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Fiche technique :
Avec Cécile de France, Maïween Le Besco, Philippe Nahon, Frank Khalfoun, Andreï Finti, Oana Pellea, Marco Claudiu Pascu, Jean-Claude De Goros, Bogdan Uritescu et gabriel Spahiu. Réalisation : Alexandre Aja. Scénario : Alexandre Aja et Grégory Levasseur. Directeur de la photographie : Maxime Alexandre. Compositeur : François Eudes.
Durée : 95 mn. Disponible en VF.


Résumé :
Marie, une étudiante de vingt ans, révise ses examens dans la ferme isolée des parents de sa meilleure amie. En l'espace d'une nuit, un tueur, qui ignore son existence, assassine à tour de rôle les membres de cette famille...
L’avis de mérovingien02 :
ATTENTION !!! IL EST LARGEMENT CONSEILLÉ D’AVOIR VU LE FILM AVANT DE SE LANCER DANS LA LECTURE DE LA CRITIQUE QUI SUIT…

Béni soit Alexandre Aja, le sauveur du Cinéma de genre hexagonal ! À 24 ans, et en seulement deux films, il vient de s'imposer comme le seul maître incontesté du film de genre français, nous vengeant de plusieurs décennies d'exception culturelle intello pouet pouet snobant l'horreur et le fantastique. Non pas qu'il soit le seul prétendant au titre mais entre les ambitions non transcendées (Christophe Gans), les coups d'essais sans suite (Valette, Siri) et les ploucs qui se prennent pour des artistes, la place de leader demeurait inlassablement vacante.
Ce n'est désormais plus le cas puisque avec Haute Tension, bombe à retardement que personne n'attendait, le petit Aja vient de pulvériser tous les standards américains du moment en renouant avec la veine sauvage et sans concession des vrais films de trouille des années 70. Le bonheur total ! On est bien loin du second degré instauré par Scream. Sur un canevas somme toute classique (un méchant tueur zigouille toute une famille), le réalisateur et son complice Grégory Levasseur vont tisser un récit malade, fiévreux, malsain et angoissant au possible. Une plongée dans un fait divers cauchemardesque rapporté quasiment en temps réel. Un best-of de l'épouvante qui a tout compris au genre en synthétisant les meilleures influences qui soient pour offrir une leçon de Cinéma mémorable.
L'utilisation du format Scope se paye le luxe de supplanter le génie de John Carpenter dans le travail sur les arrières-plans et la profondeur de champ où la menace peut surgir n'importe quand, le look du tueur renvoie à la tradition du slasher et de ces monstres sans visage (Halloween, Vendredi 13) tout en incarnant le fantasme du beauf de la France profonde, le caractère de l'héroïne forcée de surmonter sa peur pour combattre ses démons n'est pas sans rappeler l'évolution de l'Hélène Ripley de Alien, la construction narrative et le lot de sévices endurés par les victimes est conforme aux lois de tout bon survival, la folie du dénouement reprend les mêmes éléments que celui du Massacre à la Tronçonneuse de Hooper avec un subtil mélange de gore et d'humour très noir (il faut voir Philippe Nahon courir dans les bois en vociférant des saloperies pour le croire)...
Après Furia, son premier long-métrage, Alexandre Aja vient de livrer un parfait lexique du film d'horreur dans ce qu'il a connu de meilleur en 50 ans. Haute Tension, c'est de l'efficacité brute, radicale, sans concession et très éprouvante pour les nerfs. Un titre qui ne ment pas sur la marchandise.
Techniquement au top (la photo bleutée est splendide, les cadrages sont d'une perfection de tous les instants), le film bénéficie d'un design sonore en totale opposition avec ce qui se fait habituellement. Pas de gros violons quand il faut avoir peur, pas de gros effets grandiloquents... Ce sont des bruits étranges mixés entre eux qui assurent un climat inquiétant car indéfinissable. On reconnaît ici un tambour de machine à laver, un cri d'oiseau indéfini, un métronome, un bruit de friture allant crescendo... Comme pour le Massacre à la tronçonneuse original, les sons deviennent la musique elle-même, distillant un réalisme à la fois glaçant et un ton résolument fétichiste. Sentiment renforcé par le gros travail effectué sur les effets sonores tels que les craquements de planchers, les faux silences ou la personnification du tueur reconnaissable à la simple écoute de ses bottes et du froissement de ses vêtements. La terreur visuelle (égorgement, décapitation, découpage à la scie circulaire : on a jamais vu un tel déballage de gore dans une production hexagonale !) se double donc d'une terreur auditive rendant toute échappatoire impossible pour le spectateur.
Mais loin de s'apparenter à une banale série B du samedi soir, Haute Tension choisit le parti pris du réalisme étouffant en dépit d'une esthétique léchée. Le ton est d'autant plus sérieux que l'on suit le drame à travers les yeux du personnage de Marie. Elle est celle qu'on accompagne d'un bout à l'autre du calvaire, se rattachant au moindre de ses faits et gestes tous d'une implacable logique (à l'exception du coup de gueule au téléphone). Lors du meurtre de la mère, on est avec elle dans le placard, ne distinguant pas ce qui se passe et obligé de supporter les bruits atroces du sang qui gicle. Même chose pour la séquence de la forêt ou de la station-service. On s'attache inévitablement à elle, ressentant la peur à fleur de peau et le retour à une violence primitive et animale nécessaire à la destruction du Mal. Le cri après le face-à-face dans la verrière n'en est que plus déchirant, douloureux et bestial.
La mise en scène épouse constamment l'état d'esprit dans lequel se trouve Marie pour mieux impliquer le spectateur dans le processus de projection. Lorsqu'on suit le tueur, la caméra est stable, lente et mesurée, implacable. À l'inverse, les plans sont filmés caméra à l'épaule lorsque Cécile de France est en pleine panique, comme pour mieux retranscrire la nervosité du personnage.

ATTENTION !! LE PARAGRAPHE SUIVANT DÉVOILE LA FIN DU FILM !! VEUILLEZ PASSEZ VOTRE CHEMIN SI VOUS SOUHAITEZ EN CONSERVER L’ENTIÈRE SURPRISE !!
Le plus surprenant, c'est que jamais Alexandre Aja ne tombe dans la pure gratuité. Même si on sent une volonté de secouer l'audience avec un traitement craspec du récit, le gore est toujours employé comme métaphore du désir sexuel refoulé de l'héroïne, celle-ci se révélant être une tueuse schizophrène amoureuse de sa meilleure amie. Oui, Haute Tension s'achève par ce twist relativement ambitieux qui oblige à revenir sur l'ensemble du film pour en avoir une vision plus complète. Si l'on peut noter quelques incohérences soulevées par ce revirement de situation (quid de la camionnette et des blessures qu'arbore Marie à l'hôpital ?), il convient de préciser que c'est le producteur Luc Besson qui a imposé le développement du rebondissement durant les 10 dernières minutes alors que les auteurs ne souhaitaient délivrer qu'un épilogue à l'hôpital où on aurait compris que tout ce qui a suivi n'était qu'un récit inventé. Ce bémol mis à part, Haute Tension s'impose sans peine comme une œuvre furieusement sexuelle, pleine de pulsions inassouvies.
La sexualité de Marie apparemment vendeuse pour attirer le public masculin (une lesbienne très mignonne) est en vérité un élément capital du script qui nous plonge dans la psyché d'une fille si mal dans sa peau que son inconscient crée un double négatif monstrueux. L'introduction du film avec une Cécile de France faisant face à une caméra indique bien que nous allons assister à SA vision des faits. Le métrage devient donc un parcours mental dans lequel intériorité et extériorité se confondent. Cela commence avec une scène de fellation avec une tête ressemblant à celle de Maïween qui indique les premiers signes du désir interdit, puis ça continue dans la métaphore avec l'arrivée du tueur montée en parallèle avec une séance de masturbation lourde de sens. Par la suite, Alexandre Aja ne cessera de lancer des indices subtils au spectateur pour développer la quête identitaire de son héroïne tel que l'utilisation du morceau « À toute les Filles que j'ai aimé avant » ou le fait que Marie préfère se cacher dans les toilettes des hommes. Le moment où la jeune fille parvient à tuer le monstre qui la ronge est particulièrement significatif puisqu'il sera déclenché par l'intrusion de doigts dans la bouche, symbole phallique à la dimension de viol et permettant à la lesbienne d'accepter et de revendiquer sa féminité.
Le plus grand des mérites d'Alexandre Aja et de Grégory Levasseur, c'est non seulement d'avoir su donner un grand coup de pied dans la fourmilière des conventions du cinéma français mais surtout d'avoir hisser leur métrage horrifique au niveau des plus grandes réussites du genre. L'aura malsaine, la violence poisseuse, l'intelligence narrative et la dimension sexuelle confèrent à Haute Tension tous les atouts pour rejoindre les meilleurs shock horror de Tobe Hooper et Wes Craven. D'ors et déjà un classique du genre.

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