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Fiche technique :
Avec Jun Hee Lee, Raymond Ma, Julia Nickson-Soul, Kevin Kleinberg et Jerry Hernandez. Réalisation : Quentin Lee. Scénario : Quentin Lee. Images : James Yuan. Montage : Christine Kim. Musique originale : Steven Pramoto.
Durée : 88 mn. Disponible en VO et VOST.




Résumé :
Ethan (Jun Hee Lee), un jeune étudiant américain d’origine chinoise, aide son père (Raymond Ma), prospère commerçant, à sa boutique. Un soir, ils sont braqués par un jeune homme que le père tue de sang-froid. Après cette scène fondatrice du film, on apprend que le garçon et son frère vivent mal le remariage, après le décès de leur mère, du père avec une femme ayant elle-même un fils de leur âge. Ethan est gay, en cachette des siens, ce que découvre sa belle-mère (Julia Nickson-Soul) à cause d’une revue porno gay mal dissimulée. Elle s’empresse, perfide, de la montrer au père qui chasse immédiatement son fils de la maison.



Le garçon n’a guère alors d’autres solutions que de se prostituer pour subsister. Dès son arrivée sur le trottoir, un mignon dealer de son âge, Remigio, tombe amoureux de lui. Il offre à Ethan, en tout bien tout honneur, de partager son modeste logis. Malgré leur intimité, Ethan, trop blessé par la vie, reste replié sur lui-même. Un jour, Ethan apprend par son frère que les siens seront absents de la maison familiale pour Thanksgiving. Par vengeance, accompagné de Remigio, il décide de la cambrioler. Mais ses habitants rentreront plus tôt que prévu...


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L’avis de Bernard Alapetite :
À la lecture du résumé, vous aurez compris que l’originalité n’est pas l’atout majeur des prémices du scénario de L’Enfer d’Ethan. En revanche, Quentin Lee propose un film très juste où chaque phrase du dialogue sonne vrai. Il réussit, chose très difficile et rare, surtout dans le cinéma gay, le mélange des genres que sont le drame familial, la romance gay et le film de suspense.



L’Enfer d’Ethan contient habilement une histoire dans l’histoire. Celle de la façon dont un père chinois traditionnel rejette son fils gay. Quand le film commence, Ethan Mao, 18 ans, est conscient du fait qu'il est homosexuel, mais son père – tenant d’une éducation stricte – l’ignore. Sarah, sa belle-mère narcissique, s'intéresse peu à Ethan et à son frère, leur préférant son fils Josh (Kevin Kleinberg) qu’elle a eu d’un premier lit. Lorsque Sarah découvre un magazine porno gay dans la chambre d’Ethan et le donne à son mari, elle prévoit et espère qu'il la débarrassera de son beau-fils qu'elle déteste. Ce qui ne manque pas d’arriver.



Tout cela est rapidement mené sans pathos ni lourdeur. Ce conflit prestement exposé introduit ce qui est le cœur du film, la confrontation entre Ethan, accompagné de Remigio, et sa famille, dans un huis clos toujours dynamisé par de longs plans séquences qui suivent les protagonistes dans les différentes pièces de la villa, rompant ainsi la monotonie qui aurait pu gagner le film, tout en conservant un suspense tendu jusqu’au coup de théâtre final qui propose une fin ouverte, avec une alternative surprenante. À la toute dernière minute, Quentin Lee nous rappelle qu’il est friand de contraintes scénaristiques.


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Par ce scénario linéaire, Quentin Lee prend le contre-pied de Drift, son premier long-métrage à la construction très formelle qui, malheureusement, péchait à la fois par le jeu approximatif de ses acteurs et par son filmage médiocre. Ici, la fluidité de la caméra, presque toujours portée – un peu trop souvent tout de même – fait merveille, aussi bien dans les scènes d’extérieur tournées en vidéo. À ce propos, Quentin Lee aurait dû plus « aérer » son film, notamment les longs plans séquences à l’intérieur de la maison qui sont, eux, filmés en 35mn. Mais on est toujours heureux de constater les progrès d’un cinéaste qui a corrigé les défauts de son précédent film sans perdre son goût pour l’expérimentation.



On a d’emblée de la sympathie pour Ethan et Remigio, grâce aux deux jeunes acteurs très convaincants. Raymond Ma, un vétéran des séries télévisées (Old school, Starsky & Hutch), apporte une véritable épaisseur au rôle du père d'Ethan.


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Le titre français n’est guère heureux : l’original, Ethan Mao, le nom et prénom du héros, convenait parfaitement à la simplicité du film. La clarté dans son architecture sert le réalisateur qui peut y instiller des thèmes annexes, comme les conflits dans les familles d’émigrés – entre les jeunes,influencés par la culture occidentale, et les pères, restés proches de leur morale traditionnelle – ou le problème des mariages dans lesquels un homme mûr croit acheter l’amour de sa jeune femme en lui procurant l’aisance matérielle ; la discrimination raciale que subit une famille d’émigrés installée dans un quartier habité par la classe moyenne... tout cela sans perdre jamais le fil de son histoire.


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L’Enfer d’Ethan a reçu un accueil enthousiaste dans les festivals gays à travers le monde où il a été souvent primé. En revanche, la critique américaine a été beaucoup plus réservée, lui reprochant principalement que les deux tiers du film ressemblent à du théâtre filmé. Une telle allégation montre encore une fois la méconnaissance de la pratique cinématographique de la part de la critique, là-bas comme ici. Quentin Lee déplace continuellement les personnages dans la maison où ils sont séquestrés, les isole souvent par couple et varie les décors et les situations : ce qui serait très difficile au théâtre.



Mais l’impossibilité d’adapter le scénario au théâtre viendrait surtout de la jeunesse des rôles principaux. S’il est possible de faire jouer au cinéma de jeunes acteurs inexpérimentés – et ils le sont le plus souvent, par définition même, comme dans ce film qui pourtant bénéficie d’un filmage inventif mais contraignant pour eux, composé en majorité de plans séquences, dont on peut toujours multiplier les prises –, il serait tout à fait impossible de leur faire jouer sur scène toutes ces situations et leur faire apprendre autant de texte. Une pièce n’est pas autre chose qu’un très long plan séquence de plus d’une heure trente. On comprend bien qu’un tel exploit est hors de portée de la presque totalité des jeunes acteurs. En plus, n’oublions pas l’énorme contrainte de l’aspect physique – dans ce cas, mignon et asiatique – qui pèse sur le casting.


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Les éditeurs de DVD, comme les attaché(e)s de presse, devraient s’apercevoir que c’est parfois un bien mauvais service à rendre au cinéaste que de publier sa note d’intention, quelque soit par ailleurs la qualité de son film. Quand Quentin Lee déclare : « Quand j’étudiais la littérature, les personnages de Thomas Hardy m’ont beaucoup inspiré comme Tess d’Urberville ou Jude l’Obscur. L’étude emphatique de ces personnages sans illusions et défavorisés a laissé en moi un souvenir indélébile. J’étais particulièrement fasciné par l’ironique innocence de Tess, violée à la trentième page, mais qui ensuite poursuit sa vie avec la candeur d’une vierge effarouchée ! L’Enfer d’Ethan est un hommage à Tess avec des clins d’œil à Bonnie & Clide et Roméo & Juliette. » On a beau chercher, ces influences ne sont guère perceptibles dans son œuvre.



Et quand il nous dit que son style est un métissage entre celui de Truffaut, Wong Kar Wai, De Palma et Ozu : on a surtout envie de rétorquer qu’un peu de modestie est souhaitable, aussi talentueux et ambitieux soit-il. On doute tout de même qu’il parvienne jamais à réaliser cette improbable synthèse que je visualise assez mal...
Quentin Lee a lâché la caméra temporairement pour écrire son premier roman, Dress like a boy, vraisemblablement et passablement autobiographique, qui met en scène un jeune gay perturbé autant par son identité asiatique dans un monde occidental que par son homosexualité…

L’Enfer d’Ethan est un film gay paradoxalement original, malgré un point de départ convenu qui sait mêler habilement plusieurs genres cinématographiques. Il est servi par deux acteurs aussi adorables que sympathiques. Il faudrait avoir un cœur de pierre pour n’être pas touché par son dénouement…
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