Dans l'ombre de
JANN HALEXANDER
Jann Halexander est un chanteur franco-gabonais. Il est également pianiste, acteur et producteur.
Le chanteur Jann Halexander naît le 13 septembre 1982 à Libreville (Gabon, Afrique centrale). Ancien étudiant en géographie à Angers, dans le Maine-et-Loire, il prend un pseudonyme que lui
inspire la personnalité de l'artiste sud-africaine Jane Alexander, dont les sculptures représentent des êtres hybrides. Il est issu d'un couple mixte — père gabonais, mère française — ce qui se
fait ressentir au travers de ses créations. Pour découvrir son univers, Jann a accepté de rejoindre l'équipe du blog Les Toiles Roses avec cette chronique qui vous transportera loin dans
l'imaginaire fécond et délicieux de ce grand artiste.
07. Musique et
politique
Cette très belle interview est l'œuvre du blog Musique_Politique, un formidable blog en pleine renaissance, qui aborde de façon transversale deux arts bien différents. Jann et moi remercions
Sylvain G. pour son aimable autorisation de la reproduire dans cette chronique. Nous vous demandons d'aller lire les autres passionnantes interviews de ce blog et vous invitons à écrire à
Sylvain pour le motiver.
Quel lien faites-vous entre musique et politique ? Entre musique
et capitalisme ?
J'affirme que les politiciens sont des
artistes refoulés, frustrés. Ségolène Royal est un ersatz de Mylène Farmer, l'autre de Sardou. Monde politique et monde artistique sont des milieux sans pitié où les gens se regardent en
chiens de faïence... beaucoup de carnassiers. Et puis une grande précarité, des destins brisés, des égos abaissés. Le culte des apparences.
Le monde de la musique est assez abject,
moyennâgeux : précarité sociale terrible mais considérée comme une norme, légitimité factice des artistes (en fonction des passages télé, du nombre de disques vendus, etc.). Quant au
capitalisme... l'industrialisation de la musique dans les années 70 constitue une des plus belles pages du capitalisme occidental.
La chanson
dite « engagée » / l'engagement des artistes a-t-elle / a-t-il un sens aujourd'hui ?
Question complexe. Renaud, Cali sont
engagés, disent-ils. Mais sont-ils sincères ? Qu'est-ce que l'engagement ? Je suis engagé de fait. Ma simple existence et le fait de montrer que j'existe est un engagement en soi. De
facto, il a un sens. Plus fort que de dire "je suis de droite ou de gauche", par exemple. Des Africains m'ont plusieurs fois écrit pour me remercier de parler pour eux au sujet de la
bisexualité ou l'homosexualité en Afrique, comme je l'ai fait à la télé. Je n'étais pas obligé de le faire, mais c'était un engagement naturel.
Ce qui importe, c'est d'être intemporel.
Chanter une cause et ne pas pouvoir la chanter demain parce que ce sera dépassé, et ça je ne le veux pas. A Table, sur les relations familiales, je l'ai créée en 2006, je la chante
et je la chanterai toujours car elle a été écrite en ce sens. Idem pour Brasillach 45 sur les compromissions de l'artiste avec le pouvoir...
Le fait que je ne veuille pas répondre aux
attentes qu'on a de moi, fondées sur des clichés, et que je fais de la chanson à texte au piano, c'est aussi un engagement en soi. Et j'en paye le prix...
Quels sont
les artistes que vous appréciez dont on peut dire qu'ils portent une vision politique ?
Sans les apprécier forcément, Picasso avec
son tableau Guernica. Sinon, j'apprécie le travail de la chanteuse Michèle Bernard sur la Commune, la déportation de Louise Michel, à qui elle a consacré un bel album. Sa reprise du Temps
des Cerises est poignante et rappelle à quel point le confort relatif dont nous bénéficions en France est le fruit de longues et sanglantes luttes sociales. Et ce n'est pas un
acquis.
Vos convictions sont-elles partagées par votre entourage ?
Grosso modo, oui. Mes convictions : respect
de l'autre, de ses points de vue, mais aussi lutter pour un niveau de vie correct, l'importance d'un ETAT-Providence. Et puis un meilleur respect des patrons de PME : je l'ai été, pas
longtemps mais je peux vous assurer que la France n'est toujours pas le lieu idéal pour les petits entrepreneurs...
Vous
est-il arrivé d'avoir des désaccords politiques significatifs avec d'autres musiciens ?
Non pas vraiment... en fait, j'en connais
très peu. Celles et ceux que je connais partagent peu ou prou la même vision du monde que moi.
Par contre, tout ce qui est musique
tiersmondiste, engagée à gauche toute (ou à droite toute, après tout), je ne supporte pas et je ne tiens pas à en rencontrer les responsables...
Au même titre que l'homme de lettres a (par
le passé, surtout ?) infléchi le débat d'idées, notamment politiques, "l'homme de sons" doit-il s'exposer politiquement par (ou hors) son oeuvre ?
L'homme de sons peut toujours, mais c'est
complexe... je reviendrai sur ce point plus tard.
Que pensez-vous personnellement des propos de
Fred Chichin ?
Il avait raison. Et encore, il était poli.
Et puis il avait le droit de donner son avis, non ? A part Joey Starr et Oxmo Puccino, je n'aime pas le rap. Cette mentalité particulière : qui va crier le plus fort, qui va être le plus
homophobe... c'est assez drôle, d'ailleurs, car la Communauté LGBT regorde d'anecdotes sur les rappeurs qui enculent des mecs ou se font enculer...
Des
postures indignées qu'ils ont provoqués ?
Des postures indignées et affligeantes !
Tout cela, en gros, parce que Fred Chichin, blanc, a osé critiquer des artistes qui s'avèrent être noirs, en majorité. La société française est schizophrène : on limite inconsciemment ou pas
l'accès aux hautes fonctions dans le monde politique ou des entreprises aux noirs, aux Arabes, etc. et de l'autre côté, le politiquement correct fait office de loi... c'est
flippant.
Même
question pour ceux de Morissey.
J'ai été à Londres. Les communautés y
cohabitent mais se mélangent peu. C'est différent, en France, même si cela ne plaît pas à tout le monde. Les propos de Morrisey ont été tronqués et présentés comme tels, alors que sa pensée
était plus profonde. Il a fait les frais du politiquement correct.
Ici, nous parlons d'identité et cela me
fait penser à une anecdote : un internaute me reprochait de trop parler du métissage et me demandait pourquoi je reniais ma part noire. Manifestement, il saisissait mal le sens de mes textes.
Je suis noir/blanc. Je suis passionnément métis et pour rien au monde je ne voudrais le changer. Eh bien croyez-moi, cette posture dérange de tous les côtés. On veut bien du métissage
Benetton quand il s'agit de mélanger les saveurs du monde entier dans un plat, de mélanger les styles dans les vêtements. On le tolère pour les couples mixtes, on concède qu'ils ont de beaux
enfants mais on espère quand même qu'ils choisiront leur camp. Et j'ai dit non : je ne suis pas le seul, attention, mais j'ai dit non. Je passe pour un emmerdeur. C'est embêtant car je ne
suis pas récupérable.
Je trouve dommage que beaucoup de "blacks"
s'engouffrent dans le rap, la soul alors qu'il n'y a pas que ça. Etre noir n'est pas une culture, être blanc non plus. M6 Music Black ne devrait pas exister.
Pensez-vous que l'art infléchisse
l'histoire ?
S'il ne l'infléchit pas, je crois cependant
qu'il peut aider à une prise de conscience... comme ce fut le cas avec le film cubain Fraises et Chocolat sur les homosexuels à la Havane et qui a été un électrochoc pour les
Cubains. En France, on a eu ça avec le film Indigènes. Parfois même, une oeuvre peut annoncer l'Histoire. "Non tu n'as pas de nom", la chanson sur l'avortement d'Anne Sylvestre, a
précédé d'un an la Loi Veil. A un moment donné, des artistes, des politiques, des gens se répondent sans s'en rendre compte.
Croyez-vous en nos élites politiques
?
Ah ! il faut bien. Il faut aussi essayer de
les influencer, de maintenir un dialogue. Le côté "tous pareils, tous pourris" ne m'intéresse pas. Ce sont des hommes, des femmes à qui nous confions des responsabilités... énormes... Il nous
faut garder un esprit critique mais aussi croire en nos élites Ou alors, si les circonstances le permettent et que ces élites sont vraiment irrécupérables, coupons leur la tête !... Je ne
suis même pas sûr que ce serait une solution.
Êtes-vous
démocrate ?
A priori, oui. Même si on voit bien aussi
que la démocratie a ses limites. Grâce à elle, un individu dangereux et intelligent peut accéder au pouvoir et le faire basculer dans un régime totalitaire. Sans aller jusque là, on peut
quand même observer le cas de l'Italie avec Berlusconi.
Vous
sentez-vous de gauche ou de droite ?
Je suis social-démocrate. Et à mes yeux
(j'ai sans doute tort) mais le PS incarnait bien cette "sociale-démocratie". Bon, en fait, il l'incarne toujours. Alors je vote PS. Il y a toujours des ratés dans une société, mais quand on
compare l'équilibre social au Canada - qui fut pendant longtemps une social-démocratie exemplaire - et celui aux USA ci dessous, on parle de faits et la "Social.Démocratie" a visiblement
donné de meilleurs résultats.
Les extrêmes me révulsent. En France,
l'extrême-droite bénéficie d'une large vitrine médiatique : Zemmour, Finkelkraut, Dieudonné, De Villiers... ils s'engeulent les uns les autres mais tout ça, c'est de l'extrême-droite, il ne
faut pas se tromper même si certains sont métis ou ashkénazes ou arabes, peu importe. A côté, Le Pen joue dans la cour des petits... Ils peuvent parfois dire des choses intéressantes mais
n'ont pas forcément des intentions louables. Ces gens se répondent par médias interposés et font souffler le chaud et le froid, créent des divisions. Ce sont des comportements extrêmes.
Qu'ils parlent, soit. Mais je ne souhaite pas les cautionner. Que Zemmour fanfaronne sur un plateau télé disant qu'il est de race blanche, pourquoi pas ?... Reste à savoir à partir de quand
on est le Blanc de quelqu'un. Ou le Noir. Je me suis déjà fait traiter de sale Blanc... par des Blancs, et ce ne fut pas très agréable... Blanc est devenu une sorte de catégorie sociale :
dans un pays comme la France, cela peut sembler aberrant. Et je connais des Blancs bien à droite (on ne choisit pas toujours ses relations...) pour qui Zemmour n'est pas blanc mais simplement
un juif Séfarade de type sémite... pas plus français que le premier arabe venu ! De même, certains Noirs rigolent sur les gesticulations du métis Dieudonné au nom de la communauté noire.
C'est en ce sens que je parle d'extrêmes car, finalement, ce sont des gens intelligents, plus que moi-même mais irrationnels, même si tous leurs propos ne sont pas à jeter à la poubelle.
Sachant qu'après tout, si des millions de gens les écoutent, il y a bien une raison. Enfin, reconnaissons-leur un rôle : grâce à eux, c'en est presque fini de l'extrême complaisance à l'égard
des jeunes des cités, longtemps perçus uniquement comme des victimes.
Quel sens
cela a-t-il de se dire de gauche plutôt que de droite ?
Quand on est artiste, se dire de gauche est
très souvent une façon de se donner bonne conscience...
Ce positionnement recoupe-t-il celui des
partis politiques français ?
Franchement, quand je vois des sarkozystes
de gauche... rien que l'expression me donne la chiasse, pardon pour ma franchise. Voir ces gens se justifier d'avoir voté pour l'Autre en disant : toute ma vie, j'ai voté socialiste mais là,
c'est différent... Quand on est sarkozyste on assume, inutile de rajouter de gauche ! Alors oui, je vais être simpliste mais quand on est de droite, on vote UMP et de gauche on vote PS. Bien
sûr, en disant cela, j'ai conscience d'être manichéen... Quant au Modem, il est intéressant mais je ne suis pas convaincu.
Le clivage
gauche/droite tel qu'il peut apparaître dans les prises de positions des artistes n'est-il pas artificiel, conditionné ?
Des artistes qui assument leurs opinions de
droite, à part Sardou et Salvador ou encore Mireille Mathieu, je ne vois pas. Dans le monde artistique, ce clivage est artificiel : c'est un milieu comme je le disais assez sauvage,
moyennageux où règne la loi du plus fort, c'est un terrain fertile pour la Droite, on ne le dit jamais assez. Et les artistes dans leur majorité acceptent cela, cette course à la Gloire, au
Fric en grosses laisses et le diktat de l'Apparence. Ils l'acceptent tacitement, ne le diront pas officiellement cela fait trop honte. Peut-être qu'inconsciemment j'accepte moi aussi ce
système, allez savoir... Heureusement, il nous reste la possibilite de voter, le vote est comme une soupape de securité.
L'adoubement médiatique et social n'est-il
pas devenu l'arbitre principal du dicible politique pour un musicien ?
Je le crains. Nous avons peur de dire ce
que nous pensons. Je dis "nous" même si j'ai du mal à admettre que je puisse en faire partie. Mais je fais partie de ce monde, celui des artistes. Le cas de Jean-Louis Costes, un ami, est édifiant. Sa liberté de ton en a terrifié plus d´un. Ma liberté de ton, j'en paye le
prix...
A force
d'être une "contre-culture", le rock n'a-t-il pas fini par devenir une sous-culture, une non-culture ?
Le Rock a peut-être été une contre-culture
dans les années 60 mais pardon, je suis né en 82 et pour moi le Rock, même quand c'est bien, est totalement institutionnalisé. Par contre, je ne crois pas en l'existence d'une sous-culture.
Il y a la culture Officielle ou presque et les autres...
Quelle a
été votre évolution d'un point de vue des idées politiques ?
Aussi loin que je me souvienne, j'ai
toujours détesté le néo-libéralisme. Je ne savais pas, plus jeune, que c'était le terme mais je voyais bien qu'il y avait un problème. Qu'on paye des intellectuels en France pour vanter les
vertus du néo-libéralisme, soit mais qu'on leur paye aussi un voyage au Gabon, au Guatemala ou en Hongrie, ces pays-là étaient à la pointe pour appliquer les recettes du néo-libéralisme. J'ai
vécu 16 ans à Libreville, j'y suis né. Mon père est gabonais. Qu'on m'explique l'intérêt, quand on est riche, de vivre dans une villa ultrasécurisée, entourée de miséreux ? Pas des pauvres :
je dis bien miséreux. C'est ça, le néoliberalisme. C'est moche. Une société dans laquelle dès qu'on a un peu d'argent, on peut aller partout sans souci. Je me souviens, le dimanche,
maman nous emmenait à la piscine de l'hôtel "Le Méridien", nous habitions juste à côté. C'est même pas pensable en France, on ne rentre pas dans un hôtel comme ça. Nous étions privilégiés :
deux voitures, la clim, j'avais ma propre télé dans ma chambre, un voyage en France chaque été... ma mère avait deux boulots, prof de musique et prof de piano et mon père travaillait dans un
ministère. Mais qu'est-ce que j'ai été heureux quand j'ai quitté cette société totalement inégalitaire et cloisonnée, étouffante... Voilà pourquoi je ne pourrai jamais voter pour l'UMP, qui
est le terrain fertile des néolibéraux. Je vois trop bien où cela mène et c'est moche.
Y a-t-il un événement, un personnage, un
livre, qui vous ait « éveillé » au / à la politique ?
J'ai toujours été sensible aux tensions
surgissant dans les rapports entre les communautés ou les pays, les guerres, les ségrégations, l'homophobie. Mais la politique en elle-même, les élus, tout le tralalala,
moyen...
Maintenant s'il y a une personnalité qui
m'a éveillé, je crois que c'est Ségolène Royal. Une femme qui des couilles ! Femme forte. Je n'ai aucun complexe pour dire que j'ai voté Royal, avec passion et que je le referais sans
problème. Je voulais Royal à la tête de la France, Royal mère de la France, dame autoritaire... femme pleine de défauts mais aussi une redoutable politique. Lorsqu'elle disait durant la
campagne présidentielle : "Je voudrais pour la France ce que j'ai voulu pour mes propres enfants", elle jouait sur la corde sensible, mais peu m'importait qu'elle soit sincère ou pas. Je me
disais : si elle est sincère, je suis touché. Si elle ne l'est pas, je suis admiratif car cela montre à quel point elle était déterminée pour rafler des voix. Connaissant son bilan plutôt bon
en Poitou-Charente, sachant de quoi elle est capable, je me disais que c'était la bonne personne... Et avec elle, j'ai redécouvert la France, ses machos mais aussi ses femmes agacées par une
autre femme, et réalise aussi que, pour beaucoup, le simple mot socialisme était un gros mot...
Que signifie être français, pour vous
?
Au sujet de la France et de l'identité
francaise, je pourrais redire mot pour mot ce que j'ai dit à Daniel C.Hall, fondateur du Blog Les Toiles Roses :
On me dit France et je songe à des
paysages… des souvenirs… pays de ma mère… les vieilles tantes de Bourgogne qui nous inondent, ma sœur et moi, de cadeaux… mon oncle de Vendée qui m'apprend à pêcher près d'un camping dans le
Limousin (eau glacée, petits poissons délicieux quand ils sont frits).
On me dit France, ce sont aussi des tombes,
des allées pavées à l'ombres de bouleaux et des fantômes souvenirs d'une guerre pas si lointaine… le goût du brie et du saucisson sec. La France pourrait être un couplet d'une chanson d'Anne
Sylvestre… c'est la violence de Paris ou Marseille… la douceur angevine (Angers, ma ville, amour aigre-doux)…
Enfin c'est la Culture, une certaine idée
de culture. Souvent bafouée, bousculée mais toujours vivante. La France c'est le pays de la Chanson…
Par ailleurs, et pour revenir sur l'idée du
métissage, la société française n'est pas très éloignée de la société brésilienne : à qui veut l'entendre, elle fanfaronne en disant qu'on est français avant tout, que la couleur de peau n'a
pas d'importance, que nous sommes une république une et indivisible, que "non, franchement, tout va bien chez nous ! rien à voir avec les USA, l'Australie ou l'Afrique du Sud..." La société
brésilienne fait la même chose. Elle va plus loin en montrant comment l'Afrique est présente dans les musiques, la gastronomie, les pratiques religieuses. Ce qu'elle omet de dire, c'est que
les millions de Métis brésiliens descendent de relations sexuelles entre hommes blancs et esclaves noires dans les siècles passés. Et que ce n'était pas toujours des relations
consentantes.
Les deux sociétés font l'apologie du
métissage par bonne conscience. Dans les fait, la vie pour un couple mixte à São Paulo n'est pas franchement marrante et, en France, s'appeler Mathieu Traoré ne passe pas comme une lettre à
la poste... Une masse de préjugés est là, blottie, se manifestant de manière sournoise la plupart du temps.
Enfin, être métis est un fait objectif. Je
ne crois pas condenser en moi deux cultures par le simple fait d'être métis mais par une volonté consciente, je prends en compte deux cultures, alors que, de fait, rien ne m'y
obligeait.
Quelle est
votre vision de la société de demain ? Quelle place pour quel humanisme ?
La vie continue. Il faut vivre et
s'attendre à tous les possibles. Je pense qu'il y a aura toujours une place pour l'Humanisme mais il faudra lutter pour cela. Je vois bien en ce moment que le cynisme séduit. Mais le cynisme
n'est pas la seule facon vraie de voir les choses, le monde. Les tensions dans notre société résultent de nombreux malentendus et d'ignorance. La majorité des Français savent lire, écrire
mais cela ne suffit pas parce que le pouvoir en place ne fait pas toujours ce qu'il faut pour aller au-delà, il faut endormir les gens, les rassurer, les contrôler. L'Humanisme vise une
élévation des esprits, du libre-arbitre, du non-conditionnement. L'Humanisme séduit même quand il fait peur.
Votre
regard, vos commentaires, sur l'actualité en France, en Europe, dans le monde.
C´est un beau fatras. Tout évolue
tellement. Ma grand-mère née en 28 aura vu la France occupée puis libérée pour voter bien plus tard pour une femme : avant, c'était inimaginable. Dans les années 50, l'Afrique du Sud et les
Etats-Unis connaissaient la Ségrégation : actuellement, le président des USA est métis avec du sang kenyan et le gouvernement sud-africain est multiracial. Un homosexuel est maire de la plus
belle ville du monde, une femme arabe a été nomée Garde des sceaux en France...
J'ai été aussi affecté par la mort de
Mickael Jackson... c'est la fin d'une époque, notamment pour le monde artistique.
Bref, le monde évolue, change, bouge pour
le meilleur et pour le pire...
TO BE CONTINUED...
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Pour en savoir plus sur Jann :
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Son blog officiel
Les photographies sont © D. R. Le texte est © Jann Halexander et Musique_Politique. Ils sont reproduits
avec l'autorisation de Jann Halexander et de Sylvain G. Tous droits réservés.
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