[Note rajoutée par DCH : Ceci n'est pas une photo de Zanzi ! Croix de bois, crois de fer, si je mens...]
Aujourd’hui jour des défunts, je vais célébrer le trépas annoncé d’une fête irlando-américaine dont l’heure de gloire est céans passée : Halloween. Tous les indicateurs le disent : Halloween est en déclin et ne fait plus recette. Cela ne m’étonne pas, car cette fête, en France, procédait d’un effet de mode. Or, depuis Coco Chanel, on sait que « la mode est ce qui se démode ». De nombreuses séries et des films de série B ou Z venus d’outre-atlantique avaient, dans les années 90, favorisé la montée en puissance de cette institution qui n’a jamais fait partie de notre patrimoine national et de nos traditions.
Preuve que les voyages transatlantiques ne réussissent vraiment pas à tout ce qui nous vient d’Amérique, la fête de la veille de la Toussaint, une fois arrivée chez nous, fut pratiquée à la française, c’est-à-dire de façon bordélique et désordonnée. Pour autant que je sache, Halloween c’est le 31 octobre, pas le 30 octobre ni le 1er novembre. Cet axiome n’a manifestement jamais été assimilé par les petits enfants de 4 à 19 ans qui, sans vergogne, viennent quémander des bonbons trois ou quatre jours d’affilée ! Il faut bien qu’ils s’occupent, les pauvres chéris, puisque Halloween tombe en plein pendant les vacances de Toussaint.
C’est vrai, cela m’a toujours fait râler. Quitte à adopter les traditions des autres, autant les appliquer correctement. Autre sujet de fâcherie : l’âge des enfants déguisés et masqués et encagoulés : la plupart avaient en effet passé l’âge de jouer à ces gamineries, certains frisant davantage la vingtaine d’années au compteur que la dizaine ! Je parie qu’ils végètent encore en 3e de collège…
Heureusement, j’ai un bébé chien qui est une véritable créature de l’enfer. Ma toutoune d’amour à moi est un molosse, et comme par hasard, elle déteste les déguisements et les masques. Le carnaval l’énerve, elle n’aurait jamais pu être une bonne vénichienne. Bref, quand ces morpions habillés en fantômes, sorcières et tueur en série à la Scream viennent frapper à la porte, elle aboie de sa grosse voix et se précipite comme une furie à leur rencontre. L’effet est saisissant et tout à fait dans l’esprit d’Halloween quand le vestibule est allumé et que, de l’extérieur, on voit son ombre projetée grossir à mesure qu’elle s’approche de la porte d’entrée. Curieusement, les vrais petits enfants en ont moins peur que les faux, et j’ai bien ri la fois où j’ai vu un grand dadais d’au moins 1m80 détaler devant elle sans demander son reste.
Enfin, hormis dans quelques poches de résistance (Disneyland, McDo et Quick… en fait tous les lieux où les mômes sont les consommateurs privilégiés), il semble que Halloween tende à disparaître de la surface de la France. C’est le gang des dentistes qui va s’en attrister, tous ces bonbons et sucreries leur apportaient des clients !!!
Je ne vais certes pas pleurer sur la disparition programmée de ce phénomène, mais en fait, j’aime bien l’image de cette citrouille transformée en lanterne. Je lui trouve quelque chose de magique. Cela me plairait bien d’organiser une veillée au cimetière, sous la seule lumière de Jack O’Lantern et de la lune (pleine, bien sûr), sur fond de décor macabre et d’arbres se dépouillant de leur ramage. J’aimerais que des esprits entre deux rives viennent tournoyer près de moi (nous, à plusieurs ce serait plus drôle) et qu’une complainte s’élève, qui pourrait être le chant des spectres ou celui du vent dans les frondaisons.
Fi d’Halloween, mais il faut sauver les citrouilles. Vive les cucurbitacées !
Pour lire le précedent épisode de Zanzi and the City, cliquez ici.
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