Je dois l’avouer humblement : je ne connais pas Salim Kechiouche. Je ne veux pas seulement dire que je ne le connais pas personnellement, mais en outre, que je n’ai jamais vu un seul des films ou pièces dans lesquels il a joué. De plus, je n’ai jamais vu non plus un match de boxe… C’est donc avec les yeux du néophyte que j’ai pris connaissance des différents billets qui ont été publiés sur le blog depuis le début de la semaine. D’emblée, une évidence s’est imposée à moi.
On avait coutume de dire de Grace Kelly qu’elle était « du feu sous la glace ». Dans le même ordre d’idée, à sa manière Salim Kechiouche est, lui aussi, le somptueux produit d’une alliance de contraires. En effet, ce qui m’a frappé en visionnant la vidéo, puis les photos et enfin les peintures, ce sont ces jeux d’ombre et de lumière qui reviennent sans cesse autour de lui. Ce garçon ténébreux brille d’un éclat éblouissant. Plus qu’à la rencontre du jour et de la nuit en une seule et même personne, je songe à une clairière ombragée et baignée de soleil d’un après-midi d’été, ou encore aux reflets d’or et d’ébène d’une ville du sud de l’Ibérie.
À mesure que je progresse dans ma découverte, certes superficielle, de Salim Kechiouche, j’ai l’impression de glisser dans une autre dimension, un univers aux frontières de l’irréel et de la fantasmagorie, où les arts sont déclinés en noir et or. Cette esthétique du clair-obscur imprègne ses portraits réalisés par Michel Giliberti, Youssef Nabil, Pierre & Gilles, de même que les mises en scène du Clan et de Vie et mort de Pier Paolo Pasolini. Elle m’attire confusément, me donne envie d’en savoir plus sur lui. Si l’on entendait parler de Salim Kechiouche sans l’avoir jamais vu, il serait comme les Indes au XVe siècle : un pays lointain qui exerce à distance un pouvoir de fascination sur ceux dont il frappe l’imaginaire. Mais il est bien là, chair et sang, verbe et voix, intensément présent et magnifié par des œuvres qui le rapprochent davantage d’une figure mythologique dont l’humanité confine au divin.
Pour lire le précedent épisode de Zanzi and the City, cliquez ici.
Photo (c) Michel Giliberti.
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Publiée avec l'autorisation de Salim et Michel.
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