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Fiche technique :
Avec Avec Si Han, Hu Jun. Réalisation : Zhang Yuan. Scénario : Zhang Yuan et Wang Xiaobo. Photographie : Zhang Jian. Musique : Xiang Min. Montage : Vincent Levy.
Durée : 90 mn. Disponible en VO et VOST.


Résumé :
Les vespasiennes d’un parc public sont devenues le lieu de rencontre privilégié des homosexuels de la capitale chinoise. La police tente de les surprendre afin de les rééduquer par des punitions enfantines. Un policier (Hu Jun) est troublé par un de ces jeunes hommes. A Lan (Si Han), jeune écrivain, aime y draguer. Lors d'une rafle, l'auteur du trouble est fait prisonnier par le policier ; ils vont passer la nuit tous les deux seuls au poste de police. La garde à vue bascule vite dans une évocation inattendue de la vie du jeune homme, son enfance et surtout sa quête incessante d’amour. Des tranches de vie d’un homosexuel masochiste qui plongent le policier dans des sentiments troubles à l’égard de son prisonnier... Une curieuse histoire d’amour est en train de se nouer.
L’avis de Bernard Alapetite (Eklipse) :
Tout d’abord, petit éclaircissement sur ce titre mystérieux : East Palace, West Palace est un terme utilisé par les homosexuels pékinois pour désigner les toilettes publiques bordant la Cité Interdite. Ce lieu est leur point de rencontre favori.
Dès les premières images, nous savons que nous sommes dans un film chinois. Le générique s’inscrit sur un lent pano sur une végétation étique dont les branches grises dessinent comme des caractères chinois sur un pan de mur gris-bleu. L’esthétique de tout le film est déjà dans ces images : lenteur des mouvements d’appareils, ton froid avec une dominante des bleus, ambiances nocturnes et grand soin du cadre.
Le film est divisé en deux parties très inégales. La première nous montre A Lan dans son activité de drague. D’abord dans une vespasienne, comme dans Le Protégé de madame Qin film à la fois plus joyeux et plus informatif que celui-ci, mais beaucoup moins soigné formellement, puis dans un parc et cette fois, on songe aux Garçons de cristal de Bai Xianyong, chef d’œuvre de la littérature gay. Les pissotières et les parcs semblent être les épicentres de la vie homosexuelle chinoise.  
Avec ces films, nous découvrions que l’homosexualité existait en Chine, ce qui n’est pas à proprement parlé une surprise, bien que les autorités de ce pays l’ont toujours nié (comme le sida). D’ailleurs le film insiste sur l’impasse d’une sexualité confrontée à un tel déni qu’elle n’a même pas de mot dans sa langue pour la nommer.
Dans la deuxième partie qui commence après le premier quart du film, East Palace, West Palace ne peut renier son origine théâtrale (la pièce a été jouée en France). La suite du film se déroule presque uniquement dans la pièce d’un commissariat vide qui ressemble bien peu à l’idée que l’on se fait d’un commissariat en Chine ou ailleurs, à l’exception de courtes séquences dont certaines très sensuelles illustreront la confession de A Lan à son geôlier. L’interrogatoire va dériver vers une sorte de drague, presque aussi surprenante que si Lino Ventura essayait de séduire Michel Serrault, et vice-versa, dans Garde à vue... Le film intéresse par la qualité des interprètes et l’enjeu qu’il représente dans la Chine d’aujourd’hui. Le fait de montrer des rapports maître-esclave, un policier fasciné par le passé trouble de celui qu’il a arrêté et enfin la séduction déclarée qu’entreprend le jeune écrivain envers le policier, est totalement inattendu par rapport à ce que l’on croit savoir de l’attitude des autorités qui balancent constamment entre permissivité et répression.
Tout le film explique deux itinéraires : un qui sait ce qu'il est mais qui ne peut pas en parler. L'autre qui va vouloir écouter et qui doute de ce qu'il est venu chercher. Les deux hommes se reflètent (il y a plusieurs fois l’image d’un des deux hommes dans un miroir) et illustrent tant l'homosexualité innée que celle dite acquise. Le film montre toutes ses ombres, ses luttes intérieures, cette résistance d'hommes contre ce régime qui les considère anormaux.
Et l'attrait devient de plus en plus irrésistible, on glisse vers les jeux sado-masochistes avec menottes, travestissement… La torture devient amour supplicié. À la fin, ce n'est plus une histoire chinoise. C'est tout notre schéma de tabous qui explose, avec la remise en question totale du policier.
Alors que la mise en scène de cette confrontation se réduit à une suite de champ/contre champ, les courtes scènes très picturales de la vie de A Lan sont filmées aussi bien en travelling qu’en caméra portée ou encore à la grue.
Les deux acteurs sont exceptionnels. Hu Jun, qui joue le policier, est certes un acteur populaire en Chine, du fait de ses nombreuses apparitions dans de nombreux téléfilms ou séries, mais il n’en est pas moins considéré comme l’un des plus grands acteurs de théâtre de sa génération. Il est membre de la compagnie "Beijing People’s Art Theatre", la compagnie de théâtre dramatique et moderne de renom national (RPC). Il excella dans la très célèbre pièce de Beckett En attendant Godot, qui fut présentée tant en Chine qu’en Allemagne. La pièce East Palace, West Palace lui permit également de jouer à l’étranger et de se faire remarquer comme cela fut le cas au festival d’Edinburgh. Hu Jun n’est pas seulement un « théatreux » et certaines productions cinématographiques lui offrent de grands rôles comme pour Liehuo Enyuan en 1990, de Xie Yuzhen, ou bien encore en reprenant la pièce qui le révéla, East Palace, West Palace de Zhang Yuan en 1996. Il obtiendra d’ailleurs, à juste titre, pour ce dernier le prix du meilleur acteur au Festival du Film de Taormina (Italie) en 1997. Le public gay français le connaît aussi pour son interprétation du promoteur amoureux dans Lan yu de Stanley Kwan. Quand à Si Han, c’est sa première apparition à l’écran. Auparavant, il était animateur radio et doubleur de films. À Cannes en 1997, il décrivait ainsi son travail : « La forme du film accorde une grande importance au récit, aux dialogues. Le rôle d’A Lan appelait un accent considérable sur la voix, le rythme, le souffle intérieur. Je lui ai appliqué la technique des “quatre s” : “sad, sensitive, soft, sexy” (“triste, sensible, tendre et sensuel”). J’ai essayé de composer un personnage qui a connu la souffrance, a été fortement ébranlé psychologiquement et cherche l’amour et la reconnaissance de l’autre. »
Zhang Yuan aime se pencher sur les marginaux de la société chinoise : qu'ils soient enfants inadaptés (Mama 1990), ados délinquants (Beijing Bastard 1992), ou donc de jeunes homos. Si l'on ajoute cette obstination à se passer des subventions de son pays, on peut considérer qu'il est l'un des leaders du cinéma indépendant chinois.
Le film a fait partie de la sélection « Un Certain Regard » 1997 à Cannes. Mais le cinéaste n’a pu se rendre en France. Les autorités chinoises ont purement et simplement confisqué son passeport, sans aucune justification, l'empêchant de fait de se rendre à Cannes, et ont fait pression sur le Bureau du Festival pour que son film soit retiré de la sélection officielle (il est arrivé en une seule copie, par valise diplomatique). Le film a pourtant été tourné à Pékin en toute légalité. Remarquons que le tournage proprement dit a été en majeure partie financé par Zhang Yuan lui-même, marquant ainsi clairement sa position d'indépendance vis-à-vis des Studios Officiels chinois. Une fois tourné, les rushes ont été envoyés en France et le montage du film s'est effectué à Paris. Il a bénéficié d'une aide du Ministère des affaires étrangères français. Zhang Yuan n'a d'autre part jamais revendiqué l'étiquette de « dissident ». Il a tourné depuis plusieurs films : Seventeen years (1999), I love you (2001)…
Le film existe en DVD en France. Il est édité par Optimale. Il comporte un making of malheureusement sous-titré qu’en anglais. En outre, la compression du film est médiocre, ce qui rend parfois l’image instable surtout dans la première moitié du film.

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