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Marilyn Monroe est probablement la star qui a le plus inspiré les grands photographes de son époque. De David Conover (qui a découvert Norma Jeane) à Philip Halsman, en passant par André de Dienes, tous ont été captivés par sa beauté et son aura et les ont magnifiées, chacun selon son style. Bert Stern fut, en 1962, le dernier à bénéficier de ce privilège qui marque une vie et une carrière. « The Last Sitting » représente un total de 2 571 photos, dont 59 sont devenues la propriété d’un collectionneur new-yorkais, Leon Constantiner. Elles sont actuellement exposées à la Fondation Dina Vierny – Musée Maillol à l’occasion du 80e anniversaire de la naissance de Marilyn (1er juin 1926).

Rêvant de photographier à sa manière l’icône du 7e art, Bert Stern, de sa propre initiative, propose au magazine Vogue un reportage photos sur Marilyn. Lorsque celle-ci donne son accord au projet, elle a 36 ans. En ce début d’été 1962, elle vient d’être renvoyée par son employeur, le studio 20th Century-Fox, en raison de ses absences répétées sur le tournage de Something’s got to give. La dernière d’entre elles a consisté en un célèbre aller-retour à New York pour chanter au Madison Square Garden « Happy Birthday Mr President » devant son amant, John Fitzgerald Kennedy.

Remake d’un film de 1940 avec Cary Grant et Irene Dunne, My Favorite Wife, cette comédie dont la réalisation était confiée à George Cukor devait marquer le grand retour de Marilyn après un an et demi d’absence des plateaux. Le tournage éprouvant des Désaxés en 1960, la mort brutale de Clark Gable dix jours après la fin du tournage et son divorce d’avec Arthur Miller quelques mois plus tard avaient ébranlé sa résistance nerveuse. En 1961, quelque chose avait déjà craqué… Pourtant, lorsqu’elle tourne les essais de costumes pour Something’s got to give, Marilyn apparaît transformée. Amincie, lumineuse, elle est véritablement au sommet de sa beauté et semble bien décidée à effectuer un come-back triomphal. Jamais auparavant elle ne fut plus belle qu’en ce printemps-là.

C’est alors qu’elle est en procès (qu’elle gagnera) contre la Fox pour rupture de contrat, que Marilyn Monroe accepte de poser pour Bert Stern. Ce dernier choisit de délaisser le cadre classique du studio photo pour installer ses appareils dans une suite de l’hôtel Bel-Air à Los Angeles. Seul et sans assistant, il attend, non sans un soupçon d’angoisse, la déesse de l’écran qui viendra enfin, mais avec cinq heures de retard. Qu’importe, elle est là, et ensemble ils vont joindre leurs talents respectifs pour créer un chef d’œuvre photographique à la mesure de la légende de l’actrice.

Consciente que la nature l’a dotée d’un corps de rêve, Marilyn n’a jamais hésité à en réjouir la vue de générations d’admirateurs. Jeune starlette fauchée, elle avait posé nue pour un calendrier entré dans l’histoire. Star accomplie qui n’avait plus rien à prouver, c’est dans le plus simple appareil que, quelques semaines plus tôt, elle avait tourné la fameuse scène de la piscine de son dernier film inachevé. Face à Bert Stern, elle récidive et s’expose naturellement, sans maquillage ni artifice. C’est une femme dans la splendeur de sa vérité qui est ainsi immortalisée pendant douze heures d’affilée.

Au cours de la séance, une complicité quasi-amoureuse s’instaure entre le photographe et son modèle. Un cliché, pris devant un miroir, illustre ce rapport fusionnel qui s’est établi entre eux. Au fil des heures, Marilyn s’amuse devant l’objectif. Espiègle et mutine, elle joue avec de lourds colliers d’ambre comme avec de légers foulards transparents qui ne cachent pas la cicatrice qu’elle doit à une récente opération de la vésicule biliaire. Sous le regard de Stern, elle se métamorphose en odalisque et en vestale, tantôt gamine, femme-enfant, tantôt femme fatale. Un peu de bleu sur les paupières, de rouge sur les lèvres, et c’est tout. Les photos ne sont pas retouchées. L’œuvre du temps a imprimé sa marque sur le visage de Marilyn. Quand elle sourit, rides et pattes d’oies gravent les contours de ses yeux. Elle est vraie et ne triche pas.

L’ombre de la mort plane sur cette première « dernière séance » – il y en aura une deuxième, Vogue refusant les photos jugées trop dénudées. La prude Amérique a – un peu – évolué en 45 ans, mais on ne peut s’empêcher de songer, avec la mentalité actuelle, combien ces photos n’ont cependant rien de choquant. Mais elles nous interpellent : la fin prochaine de Marilyn s’y reflète en filigrane. Par exemple, quatre photos la représentent inanimée, comme étranglée par ses fabuleux colliers entortillés autour de son cou, ces fameux diamants qui « sont les meilleurs amis d’une femme ». Ces images troublantes d’une femme dans la posture de la mort auraient pu être prises par la police sur les lieux d’un crime. Avec le recul, la mise en scène se révèle saisissante. Sur d’autres photos, Marilyn a le regard absent, perdu dans le lointain comme si, déjà, elle n’appartenait plus à ce monde. Ces gros plans contrastent avec ceux qui offrent d’elle le même sourire qui a ensorcelé l’univers dans les années 50. Enfin, les clichés « ratés » où Marilyn s’est elle-même barrée d’une croix ont une puissance évocatrice qui préfigure sa fin tragique.

Le thème de la mort ressurgit dans les épreuves de la deuxième séance où, cette fois, à la demande de Vogue, Marilyn pose habillée et maquillée. Elle s’y vêt d’une robe noire et semble alors porter son propre deuil. Sur un cliché, de profil, la tête posée sur la main droite et les yeux mi-clos tournés vers le bas, elle ressemble à ces veuves méditerranéennes qui pleurent leurs morts avec force sanglots et exubérance, sauf que son chagrin, à elle, est intériorisé. Sans qu’une larme vienne perler sur sa joue, Marilyn pleure ses illusions perdues, sa jeunesse évanouie et l’enfant qu’elle n’a jamais eu. Semblable à un cygne noir qui entonne son chant d’adieu, elle resplendit une dernière fois sous l’œil de Bert Stern qui nous livre d’elle les portraits les plus beaux et les plus bouleversants.

Dans la nuit du 4 au 5 août 1962, Norma Jeane Baker a quitté ce monde, la veille de la sortie de ce reportage dans Vogue, mais Marilyn Monroe est immortelle… pour l’éternité.

Marilyn – La Dernière séance, au Musée Maillol, 61 rue de Grenelle, Paris VII, tous les jours sauf mardi de 11 heures à 18 heures, prolongation jusqu’au 6 novembre 2006 (le 1er novembre inclus).

www.museemaillol.com


Pour lire le précedent épisode de Zanzi and the City, cliquez ici.

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