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Fiche technique :
Avec Juan Minujín, Mimí Ardú, Carlos Echevarría, Bárbara Lombardo, Javier Van Der Couter, Osmar Nunez, Ricardo Merkin, Carlos Portaluppi, Monica Cabrera et Carlos Echevarria. Réalisation : Anahi Berneri. Scénario : Anahi Berneri et Pablo Perez, d’après l’oeuvre de Pablo Perez. Compositeurs : Leo Garcia et Martin Bauer.
Durée : 95 mn. Disponible en VO et VOST.




Résumé :

En 1996, à Buenos Aires, Pablo est un jeune poète qui vient d’apprendre sa séropositivité. Aucun éditeur n'a encore accepté de le publier. Pour subvenir à ses besoins, il donne quelques cours particuliers et surtout, il doit demander le soutien de sa famille. Il est hébergé chez sa tante qui souffre de troubles psychiques et son père lui verse une pension. La trithérapie venant de faire son apparition, il refuse tout d’abord l’absorption massive de médicaments, puis s’y résout progressivement. En quête d'amour, il se met à fréquenter un cercle « d'amateurs de cuir », adeptes du sado-masochisme. La sexualité devient bientôt un moyen d'affirmer son individualité. Un an plus tard, Pablo a écrit des pages et des pages sur ses aventures sexuelles et sur le traitement qu'il suit pour combattre sa séropositivité. Cette fois, le texte est édité ce qui bouleverse sa famille qui décide de lui couper les vivres.

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L’avis par Bernard Alapetite :
Une année sans amour est surtout pour le spectateur 100 minutes avec ennui malgré un sujet neuf : comment un malade du sida en 1996 à l’apparition des trithérapies ne sachant rien de leur efficacité appréhendait le traitement, ceci par le biais de l’autofiction et d’un journal écrit. Mais la maladie semble n’être qu’un accélérateur car Pablo devait un jour ou l’autre en venir à s’interroger sur ce qui le pousse à vivre et à (se) révéler son désir de cuir et de douleur. Le scénario, basé sur des faits réels, est l’adaptation du livre éponyme de Pablo Perez qui a participé à son écriture. La plupart des œuvres de cet écrivain relève de l’autofiction. Le livre de Pablo dans la réalité connaîtra un grand succès de librairie, ce qui en fera une sorte d’Hervé Guibert argentin ce que ne dit pas le film, celui-ci s’arrêtant aux premiers jours de la parution de l’ouvrage. Mais pour que le spectateur s’intéresse à une autofiction, faut-il encore qu’il entre un minimum en empathie avec son narrateur et cela me parait impossible avec l’anti-héros d’Un an sans amour tant le personnage est égoïste, autocentriste, égotiste et doté d’un cœur sec. Cette distance est encore aggravée par la réalisation.

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Le film, tourné en 16mm gonflé en 35, est d’une laideur constante avec ses plans à la profondeur de champ infinie qui viennent buter sur des décors crapoteux et ses images charbonneuses. La médiocrité du filmage est encore accentuée par le parti pris de la réalisatrice de choisir systématiquement ce qu’il y a de plus laid. Le Buenos Aires de Berneri est encore plus moche que le Rome désolé de Duteurte, c’est peu dire. Malgré les déclarations de la cinéaste : « Mapplethorpe a été une grande influence pour moi. Il y a peu de représentations crédibles du fétichisme en dehors de films spécialisés, ou de quelques films récents comme Irréversible de Gaspar Noé ou Romance de Catherine Breillat. Mapplethorpe aborde la sexualité avec une rigueur et une frontalité qui rendent à ses sujets toute leur noblesse. Il ne pose aucun jugement, c’est cela que je recherchais. » Nous sommes loin du modèle revendiqué car jamais elle ne parvient à dépasser les images convenues du sado-masochisme.

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Le film n’est presque composé que de gros plans et de plans moyens filmés caméra à l’épaule, et si nous sommes toujours au plus près de Pablo, les autres personnages ne parviennent pas à exister et pourtant ils sont tous interprétés avec talent. Mais surtout le film bénéficie d’une extraordinaire performance d’acteur avec Juan Minujin qui a véritablement investi la personnalité de Pablo. Juan Minujin fait partie d’une troupe de théâtre de Buenos Aires qui travaille sur le thème de l’érotisme. Sa performance est criante de vérité et l’on est persuadé que l’on assiste à un documentaire et non à une vie recréée à l’instar du très beau Les petit-fils d’Ilan Duran-Cohen qui sait, lui, nous toucher parce que ses protagonistes sont beaucoup plus dignes d’amour que celui d’Une année sans amour.
D’autre part, ni la sincérité ni le sérieux de la réalisatrice ne peuvent être mis en doute. Un Año sin amor est documenté par de nombreux fragments, pages de journal intime, écrans d’ordinateur, couvertures de magazines, pictogrammes, dossier d’aide sociale ou fiche de patient... Suffisamment. Ils ancrent le film dans le réel tout en l’éloignant du strict documentaire. Dans le film, l’amant disparu de Pablo se prénomme Hervé, rencontré lors du séjour du jeune homme à Paris. Évocation d’Hervé Guibert, mort du sida, dont l’autofiction était la marque littéraire. Pablo, qui a pu vivre, continue de lire Neruda.

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Un Año sin amor n'en est pas moins un film sur la liberté, la liberté d'aimer malgré la maladie. Un film sur la recherche de l'amour, la perte de l'amour, la peur de mourir ; tout cela nous concerne mais l’art consiste entre autres à amener vers l’esprit ces grandes interrogations par l’intermédiaire du cœur et la cinéaste n’y parvient pas, faute d’avoir pris un passeur si peu aimable.
Pour son premier film, Berneri a mis la barre trop haute mais elle a eu le grand mérite de l’ambition et du courage.

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Anahi Berneri est née en 1975 à Martinez, province de Buenos Aires. Elle est diplômée de Institute Audiovisual Production School (ORT) et de l'Institut National de l'Audiovisuel à Paris. En 1997, elle écrit et réalise le court-métrage documentaire Modelo para amar qui reçoit une récompense. Depuis cette date, elle a exercé dans l'industrie cinématographique des métiers aussi variés que directrice de casting, assistante réalisatrice, directrice de production et assistante monteuse. Elle a notamment travaillé avec Daniel Burman, Martín Rejtman, Marco Bechis, Mercedes García Guevara et Santiago García. En 2002, elle réalise le show télévisuel Maximo, produit par Wap Media pour TV Pramer. Elle est chargée de cours à l'Université de Buenos Aires et enseigne le design du Son et de l'Image.
Un Año sin amor est sorti en France le 19 avril 2006, C’est son premier long-métrage. Le DVD, édité par Épicentre, devrait paraître à l’automne 2006.

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L’avis de Matoo :
Il s’agit du film pédé du moment, et vous me connaissez, moi quand on me prend par les sentiments… En outre, c’est un film argentin, et je me suis donc régalé de cet accent si particulier (et plaisant) des personnages. Il s’agit surtout d’un très bon film, et qui relève l’incroyable challenge de parler de la séropositivité, de l’homosexualité, du SM même, et le tout en suivant la destinée d’un écrivain gay de Buenos Aires de 30 ans en 1996, à ce curieux tournant de l’histoire du SIDA, au moment où les trithérapies commencent à agir. Le défi n’est pas simplement d’évoquer tout cela, mais vraiment de le faire comme cela ne l’a pas été avant, sans mièvrerie ou voyeurisme, sans verser dans le glauque ou l’artiste suicidaire, au contraire avec une histoire simple, linéaire et authentique.
Le film est basé sur un roman autobiographique éponyme de Pablo Pérez, ce qui aide sans doute à rendre l’œuvre si « pure » et digeste malgré tout ce qu’elle véhicule. On suit donc la vie de ce jeune homme, Pablo Pérez, écrivain non publié, qui est séropositif, vit avec sa tante dans un appartement qui appartient à son père. Ses défenses immunitaires vont en défaillant, et il refuse les nouveaux traitements, car il s’en méfie. Il voit ainsi sa vie lui échapper, et il pressent une mort à court terme, qu’il veut transcender dans un roman sous forme de journal intime. C’est ce journal qui narre cette « année sans amour ».

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Il tente de trouver l’âme sœur en faisant passer des petites annonces dans les journaux gays, et puis il décide aussi d’explorer le milieu SM cuir qui l’attire énormément. Il y fait la connaissances d’amants, de mentors et essaie de se (re)trouver dans tout cela.
Évidemment on retrouve des scènes de cul, mais ce n’est pas non plus l’objectif du film qui joue des clairs-obscurs plutôt que de la crudité. J’ai vraiment surtout aimé le fait que toute l’histoire soit présentée de manière si réaliste, et sans jugement de valeurs aucun. On comprend à la fois le désespoir relatif de l’écrivain qui se sent défaillir, mais aussi sa quête d’amour, ou sa recherche de lui-même dans les relations qu’il entreprend. Le film ne joue pas sur le registre pathétique et non plus sur l’homosexualité « spectacle », mais vraiment sur un homme, Pablo Pérez.
Ce n’est pas non plus le chef-d’œuvre des chefs-d’œuvre, mais il s’agit là d’un film vraiment novateur, intéressant et stimulant. Cela change des films de tapioles habituels ou des Almodovar, donc ça vaut le coup d’y jeter un œil et de se forger une opinion.

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L’avis de Dragibus :
Le film commence sur un gros plan, celui du curseur vert fluo sur écran noir d’un ordinateur... rien à voir avec Matrix, quoique certains costumes rappellent les tendances SM de Néo et Trinity !
À part ça, Pablo est un jeune poète, qui donne des cours de français ici ou là, et qui, une fois n’est pas coutume, cherche un mari...
Son truc, nous sommes en 1996 et Internet est rare, ce sont les petites annonces dans les magazines gays, et c’est dans l’intimité réflexive de la rédaction de sa propre annonce que nous le surprenons la première fois.
Trouver les mots justes, trouver l’expression qui colle le mieux à la description de l’homme souhaité, quand pourtant les désirs et l’envie d’amour sont au delà des mots.
Et puis, à force d’entrer dans l’intimité de Pablo, la cohabitation avec sa tante, la quête sexuelle dans des cinémas gays, les sorties en boite qui finissent en plan d’un soir, on finit par se rendre compte que Pablito possède un peu de nous-même, je me surprends à penser que je suis un Pablo en puissance sauf que je roule beaucoup moins bien les « R » (mais je ne parle pas du tout espagnol !)

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Pablo, c’est un peu un blogueur avant l’heure, qui pianote chaque jour sur le clavier de son PC pour écrire un bout de lui-même, quelques morceaux choisis de sa vie, de la quête romantique donc désespérée d’un prince charmant dans son « année sans amour ».
Pablo c’est moi !
J’ai commencé en octobre mon blog sans queue ni tête (au sens propre comme au figuré) et je m’approche lentement vers une année complète sans amour ! Il ne s’agit pas de l’amour reçu ça et là, amical, furtif, fraternel ou filial, nous n’en manquons pas vraiment lui et moi, il s’agit plutôt de l’amour qu’on pourrait être capable de donner, à celui qui est... (???) à celui que l’on cherche inconsciemment !
Sa solitude affective ressemble à un abîme sans fond où il se perd, en sexe à la sauvette, en parties sado-masochistes, où quand l’assouvissement sexuel d’une pulsion fait oublier un certain vide.
Un vide qui se creuse aussi rapidement que la chute vertigineuse de son taux de lymphocyte CD4, car là s’arrête la comparaison, Pablo est séropositif.
Après réflexion, là aussi peut se poursuivre la comparaison... Toute la réussite du film est de nous dépeindre le quotidien de Pablo en toute simplicité et avec pudeur, loin des clichés et du pathos habituels dès que l’on aborde le VIH chez un gay !

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Ainsi, chaque scène possède la même importance, des cours particuliers donnés à une élève qui ne peut cacher son béguin pour le bellâtre, aux coquetteries borderline de sa tante en passant par cette scène poignante où Pablo est réveillé en pleine nuit par une quinte de toux, se lève et s’habille, sort de chez lui comme d’habitude, marche lentement dans la nuit. On le retrouve non pas dans le cinéma habituel mais dans le couloir lugubre d’un hôpital, à calmer sa dyspnée sous un aérosol à la lumière blafarde d’un néon trop vif qui nous laisse suffoquant à notre tour lorsqu’on aperçoit les gouttes de sueur perler sur son front trop pâle.
On prend alors conscience de sa propre mortalité en même temps que Pablo et l’on comprend d’autant mieux pourquoi il écrit chaque jour avec frénésie : ce journal est celui d’un condamné, s’il se presse à nous raconter cette année sans amour, c’est qu’il sait qu’en refusant un traitement de fond il peut partir très vite...
Toute la contradiction du personnage s’exprime dans son rapport à sa maladie, elle lui inspire du dégoût, il déteste l’idée de devoir souffrir mais redouble d’énergie dans ses pratiques sado-masochiste !
Et puis lorsque tout fout le camp, encore plus vite que prévu, une rencontre, un jour comme les autres, transforme cette course contre la mort en course avec l’amour, contre l’amour, sans amour, mais avec beaucoup de vie...
Ce conte moderne et cruel m’a touché en plein cœur parce qu’il raconte avec pudeur et force quelque chose qui ressemble à la vraie vie, des scènes SM les plus crues jusqu'à la lumière diaphane qui entoure Pablo dans une nature qui déborde de poésie, le personnage est toujours beau, comme le propos de ce film, qui l’espace d’1h30 m’a fait aimer ma vie  !
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