux autres,
que je parviens à les rendre miennes.
[Ajout] : Vous pouvez retrouver la plupart de ces œuvres
sur
1 : http://www.tate.org.uk/modern/explore/room.do?show=1259&code=01&action=1
2 : http://www.tate.org.uk/modern/explore/room.do?show=1259&code=02&action=1
5 : http://www.tate.org.uk/modern/explore/room.do?show=1259&code=05&action=1
6 : http://www.tate.org.uk/modern/explore/room.do?show=1259&code=06&action=1
7 : http://www.tate.org.uk/modern/explore/room.do?show=1259&code=07&action=1
To be
continued...
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