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Le Père Docu s'appelle Gérard Coudougnan, il est né en 1962 et a pour qualification « enseignant-documentaliste », vous savez la dame qui râle au C.D.I. (centre de documentation et d'information) : c'est lui. Pour des raisons indépendantes de sa volonté, il est en ce moment éloigné de son lieu de travail habituel mais a toujours un C.D.I. (contrat à durée indéterminée) avec les bouquins pour qui il a une vraie A.L.D. (affection de longue durée).

Au hasard de ses lectures, il a croisé Marc-Jean Filaire puis Môssieur Daniel C. Hall (« The Boss ») qui lui a proposé de regrouper ici quelques « recensions » d'ouvrages à thématique LGBT.

Toute remarque, toute suggestion sera la bienvenue. Les avis, sous forme de commentaires, pour échanger des points de vue encore plus !

La bibliothèque rose est ouverte… vous avez lu Le Club des Cinq d'Enid Blyton ? Claude, le « garçon manqué » est peut-être alors votre première rencontre avec une petite lesbienne ou une future transgenre ? Ah bon, vous n'avez pas connu les Bibliothèques Rose et Verte ? Qu'importe, entrez (couverts !) ici et faites ce que vous voulez entre les rayons, ne soyez pas sages ...

 


Yvan QUINTIN, Mythologie gaiement racontée, illustrations de Hames STEINERT, ErosOnyx Editions, 2009, 110 pages.

Les amours grecques, vous connaissez, bien sûr. Vous souvenez-vous de ce que vous en avez appris en sixième, année où l'antiquité grecque est au programme ? Un souvenir flou peut-être, un homme nu en rouge sur le fond noir d'un vase, avec un sexe de petite taille mais visible... On vous a peut-être parlé de l'enlèvement de Ganymède. Rien de bien précis, et pourtant il y avait bien ce groupe de « grands » qui jouaient les durs en ricanant « les Grecs ? Tous des pédés !!! ».

Et puis, pour ceux qui ont poursuivi de leur propre initiative et dans leur coin, répondant à des interrogations plus intimes, les lectures plus approfondies. Le Banquet de Platon a pu redevenir centre d'intérêt en Terminale en philosophie et faire le lien avec la Moitié d'orange (1) de Jean-Louis Bory...

Yvan Quintin est un helléniste, un professeur de grec qui a publié plusieurs livres « classiques » sur la Grèce et ses penseurs. Devenu fondateur et directeur d'ErosOnyx Editions, il vient de publier un ouvrage de référence sur la mythologie grecque, avec une introduction, un glossaire et une liste des sources très complets.

Après des siècles de maquillage hétéronormatif (dont Louis-Georges Tin (2) a récemment fait le thème central d'une brillante étude), Yvan Quintin a effectué un retour aux sources des textes antiques. Rassemblant divers auteurs autour du sujet des amours masculines, il offre une série de contes où les garçons ont le comportement habituel des Grecs de l'Antiquité avec la touche de rêve et de magie qu'autorisent les contes.

Ce sont donc seize petits récits très gays où les amours sont divines, les plaisirs décrits sans pudeur, les rivalités et l'ambition apportant une tension narrative à ces jeunes gens à la beauté divine. Hannes Steinert a su répondre au défi d'actualiser l'illustration antique : dans un style graphique qui a su reprendre et mettre au goût du jour (pour les Grecs anciens, un beau pénis était de petite taille : Steinert a gonflé les engins !) les canons helléniques (3), il offre au lecteur des images simples, harmonieuses et efficaces des récits savamment mythonés par Yvan Quintin dans des vases anciens où Ovide, Virgile, Euripide racontent la saveur des amours viriles dont tant de siècles de civilisation judéo-chrétienne n'ont heureusement pas réussi à faire disparaître la force érotique.

C'est une véritable œuvre de salut public qu'il faut saluer ici dans un livre que l'on peut lire d'une seule traite ou garder à portée de main pour y picorer au hasard quelques minutes de lecture roborative, subtile et dépaysante.

 

(1) Jean-Louis BORY, Ma Moitié d'orange, préface de Dominique FERNANDEZ, H&O - poche, 2005, 125 p.

(2) cf la cinquième recension de http://www.lestoilesroses.net/article-29701813.html

(3) Très intéressant dossier Le Corps mis à nu : des Grecs aux naturistes dans L'Histoire n° 345, septembre 2009 p. 46 à 69.

POUR EN SAVOIR PLUS :

Une critique de ce livre : http://www.infoculture.ca/?page=6&view=2νmero=12610

Hannes Steinert : oeuvres diverses :

http://images.google.fr/images?rlz=1C1GGLS_frFR320FR320&sourceid=chrome&q=Hannes%20Steinert&um=1&ie=UTF-8&sa=N&hl=fr&tab=wi

Biographie d'Yvan Quintin :

Yvan Quintin a longtemps enseigné les lettres. Après des ouvrages scolaires et universitaires, il a préféré se consacrer à l'écriture littéraire, à la fiction. Il ne récuse pas l'étiquette d'auteur de nouvelles érotiques, la littérature érotique ayant aussi à ses yeux ses lettres de noblesse. Il a publié en 2001 L'odeur du buis, roman (Editions La Bruyère), et en 2005 Amours grecques (Publications orientalistes de France), traduction du grec ancien de pièces érotiques en l'honneur des garçons, appartenant à l'Anthologie palatine.

 


Renée VIVIEN, Etudes et Préludes, Cendres et Poussières, Sapho, ErosOnyx Editions, 2007, 140 p.

Nos lectrices sont certainement plus nombreuses que nos lecteurs (y compris le Père Docu) à connaître et à apprécier Pauline Mary Tarn (1877-1909), poétesse surnommée « la fille de Sapho et de Baudelaire ».

Son œuvre a marqué des générations tout au long du XXe siècle et ErosOnyx va prochainement collaborer avec l'Ulip (University of London in Paris) à un grand colloque pour attirer l'attention sur une femme à la stature poétique exceptionnelle.

Voici comment Pierre Lacroix l'évoque dans le deuxième tome de son autobiographie, Homo Pierrot II : Sous les toits de Paris (1)

Vivien, alchimiste de la boue en bijoux, orgie de rythmes et d'enluminures pour que la vie comme la mort soient grises d'extases, pâles sœurs des Kitharèdes et des Orphées qui savent qu'il faut mourir seuls après le fugace embarquement à deux pour Cythère, sentir l'épine après la fleur et se soûler, se soûler, se soûler de tous ses vers tressés, de tout ce qui peut soûler la chair et les songes pour passer l'heure noire, faire pardonner le crime de la vie et noyer enfin, au moment d'en finir, ses amours pourries et sa chair exsangue entre les violettes bleues des vagues de Lesbos !

À lire Vivien, Pierrot se sentait du même sang lyrique et menacé, du même sang violet d'amour grec et de rouge tailladé. (p. 18).

Les trois recueils ici réunis en un seul bel ouvrage sont mis en perspective par des introductions qui situent chacun d'entre eux dans la vie et l'œuvre de Renée Vivien, qui doit revivre sous plusieurs manières : un colloque à Paris en novembre pour les cent ans de sa mort et la publication de deux nouvelles éditions (chez ErosOnyx, bien sûr) de Sapho et de Poèmes : 1901-1910.

 

(1) recensé précédemment ici http://www.lestoilesroses.net/article-33227040.html

POUR EN SAVOIR PLUS :

Nicole G. Albert, spécialiste de Vivien, a aussi publié en juin un ouvrage collectif sous sa direction : Renée Vivien, une femme à rebours - Etude pour un centenaire, Orizons, 2009.

Le site de Renée Vivien : http://www.reneevivien.com/

Fiche biographique wiki : http://fr.wikipedia.org/wiki/Renée_Vivien

 

 

INTERVIEW D’YVAN QUINTIN

 


Yvan Quintin, bonjour et merci d'avoir accepté de nous accorder un peu de temps qui doit être compté quand on dirige une maison d'édition, même si votre attaché de presse Clément Marie l'appelle joliment une « maisonnette d'éditions ».

En complément de la recension de votre dernière publication, Mythologie gayment racontée, figure une courte biographie. Souhaitez-vous y ajouter des compléments ?

Y. Q. : Pas spécialement. Je tiens d'abord à vous remercier de vous intéresser à ErosOnyx et à son "patron" comme vous le dites, bien que notre aventure éditoriale soit collective – même réduite en nombre de personnes, et qu'aucune décision ne soit jamais prise par une seule d'entre elles, sauf urgence. Mais le cas ne s'est pas encore présenté.

 

De votre expérience d'enseignant, avez-vous un ressenti de frustration face à la machinerie hétéronormative qui écrase, efface, transforme la réalité des amours grecques ?

Oui et non. Oui, parce qu'on ne peut jamais devant des élèves aborder à brûle pourpoint une ou des questions d'ordre sexuel, parce que, implicitement, quand on étudie tel ou tel auteur c'est la lecture et la réflexion hétéronormatives qui l'emportent, c'est vrai. Mais pas de frustration hétéronormative, toutefois, dans la mesure où la liberté d'esprit propre à un professeur et sa liberté pédagogique qui est et doit rester entière (sans qu'elle relève d'un prosélytisme gay ou d'une obsession sexuelle, bien entendu) doivent lui permettre de dire les choses comme elles sont ou comme elles étaient. Par exemple forcer le trait, dans le sens homosexuel, au sujet de l'amitié entre Montaigne et La Boétie ne convient sans doute pas, mais laisser planer le doute, faire entendre que peut-être... mais pas sûr..., faire comprendre que l'amitié entre deux hommes ne ressemblait pas à ce qu'elle peut être à notre époque (de même que les liens conjugaux d'alors ne ressemblaient pas à ceux de notre temps), était tout à fait permis quand j'enseignais. Du moins, je n'ai jamais eu à me plaindre d'une quelconque censure. En revanche, parler clairement et explicitement des rapports de Verlaine et de Rimbaud, des goûts de Montherlant, de la liberté critique de Diderot, de la vie et des œuvres de Genet, révéler à de grands adolescents la beauté des Nourritures terrestres ou l'audace de Gide avec Corydon relève tout à fait de cette liberté d'esprit et de la liberté pédagogique que je mentionnais. Tout comme dans les cours de grec s'attarder sur l'amitié si dense d'Achille et de Patrocle, sur le personnage d'Orphée dont la tradition réduit la vie à sa relation à Eurydice... Mais là-dessus, je vous renvoie à un livre bientôt dans le commerce.

Je me souviens très bien des réactions suscitées dans mon cours de latin quand, avec des élèves de prépa il est vrai, j'ai abordé les mœurs d'Antoine (vous savez, celui d'Antoine et Cléopâtre !) dénoncées par notre grand (et si prude) Cicéron. Il a été marié, le cher Antoine et à un homme en plus, quand il était jeune. Marié à un dénommé Curion par « un mariage stable et régulier » dit Cicéron ! Et le poète Catulle, donc ! Il n'y va pas de main morte, c'est le cas de le dire, pour invectiver un adversaire. Là où nous disons « Va te faire enc... », les Romains, eux, disaient « Je te jouirai dans la bouche ». Certains parmi mes élèves étaient un peu choquées, m'a-t-on dit, parmi les filles, paraît-il.

Je ne sais si mon cas est généralisable, bien sûr, et je ne le crois même pas, puisqu'un de mes jeunes collègues, parlant des rapports de Néron et d'Agrippine et des traces laissées par le fils dans la litière de sa mère, s'est fait taper sur les doigts par son proviseur, sur plainte de parents. Et c'était au lycée Louis-le-Grand !

L'idée d'introduire la sexualité dans l'Education nationale a dû m'habiter bien des années avant, quand j'ai appartenu à une association (disparue depuis longtemps) dénommée AGLAE (association gay et lesbienne autonome d'enseignants – autonome pour expliciter notre indépendance de tout autre mouvement) qui malheureusement n'a pas abouti. L'entreprise se poursuit sous d'autres formes, je crois, et tant mieux, grâce à des enseignants déterminés. Je n'en sais pas davantage.

 


À l'opposé, de nombreux auteurs, historiens et hellénistes ont fixé les limites de cette homosexualité aux frontières assez strictes (éraste et éromène) qui font qu'il est délicat de comparer les évolutions actuelles avec une antiquité aux codes tellement différents....

La sexualité a toujours été la sexualité, la nudité a toujours été la nudité... Vous citez fort justement le numéro d'Histoire sur ce sujet. Ce sont les modalités de l'une comme de l'autre qui changent d'une époque, d'une civilisation à l'autre. Mais ce qui reste vrai, cependant, c'est que les Anciens faisaient moins d'histoires à propos des rapports entre mâles, jeunes et jeunes, jeunes avec de moins jeunes. Le mariage était une institution jugée nécessaire pour la survie non seulement de l'espèce ou d'un nom, mais aussi de la cité, de la société. Mais il serait abusif, à mon sens, de dire que les rapports entre hommes et femmes excluaient les rapports sexuels entre hommes. Sous quelle forme ? Peu de textes nous le disent explicitement, crûment devrais-je dire. Pourtant jusqu'à la prédominance "totalitaire" du judéo-christianisme (encore que Boswell à ce sujet soit plus nuancé), il n'y avait pas que de jolis éromènes et d'athlétiques érastes pour illustrer les amours grecques. Foucault dit que c'est l'époque moderne qui a inventé le fist fucking. Probable. Mais chaque époque a ses pratiques et le godemiché ne date pas d'aujourd'hui.

 

Votre maisonnette d'éditions fait figure de « petite maison gay dans la prairie auvergnate ». J'aime vous comparer à H&O qui, basée à Montpellier, fait elle aussi un travail d'une incroyable audace en misant sur la très haute qualité. Votre statut associatif fait la différence et pourrait intéresser certains de nos lecteurs qui ont envie d'écrire : pouvez-vous nous donner quelques détails sur l'histoire d'ErosOnyx et sa localisation dans le Cantal ?

La localisation d'ErosOnyx dans le Cantal vient simplement du fait que les premiers "aventuriers" de cette association habitent le Cantal, et aussi d'une rencontre d'idées sur la question de l'édition. J'ajouterai que cette histoire, qui a aujourd’hui deux ans et demi, a été suggérée par la directrice d'une maison d'édition spécialisée dans la littérature orientaliste, elle-même située dans le Cantal.

Créer une maison d'édition qui puisse au moins salarier un individu était et reste impensable. Mais notre but n'est pas de faire du profit, c'est de nous faire plaisir et si l'on écrit soi-même sur le vaste sujet de l'érotisme (gay en priorité), de ne pas envoyer son manuscrit à droite et à gauche, sans jamais recevoir de réponse (nous nous faisons un devoir de répondre dans les trois mois à quiconque nous envoie un texte). Le but aussi est de semer des graines et, par la recherche de textes de qualité (autant que possible), créer des liens entre les gays (et les lesbiennes) qui se reconnaissent, ne se sentent pas seuls dans les livres que nous publions, découvrent un patrimoine à eux etc. Cela n'exclut pas que nous puissions éditer des textes hétéros s'ils glorifient aussi une dimension que nous estimons essentielle dans l'être humain, la sexualité et la relation de chacun avec Eros. C'était particulièrement le cas avec Erotika de Yannis Ritsos.

Avec notre projet d'une publication si possible annuelle, intitulée Des nouvelles d'Eros, nous offrons à qui le veut et partage notre conception sur ce point, l'opportunité de voir publié ce qu'il écrit dans ce sens. Nous ne censurerons rien, du moment que le texte nous paraît avoir une qualité littéraire, une touche personnelle.

Nous voulons en outre que l'objet livre soit lui-même attrayant, beau (papier, couverture à rabats, cahiers cousus à l'ancienne...). Aurillac a une tradition dans l'imprimerie et nous avons la chance d'être toujours judicieusement conseillés par notre imprimeur (qui est une femme).

Malheureusement, le Cantal n'est pas Paris pour ce qui est des relations et des soutiens ! À bien des critiques littéraires nous devons paraître très provinciaux ou peut-être prétentieux, malgré nos titres comme ceux de Vivien, Delarue-Mardrus ou Ritsos... Et il y en aura d'autres !

Il faut ajouter que nous n'avons pas créé ErosOnyx Editions pour le seul public gay et lesbien. Si Les Mots à la Bouche, à Paris, nous soutiennent avec régularité, il y a à Aurillac une excellente librairie qui, sans être gay (je le dis en plaisantant, bien sûr !)  nous soutient aussi chaleureusement. et qui n'est pas du tout effrayée par la thématique de nos publications. Le libraire à qui nous offrons toujours un exemplaire de nos nouveaux livres, nous fait chaque fois un compliment sur leur beauté matérielle. Mythologie gayment racontée lui a ainsi particulièrement plu, mais le Sapho de Vivien aussi. Que dira-t-il donc de notre onzième ouvrage, Poèmes 1901-1910 de Vivien prévu pour novembre ? Je dois reconnaître qu'il peut y avoir eu des ratés. Ainsi de Fleur de chair dont je ne suis pas moi-même très satisfait ... !

 


Quels sont vos liens avec la revue Inverses et l'Association des Amis d'Axieros, dont il sera prochainement question sur Les Toiles Roses ?

Après un service de presse assuré auprès d'Inverses, son directeur de publication a pris contact avec nous pour une collaboration qui, jusqu'à présent, a été fructueuse. Il s'agit de la co-édition de Nos secrètes amours de Lucie Delarue-Mardrus. Nous n'avions pas encore un an d'existence. La direction d'Inverses a dû nous juger assez sérieux pour nous proposer cette collaboration qui pourra et devrait se poursuivre.

 

Tout comme H&O, vous semblez superbement et stupidement ignorés par les grands médias, gays ou généralistes : pensez-vous que votre situation hors des cercles parisiens soit la cause de ce silence ?

Je le pense vraiment, malgré nos efforts et particulièrement ceux de Clément pour joindre de "grands" noms des médias parisiens. Même pas une réponse ! D'où ma réticence personnelle à faire trop d’envois de presse, même à Têtu qui nous ignore superbement. Peut-être, si suivant les conseils de notre premier distributeur (racheté par notre distributeur actuel), nous avions racheté les Editions gaies et lesbiennes, avec leur catalogue, nous serions-nous mieux fait connaître. Je n'en sais rien à vrai dire. Nous ne l'avons pas fait parce que nos lignes éditoriales n'étaient pas du tout les mêmes et, disons-le franchement, parce que nous n'en avions pas (et n'en aurions toujours pas) les moyens !

 

En contrepartie, posséder un livre édité par ErosOnyx donne l'impression d'avoir près de soi un trésor caché. Quels sont, pour ceux qui n'ont pas encore goûté à ce plaisir les moyens d'y accéder (libraires, sites internet ...) ?

Le bouche à oreille, le cadeau fait à un ami, le détour par Les Mots à la Bouche si l'on habite Paris, et je devrais le dire tout d'abord.... en consultant les commentaires critiques avisés comme ceux de Toiles Roses ou de Handigay !

 


Vous avez récemment reçu une aide du Centre National du Livre pour votre publication du livre de Yannis Ritsos, Erotica : je suppose que cela doit avoir la valeur d'une reconnaissance officielle très gratifiante ?

En effet, recevoir le soutien financier du CNL moins de deux ans après notre création, a été un grand encouragement avec, comme vous le dites, la valeur d'une reconnaissance officielle. Nous comptons récidiver !

 

Vous accordez – et ce n'est pas courant – une place quasi équivalente aux amours entre filles et aux thèmes gays. Pourriez-vous nous présenter l'état des lieux du prochain colloque autour de Renée Vivien ?

Je dois ici exprimer ma gratitude à Nicole G. Albert, spécialiste de Vivien, à qui je m'étais ouvert de cette idée de marquer le centenaire de la mort de Renée Vivien. L'idée lui a immédiatement plu et nous avons depuis l'hiver dernier mis en œuvre des efforts communs pour faire aboutir le projet. Le contenu du programme de cette journée du 20 novembre, à savoir « Une femme entre deux siècles » vient de Nicole G. Albert, auteure, sous la direction de qui a été récemment publié un ouvrage collectif intitulé Renée Vivien, une femme à rebours. Oui, Vivien une femme à rebours, c'est bien pourquoi nous nous sommes aussi intéressés à cette poétesse injustement méconnue. Encore que... il semble que son nom revienne peu à peu si l'on en juge par les cinq poèmes d'elle cités dans l'Anthologie de la poésie érotique et décadente (aux Belles Lettres) – elle dont le nom d'ailleurs clôt l'ouvrage – contre un seul d'Anna de Noailles !

 

Il ne me reste plus qu'à vous remercier pour cette si instructive conversation. J'ose espérer que l'on ne nous accusera pas d'avoir parlé comme deux enseignants ! Nous avons cherché à faire partager les plaisirs littéraires et plus généralement humains qu'ErosOnyx s'emploie si bien à proposer au public.

Sans aucun doute, j'aurais bien des choses à ajouter et à vous dire. mais vos questions m'auront déjà permis de bien faire le point sur notre entreprise que nous préférons appeler "aventure". Au nom de notre petite équipe, je veux vous remercier de cette interview.


Note de Daniel C. Hall : Si les éditeurs ou les auteurs (auto-édités ou non) souhaitent envoyer un service de presse à Gérard en vue d’une critique sur ce blog, merci de prendre contact avec le chef Daniel C. Hall qui vous communiquera ses coordonnées : lestoilesroses@hotmail.fr.


TO BE CONTINUED…

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