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Fiche technique :
Créateur : Alan Ball. Production : Produit en association avec "The Greenblatt Janollari Studio". Producteur exécutif : Alan Ball, Robert Greenblatt, David Janollari, Alan Poul. Co-producteur exécutif : Bruce Eric Kaplan.
Avec : PETER KRAUSE (Nate Fisher), MICHAEL C. HALL (David Fisher), FRANCES CONROY (Ruth Fisher), LAUREN AMBROSE (Claire Fisher), FREDDY RODRIGUEZ (Federico Diaz), MATHEW ST. PATRICK (Keith Charles), RACHEL GRIFFITHS as Brenda Chenowith.

 


L'avis de mérovingien02
:


 

 

Le corbillard coloré de Claire Fisher roule sur une route au milieu du désert californien. Au bout du chemin : une lumière éblouissante. Le Paradis ? Un symbole d'apaisement comme si la jeune fille était enfin capable d'aller de l'avant ? Sans doute les deux. Quoiqu'il en soit, cette image évocatrice utilisée pour l'affiche promotionnelle de la saison 5 de Six Feet Under (et largement développée dans une magnifique bande-annonce) préfigure déjà une sorte d'accomplissement pour la série... mais aussi sa conclusion, comme le souligne le slogan sobre et émouvant : chaque chose, chaque personne, chaque endroit finit par disparaître.
Trop souvent à la télévision, quand une série s'arrête, c'est qu'elle n'attire plus les spectateurs. C'est qu'elle a été étirée inutilement jusqu'à perdre toute sa saveur, la faute à des chaînes moins soucieuses de l'inspiration des auteurs que de presser le citron jusqu'à la dernière goutte. Combien de monuments télévisuels ont-ils finit par disparaître dans l'indifférence générale après plusieurs saisons de trop ? Qui s'intéresse encore aux problèmes des Urgences et qui n'a pas lâché le fil des X-Files après (ou bien avant) le départ de David Duchovny ? Dans ce contexte de course à l'audimat, Six Feet Under fait figure d'exception. Parce que l'annonce de la fin de la série ne découle ni d'une perte de reconnaissance publique et critique, ni du départ de certains membres du casting, ni même d'une volonté d'HBO d'arrêter les frais. Non, ici, la décision incombe entièrement au créateur du show, Alan Ball, qui a préféré partir en pleine gloire au lieu d'épuiser sa créativité. Un choix courageux mais somme toute logique pour peu que l'on ait suivi attentivement l'évolution des personnages au fil des quatre premières (et sublimes) saisons. À force d'être confrontés quotidiennement à la Mort, il fallait qu'un jour ou l'autre ils finissent tous par l'accepter comme faisant partie intégrante de la vie.
C'est donc autour de cette acceptation finale que le scénariste d'American Beauty a bâti la dernière année de Six Feet Under, condensant en 12 épisodes tout ce qu'il avait encore à dire, jonglant avec certains impératifs indépendants de sa volonté (Rachel Griffith, alias Brenda, véritablement enceinte pendant le tournage) et mettant les bouchées doubles pour boucler sa thématique existentialiste par une véritable apothéose artistique. Le résultat est d'une perfection de chaque instant, un chef-d'œuvre d'intelligence et d'émotion. C'est tout simplement la meilleure saison de la série.
Aspirant tous à une certaine idée du conformisme après de nombreux égarements et remises en question, les Fisher se heurtent au regard des autres et sont freinés dans leur quête d'accomplissement par les aléas de la vie. Alors que Claire n'aspire qu'à être une artiste reconnue, la voilà mise en face de sa plus grande angoisse : et si elle n'avait pas de talent, cette étincelle qu'on appelle le génie ? Après s'être laissée bercer par la hype attitude pendant deux années de cours, la petite dernière de la famille décide de quitter sa clique de camarades branchés et se dégote un boulot d'intérim dans une boîte aux antipodes de sa personnalité. De leur côté, Keith et David aimeraient goûter aux joies de la paternité mais doivent batailler pour qu'on les reconnaisse en tant que gays ET parents. Pendant ce temps, Nate et Brenda, le couple en apparence fusionnel et parfait vole en éclats, mettent à mal le cliché de l'harmonie amoureuse. La saison débute par un mariage où la façade joyeuse cache de profonds malaises, le troisième épisode voit Nate célébrer ses 40 ans avant de virer au règlement de comptes. Dans les deux cas, un oiseau viendra perturber la fête, figure quasi-surnaturelle rappelant aussi bien l'ombre fantomatique de Lisa (Brenda n'est-elle pas forcée d'accepter d'élever l'enfant d'une autre ?) qu'un avertissement du divin renvoyant évidemment au corbeau du générique.
Plus que jamais, Six Feet Under nous parle du spleen de l'existence écrasée par la fatalité (le parallèle entre Ruth et sa fille, toutes deux en couple avec des hommes victimes de troubles psychologiques), de cette difficulté à vivre avec les autres et à se dévoiler. Les séquences les plus fortes et lourdes de sens sont d'ailleurs celles qui se passent de dialogues comme ces réunions de quakers où le silence renvoie autant au malaise qu'à la méditation. À plusieurs reprises, la réalisation offre plusieurs points de vue sur un personnage : celui du concerné et celui qui le voit sans vraiment le connaître. On pense entre autre à l'enfance de George, assistant au suicide de sa mère, ce que Ruth ignore, ou bien cette vision de Ruth sur ses années à s'occuper d'une grand-mère invalide.
Comme si Alan Ball cherchait à boucler la boucle, il confère à la cinquième saison de sa série une construction symétrique à la première. Outre de nombreux rappels bienvenus comme la réapparition de la pétillante Angela qui couche ici avec Rico ou le retour du coiffeur permettant à Ruth de mettre ses histoires d'amour passées en perspective (délirant fantasme de tir à la carabine sur les hommes de son cœur), le décès de Nathaniel Fisher Jr dans le dernier tiers de la saison opère comme un écho à celui du pater qui mourrait dans l'épisode pilote. Mais alors que chacun tentait de nier autrefois cette disparition tragique, le deuil servira cette fois de déclencheur à une prise de conscience : il faut savoir profiter au maximum de la vie tant qu'il est encore temps. Alors que la série s'ouvrait sur des pubs promouvant une mort clean et aseptisée, les Fisher seront contraints de regarder la Mort en face (le corps de Nate défiguré par les dons d'organes, enterrement naturel) quitte à se prendre une décharge électrique en pleine face. Totalement bouleversés pendant plusieurs semaines (l'avant-dernier épisode filmé caméra à l'épaule en recourant à des longues focales traduit bien cette perte de repères), les membres de la famille finiront par accepter d'aller de l'avant, rompant le cercle dans lequel ils s'étaient enfermés. Ruth finit par concevoir le mariage sans vivre avec son mari et décide d'aller vivre là où elle était la plus heureuse ; David affronte enfin sa peur panique de la mort (incarné par une vision de son agresseur sous une capuche rouge) et Claire s'en va pour New York, débarrassée de ce besoin vital de se sentir artiste et d'être « cool » (superbe métaphore de l'accident du corbillard coloré). Sa relation avec un avocat de son travail est une des plus belles de la série parce qu'elle montre une Claire capable de s'ouvrir à des choses qu'elle aurait fustigé quelques mois auparavant. Le beau gosse n'est pas le monolithe réac’ et pro-Bush que semble suggérer une discussion autour de la guerre en Irak. Derrière les personnalités apparemment contradictoires des deux jeunes gens, il y a une attirance et un amour simple, cet amour qui nous pousse à se soutenir dans l'adversité ou à se faire découvrir de nouvelles musiques. C'est d'ailleurs ce besoin d'être tout simplement heureux qui rend la mort de Nate si belle, parce que dépourvue de jugement puritain : si le mari de Brenda décède violemment, il aura au moins connu le bonheur pur dans les bras d'une autre femme avec laquelle il était en phase. La façon dont il rejette sa femme à l'hôpital n'apparaît alors pas comme une grosse ficelle lacrymale mais tout simplement comme la délivrance de deux personnes qui n'avaient, en fin de compte, rien à faire ensemble.
On ne répètera jamais assez à quel point le final de la série est un pur joyau qui synthétise à merveille toute la sève des 5 saisons. Débutant par une naissance (l'épitaphe suspendue comme un sursis), accompagnant les Fisher jusqu'à leur mort en passant par tous ces passages obligés de l'existence (anniversaires, mariages), l'épisode est un crève-cœur déchirant en même temps qu'une invitation à sauter dans le grand vide de la Vie. Alors acceptons nous aussi de parcourir la route qui s'étend devant nous. La voiture calera peut-être, il faudra sûrement faire des choix aux différents carrefours mais l'essentiel est de profiter de chaque instant du voyage... jusqu'au bout du chemin.

Pour plus d’informations :
Le site officiel de la série (US)
Le site officiel de la série (F)

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