Fiche technique :
Avec Nanni Moretti, Margarita Lozano, Ferruccio de Ceresa, Enrica Maria Modugno, Marco Messeri, Roberto Vezzosi, Dario Cantarelli, Vincenzo Salemme et Eugenio Masciari. Réalisation : Nanni Moretti. Scénario : Nanni Moretti et Sandro Petraglia. Directeur de la photographie : Franco Di Giacomo. Compositeur : Nicola Piovani.
Durée : 94 mn. Disponible en VO et VF.
Résumé :
Nommé dans une paroisse de Rome, un jeune prêtre quitte la petite île où il vit depuis dix ans et retourne dans sa ville natale. Là, il trouve une église vide et abandonnée, même de Dieu. Aux prises avec une famille à problèmes et trop intransigeant et moralisateur, il est rejeté de tous et connaît l'échec. Il part comme missionnaire.
L’avis de Jean Yves :
Est-ce que la foi chrétienne battrait de l'aile de l'autre côté des Alpes ? Il suffit de suivre à Rome la soutane de Don Giulio (Nanni Moretti lui-même) pour s'en convaincre.
Le bon prêtre vient de quitter sa paroisse, dans une petite île du Sud où tout se passe encore comme autrefois, pour Rome, sa ville natale où il n'est plus revenu depuis de nombreuses années.
On l'affecte aux destinées d'une église de faubourgs, vide et désertée par les fidèles depuis que le prêtre a pris ses cliques et ses claques pour savourer les joies du concubinage. Choquant !
Don Giulio retrouve aussi sa famille et ses vieux amis : le couple de ses parents est menacé par le démon de midi qui démange son père, Gianni le libraire va draguer les beaux garçons dans les cinémas, Andréa est en prison pour terrorisme. Choquant encore !
Tout allait tellement mieux avant, lorsque Dieu régentait les faits et gestes de ce petit monde. Aujourd'hui, le curé d'autrefois est un homme perdu, déboussolé, c'est un martien dont on refuse l'aide spirituelle.
Don Giulio a beau prêcher, sermonner, faire la morale autour de lui : les oreilles se bouchent, on ne veut plus entendre sa bonne parole.
Car le processus s'est inversé. On le sait bien, de nos jours ce n'est plus en écoutant conseils et paroles de réconfort qu'on affronte la vie avec les meilleures armes, c'est au contraire en parlant, en trouvant un interlocuteur qui vous en dit le moins possible : Don Giulio ne savait pas que le domaine « psy », jusque dans Rome, avait remplacé l'Evangile.
La Messe est finie illustre ce constat, dans un style aigre-doux, cocasse et tragique, au-delà d'un comique au premier degré.
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