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Fiche technique :

Avec Lukas Haas, David Arquette, Keith David, Elliott Gould, Arliss Howard, John C. McGinley, Wilson Cruz, Terence Dashon et Richard Kind. Réalisation : Scott Silver. Scénario : Scott Silver. Directeur de la photographie : Tom Richmond. Ingénieur du son : Mike Moser. Musique : Charles Brown et Danny Caron. Directeur artistique : William P. Paine. Monteur : Dorian Harris
Durée : 96 mn. Disponible en VO et VOST.


Résumé :

John (David Arquette), tout comme son ami Donner (Lukas Haas), est SDF et vit de prostitution sur Santa Monica Boulevard à Los Angeles. Et aujourd’hui, il compte gagner un maximum d’argent car demain c’est Noël et son anniversaire. Une double fête qu’il projette de célébrer en passant une nuit dans l’hôtel le plus luxueux de la ville. En attendant, il décide de piquer un petit somme sur la pelouse d’un parc public par ce matin ensoleillé.
Au réveil, il s’aperçoit que ses tennis porte-bonheur et son argent ont disparu. Avec ces chaussures à ses pieds, rien de mauvais ne pouvait lui arriver, mais à présent, il doit faire face à une nouvelle journée d’errance. Ce n’est pas le « pied » de tapiner les pieds nus. Ces chaussures seront le fil rouge ténu du film.



L’avis de
Bernard Alapetite :
Johns est le premier long métrage de Scott Silver, après plusieurs courts et de nombreux documentaires pour les télévisions américaines. Il a réalisé depuis un autre film, Mod squad. Il a rédigé son scénario après moult interviews de prostitués de Santa Monica Boulevard. On apprend ainsi que tous les tapins du célèbre boulevard se font appeler « John » d’où le pluriel insolite du titre. Ce parti pris documentaire est très présent dans le film, beaucoup plus que dans My Own Private Idaho ou que dans Hustler White auxquels on ne peut s’empêcher de penser. Johns est plus proche de Macadam Cow-boy dont il plagie la fin avec talent. On peut repérer d’autres influences comme celles de Flesh et de L’Épouvantail et une citation de Murs Murs d’Agnès Varda.
Laissons Scott Silver raconter la genèse de son œuvre : « J’ai écrit le scénario de Johns lors de mon premier Noël à Hollywood. Un matin en roulant sur Santa Monica boulevard, j’ai vu des jeunes mecs qui tapinaient. Ces gamins incarnaient pour moi la solitude et la marginalité. Je décidais d’en faire une histoire, une histoire d’amitié et d’amour dans un univers dépourvu d’humanité... Je voulais que les deux personnages principaux vivent une amitié dans un contexte dur où l’amitié n’existe quasiment jamais... Je suis allé dans les quartiers chauds où les garçons se prostituent, équipé d’un magnétophone et lesté d’argent liquide. La plupart de ces jeunes sont armés et défoncés. Je les payais pour qu’ils me parlent... »

Johns nous plonge crûment dans le monde de la prostitution masculine. On découvre que les personnes les plus dangereuses ne sont pas forcément les prostitués aux abois mais leurs michetons aux appétits sexuels souvent incontrôlables et qui, une fois qu’ils ont payé, se lâchent gravement. Johns décrit ce quotidien voué aux agressions continuelles, dominés par la méfiance et la peur. Il dénonce le pouvoir destructeur de l’argent et met en lumière les chimères dérisoires qui se consument à petit feu au fil du récit. Les clients paient souvent pour s’extirper du carcan de la honte et de la haine de soi, mais aussi pour s’autoriser, dans la parenthèse de la passe, toutes les cruautés, giflant, poignardant ou tuant ce partenaire qui n’est séduisant que parce qu’il est offert. On peut néanmoins regretter la dimension catholique du film peu convaincante mêlant sans trop y croire ange gardien black, péché, rédemption et autres bondieuseries.
La caractéristique principale du film est la litote cinématographique ; nous ne verrons aucun acte sexuel pas plus que de nudité, la violence omniprésente ne sera pas exposée mais pèse sur tout le film. Pourtant on comprend tout du sordide de la vie des deux garçons. L’argent, l’amour, la solitude constituent trois thèmes qui hantent le film qui respecte la règle des trois unités du théâtre classique, 1) le temps : Quasiment trois jours (La veille de Noël, le jour de Noël et le lendemain) ; cette contrainte un peu gratuite nuit à la vraisemblance du scénario, 2) le lieu : le triste Santa Monica boulevard, en fait le film a été tourné à West Hollywood et dans les environs à South Central, plus sûr que Santa Monica boulevard et 3) l’action : pour John trouver de l’argent pour ne pas se faire tuer. Mais survivre n’est pas vivre. John l’apprendra à ses dépens alors que Donner plus assuré dans son amour pour lui, survivra justement parce qu’il ne cherchait que l’amour de John dont il conservera les chaussures volées comme un talisman. La caméra de Johns est un témoin : elle suit nos deux personnages, leurs passes, leurs attentes, leurs engueulades, leurs fuites. Ce qui en fait un film très fluide, loin des clichés et de la joie de vivre des prostitués fantasmés par certains réalisateurs...



Cette retenue est l’une des deux grandes forces de Johns, l’autre est l’excellent casting. Avec une mention toute particulière pour le craquant et à croquer Lukas Haas. Souvenez-vous : c’était l’épatant petit garçon de Witness pour lequel, comme dans Johns, nous tremblions déjà en 1984 et depuis, nous l’avons aperçu dans 24 heures chrono et surtout dans le trop célèbre Last days de Gus Van Sant. Dans Johns, Lukas Haas possède une gracieuse et légère féminité qui apporte beaucoup d’émotion à son rôle même si celle-ci est canalisée par la réalisation. Son look, quelque peu années 70, ajoute une note de nostalgie qui touchera bien des spectateurs. Il donne aussi une intemporalité au film, renforcé par l’absence de références au sida. Cette apparence lui confère aussi une sorte de désuétude et de naïveté qui convient à son personnage de gay largué et amoureux, prêt à tout pour aider son ami, et qui rêve, comme dans Macadam Cow-boy, d’un Eden où il sera seul à se rendre avec celui qu’il aime. Donner est un vrai romantique. S’il se prostitue, c’est qu’il n’avait nulle part où aller, rien à faire, après avoir été rejeté par sa famille, sa petite ville, en raison de son homosexualité. On apprend tout cela avec légèreté au détour d’une conversation avec John. Là sur le trottoir, il a gagné son indépendance, une identité, une famille presque ! Si David Arquette est lui aussi remarquable, on peut tout de même constater qu’il parait à la fois, peut-être un peu trop âgé ,surtout qu’il claironne ses 21 ans, et que son physique est lui aussi peut-être un peu juste pour vivre de ses charmes sur Santa Monica Boulevard.
Le casting de Johns en outre nous offre une délicieuse surprise : dans le rôle de Paul, réceptionniste du Plazza Hôtel où John rêve de passer son anniversaire, nous découvrons Richard Kind, le Paul Lassiter de Spin City, avec sa bouille de grenouille et sa voix pleine de componction. Ce n’est sans doute pas un hasard si nous le retrouvons avec le même prénom que dans la série, Paul. Il lui suffit de 5 minutes pour créer un personnage inoubliable.
Un autre acteur du film, Wilson Cruz a connu une situation proche de celle qu’il joue dans Johns. Il a annoncé son homosexualité à son père qui l’a jeté dehors un 24 décembre et il a côtoyé le milieu des prostitués. Aujourd’hui, c’est un des rares acteurs américains ouvertement gays. On l’a vu dans plusieurs séries télévisées notamment récemment dans la série gay Noah’s arc mais aussi dans Party Monster où il est le bel assassiné Angel et dans le Nixon d’Oliver Stone dans lequel il joue « le valet » de J. Edgar Hoover...
Alors entre le réalisme social et le conte de Noël noir à la façon d’un Dickens, Johns c'est surtout une histoire (racontée en voix off par Donner), avec des vieux dégueulasses, des sapins de Noël et la fatalité... bref une histoire d'aujourd'hui.
WinStar Home Entertainment a édité le dvd aux USA.

Pour plus d’informations :
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