Mes lectrices et mes lecteurs savent à quel point le 14 février peut me perturber. La plupart des journaux quotidiens qui paraissent ce jour-là cèdent, depuis des années, à la manie de publier des messages d’amour de leur lectorat. C’est niaiseux, drôle ou sirupeux, mal écrit ou bien tourné, mais ça dégouline de bons sentiments écœurants. Bien évidemment, personne n’a jamais envoyé à La Voix du Nord ou à Libération ou à Jeune & Jolie un message d’amour à mon attention. Eh bien, allez tous vous faire foutre avec ce bordel de merde de fête commerciale à la con ! Ayez au moins la décence de respecter ceux qui souffrent de n’être pas aimés, arrêtez de vous bécoter sur les bancs publics, dans le métro, sur le trottoir, bref partout ! Beurk, vous me faites gerber avec vos démonstrations d’affection.
Je me calme…
Je me demandais sous quel angle j’allais bien pouvoir traiter un sujet aussi chiant que la Saint-Valentin. Alors, en hommage à Fabien (Oscar de la rupture crasse et salope et lâche de veille de Saint-Valentin 2005) et à Laurent (Oscar 2006) et à tous les autres nominés, voici comment je conçois une Saint-Valentin réussie :
Historiquement, il y a bel et bien eu un « massacre de la Saint-Valentin », à Chicago, le 14 février 1929. Al Capone avait commandité l’élimination de la bande des North Siders, des malfrats irlandais avec lesquels il était en rivalité. Jack McGurn, dit « La Sulfateuse », est chargé de réunir des tueurs pour anéantir la bande des North Siders et en particulier son chef, George Bugs Moran, dit « Moran le Branque ». Cet épisode constitua l’apothéose de la guerre des gangs dans le Chicago de la prohibition. Son retentissement inspira d’ailleurs l’intrigue de départ du film Certains l’aiment chaud (1959) de Billy Wilder, dans lequel Tony Curtis et Jack Lemmon sont témoins du massacre de la Saint-Valentin où les personnages historiques de « La Sulfateuse » et de « Moran le Branque » deviennent Spats Colombo ou « Colombo les Guêtres » (excellent George Raft) et « Johnny cure-dents ».
À défaut de pouvoir vous présenter la scène du massacre, j’ai réussi à dégoter le duo Curtis-Lemmon en travestis (dans leurs rôle de Joséphine et Daphné).
Dépêchez-vous messieurs-dames, vous allez manquer le train ! Tout comme moi, il y a longtemps, j’ai manqué le train de l’amour…
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