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Giuseppe Pelosi (Salim Kechiouche), Photo (c) Eklipse.


Le commentaire de Salim Kechiouche :

Un metteur en scène, Jean Menaud, m'a contacté par le biais de l'ANPE du spectacle, ce qui montre que l'ANPE ça peut servir. J'avais fait déjà un peu de théâtre à La-Scène-Sur-Saône avant que je vienne vivre à Paris. Il m'a contacté pour jouer le rôle de l'assassin de Pasolini, il m'a fait passer une audition. Je me suis donné avec l'énergie que j'avais. Il m'a recontacté une deuxième fois, une troisième fois, il m'a expliqué qu'il avait vu beaucoup d'autres comédiens. Il m'a dit que c'était moi.

Je pense que Jean, c'est un metteur en scène d'instinct, qui sent les gens, ça a accroché vis-à-vis de ça, il voulait quelqu'un qui ait une sorte d'instinct du jeu, il a senti ça chez moi. J'ai joué avec mes vrais sentiments, si je dois pleurer sur scène, je pleure pour de vrai, ce n'est pas que je joue que je pleure.

Jean m'a appris beaucoup de choses, de voir ce qu'il y a derrière un texte, de voir entre les lignes ce que l'on veut vraiment dire. Jean c'est un mec engagé, il est entraînant, avec lui tu vas au charbon. Il me disait " sur scène, tu payes comptant, Salim ". C'est vraiment un grand monsieur. On s'est tous très bien entendus, avec Michel Derville et Cyril Romoli, jeune comédien. Bien que la pièce ne fût pas très joyeuse, on rigolait pas mal avant, quand on avait le trac, et après, Michel disait " elle n'est pas gaie cette opérette ! ".

J'ai appris que Nicolas Cazalé, un des acteurs qui a tourné avec Gaël Morel, trois ans auparavant avait joué le rôle de l'assassin de Pasolini. Cela m'avait déconcerté, cette coïncidence. Jean ne connaissait pas Gaël mais ce n'est pas un pur hasard, tous les deux sont dans l'univers pasolinien, un univers parfois assez dur, avec des ragazzi di vita, des garçons de vie. Nicolas ou moi, on joue d'instinct, et on dégage une sorte d'aura qui correspond à cet univers-là.

Pasolini c'est un univers formidable. Il n'a pas eu une vie facile, il a porté le flambeau à une époque où il ne fallait pas tenir le flambeau, il était seul contre tous, il a tenu bon, c'était quelqu'un de super courageux, de vivant, un grand bonhomme. Ça m'a fait plaisir de pouvoir toucher à cet univers. Même si sa vie n'était pas facile, souvent dans ses films on retrouve un univers assez joyeux, assez beau. Le message qu'il nous a laissé, c'est la paix, la dénonciation du fascisme.

Je pense qu'on a tous fait ça avec nos tripes. Le théâtre c'est vraiment une expérience autre que le cinéma. Pendant plus d'un mois, se dire tous les matins " à dix-huit heures, je suis au théâtre, à vingt heures, on lève le rideau ", c'est une sensation que je n'avais jamais ressentie avant. Au théâtre, c'est direct, tu es jeté dans l'arène, tu dois gérer ton personnage, tu dois gérer tes émotions, tu dois gérer ton espace, tu as une sensation de saut dans le vide, et à la fin, tu arrives à atterrir, bien. C'est une expérience personnelle plus grande que le cinéma. Ces deux approches sont différentes. Contrairement à ce qu'on dit, là où on répète le plus, c'est au cinéma, parce que tu fais vingt fois la prise, tu répètes la même chose. Au théâtre, quand tu joues, tu ne répètes plus, parce que le théâtre, justement, c'est jouer. J'ai vraiment hâte de refaire du théâtre.

© Pascal Faure pour salimkechiouche.com

 

Fiche technique :
Réalisation de la captation : Cyril Legann et Antoine Soltys. Avec... Michel Derville, Salim Kerchiouche, Jean Menaud et Cyrille Romoli. Texte : Michel Azama. Mise en scène : Jean Menaud.
Durée : 105 minutes. Bonus : 55 minutes. Disponible en VF.

Résumé :
La pièce de Michel Azama ne raconte pas la vie et la mort de Pasolini : elle est l'évocation, par le théâtre, d'un destin exceptionnel. Elle est aussi un roman policier où l'assassin serait non pas le jeune homme armé d'un couteau, mais la société bien pensante toute entière, et la victime, promise à l'immortalité des poètes, invulnérable.
Dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975, Pasolini, poète, romancier, cinéaste, meurt assassiné, par un prostitué de passage, sur une plage non loin de Rome. Du Frioul de sa jeunesse à la plage d'Ostie, la pièce de Michel Azama explore les rapports d'un individu avec le monde, avec la société dans laquelle il vit en éternel rebelle. Elle montre son exclusion du Parti Communiste, ses combats, ses bonheurs, ses amours. Loin d'une hagiographie, dans une langue claire, subtile, poétique et contemporaine, sans pudeur, dans une construction cinématographique au-delà du psychologique, Azama nous découvre un homme combattant, un homme déchiré, personne publique, personne privée. Un homme au plus intime. Un homme, bouc émissaire d'un monde qui tue. Un homme-poète qui rejoint Sade, Baudelaire, Copernic, Rimbaud, Giordano Bruno, Villon. Un de ceux qui disent « NON ».

Giuseppe Pelosi (Salim Kechiouche) et Pasolini (Jean Menaud), Photo (c) Eklipse.


L’avis de Joseph Agostini (La Théâtrothèque) :
Pasolini est ici vu comme un véritable kaléïdoscope de souffrances et d'extases, de folies et de vérité. 
« Pasolini est un psychopathe des instincts ». Voilà la sentence lapidaire d'une Italie sociale démocrate réactionnaire et corrompue jusqu'à l'os. Chez les censeurs, pas de place pour le génie. Il faut psychologiser, rationaliser, ordonner, sélectionner, bref, il faut lyncher le bouc émissaire. Pier Paolo Pasolini meurt en novembre 1975, assassiné par un prostitué sur une plage. Il laisse une œuvre considérable, faite de romans, de films, de pamphlets visant une société de masse aliénante, qui n'autorise pas « le dérèglement de tous les sens », la recherche du poète infatigable. Communiste et exclu du parti, primé par l'Office catholique du cinéma et dénoncé pour obscénité, accusé de pervertir une Cité normosée, ravagée par ses tabous, hantée par ses propres fantasmes... Pasolini est le Diable, incarnation des excès les plus proscrits par la morale bien pensante.
Vie et mort de Pier Paolo Pasolini n'encense pas le maître. Elle ne fait que constater le fossé entre l'acte artistique, débridé, et les codes socio-culturels enfermants, par lesquels une minorité domine. Michel Derville est le juge, le député, tous les accusateurs offusqués, pointant du doigt les oeuvres de Pasolini comme autant d'immondices. Jean Menaud, lui, incarne l'écrivain cinéaste, en proie aux procès, à l'humiliation, qui ira, malgré tout, aux limites de l'homosexualité, de la prostitution et de sa propre « vision » artistique, toujours scandaleuse. La vie et la mort de Pasolini arrivent à nos yeux et à nos oreilles. Le texte de Michel Azama éclaire, sobre et touchant. Il mélange l'extrême froideur de la justice et la sensualité des tapins tristes, les crachats des bourgeois et le sens du sacré... Pasolini est ici vu comme un véritable kaléidoscope de souffrances et d'extases, de folies et de vérité. Son mystère reste intact, son calvaire nous est décrit.
L’avis d’Arnaud (Adventice) :
Ode à la marge
Deux corps nus étendus dans l’obscurité. L’un des deux hommes bouge, se redresse : c’est Giuseppe Pelosi (Salim Kechiouche), la petite frappe, que l’on traîne devant le juge d’instruction pour l’accuser du meurtre de Pasolini – meurtre qu’il reconnaît, mais en affirmant son caractère fortuit.
Le juge pointe les incohérences du dossier, démontrant que le poète, romancier et cinéaste du scandale n’a pu être tué par un homme seul – mais, contre toute évidence, et pressé par son avocat, Pelosi endosse l’entière responsabilité du meurtre.
Il va s’asseoir dans un coin de la scène, où il restera prostré pendant toute la durée du spectacle, comme un rappel de l’ignominie finale réservée par l’Italie à l’un de ses plus grands auteurs : un assassinat, méthodique, monstrueux, grossièrement maquillé en virée nocturne avec un petit tapin qui aurait mal tourné…
Dans une mise en scène intense et captivante, la pièce revient alors, par fragments, sur la vie de Pier Paolo Pasolini – l’acharnement des tribunaux contre sa personne et ses œuvres ; le drame de la perte de son frère ; son amour pour sa mère ; la rencontre avec Ninetto Davoli (Cyril Romoli, merveilleux de candeur), égérie de ses films, incarnation de la vie, de la gaieté, formant un contraste saisissant avec le poète hanté par son désir de mort.
Jean Menaud est un Pasolini railleur, exténué, souffrant et jouissant à la fois de l’excommunication permanente dans laquelle le place la société italienne en raison de la critique virulente qu’il en fait à coups de livres et de films, de sa fascination pour les quartiers déshérités, les voyous, et de ses préférences sexuelles. "Cette différence", dit-il, "ce n’est pas une maladie : c’est une force de connaissance".
Tout l’amour de sa mère, tout l’amour de Ninetto n’y pourront rien : au cours d’une scène déchirante, le poète écrit le récit du début d’une soirée qui devait se révéler sanglante – l'annonce de sa propre mort. Et face à ses assassins, face à l’inéluctabilité, en partie désirée, de son destin, il s’exclame : "Tout pue la merde. Tout pue la mort. Maman ! Je ne veux pas mourir…"

Salut de la pièce, Photo (c) Pascal Faure.

Pour plus d’informations :
Superbe édition DVD chez Eklipse, avec des bonus haut de gamme :
Filmographies. Interviews des comédiens et de l'auteur. Making of : En coulisse. Clip de la séance photo avec Pierre & Gilles.


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