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L'auteur :

Essayiste, historien, sociologue et romancier, Théodore Roszak est né en 1933. Il a publié dix-huit livres. Il est notamment l’auteur de plusieurs essais qui, chacun, ont marqué leurs époques, Vers une contre-culture (Stock, 1970), L’homme planète (Stock, 1980), The Cult of Information (1985), The gendered Atom (2000), consacré aux périls d’une vision du monde purement scientifique. Il a fondé l’écopsychologie, « humanisme écologique » dont les théories sont exposées dans The Voice of the earth (1993) et qui, depuis, a fait école. Il est également romancier. On lui doit aussi La Conspiration des ténèbres et La Menace américaine. Il vit à Berkeley, enseigne l’histoire à l’université de Californie, et collabore régulièrement au New York Times.
L'avis de Robert Wagner :

Daniel Silverman est le premier étonné lorsque son agent lui fait part de l’offre de Faith College, un lycée religieux évangélique du Minnesota. D’abord par la somme proposée : 12 000 dollars pour une intervention d’une journée ! Cela fait bien longtemps que sa réputation ne suscite plus des offres aussi alléchantes.
En effet, ses jours d’auteur de best-sellers sont derrière lui. Son dernier grand succès remonte à près de vingt ans, un roman où il racontait un épisode de la vie de Freud, mais du point de vue d’une de ses patientes. Las, ses autres tentatives (I, Emma ou Madame Bovary revu et corrigé du point de vue d’Emma, Deep End ou Moby Di
ck raconté par la baleine) n’ont guère séduit la critique et les lecteurs. Il a même perdu son agent littéraire.
L’offre de Faith College arrive donc à point nommé pour sauver les finances de Daniel du naufrage. Le Minnesota est bien loin de San Francisco où il réside et la perspective de laisser seul son compagnon, Marty, le soir du réveillon du passage au nouveau millénaire, pèse lourd dans la balance.
Mais poussé par son agent et motivé par les 12 000 dollars payés d’avance, Daniel Silverman finit par accepter l’invitation de Faith College, de venir parler aux étudiants dans le cadre de leur programme d’ouverture sur le monde, programme le présentant comme un écrivain humaniste juif (autant dire un extra-terrestre aux yeux de la population chrétienne évangélique ultra conservatrice de Faith College).
Ce qui l’attend est bien pire que tout ce qu’il a pu imaginer. Le corps professoral et les étudiants de l’établissement vivent selon une lecture littérale – et souvent mal comprise – de la Bible. La galerie de bigots qui défile sous les yeux de Daniel Silverman, « humaniste juif », dépasse l’entendement. Tous sont bien entendu persuadés d’avoir raison et pour eux, le monde d’où vient l’auteur n’est qu’une version moderne de Sodome et Gomorrhe. Mais notre héros décide d’ignorer les convictions discutables de ses hôtes, de faire sa conférence, et de repartir immédiatement, fort des 12 000 dollars payés cash.
C’est du moins son intention, jusqu’au moment où, avant de prendre la parole, il est abordé par un des professeurs de l’établissement qui lui demande, en toute candeur, s’il fait partie de « ces juifs » qui croient tout ce qu’on raconte sur l’Holocauste. Et de développer, devant un Daniel Silverman éberlué mais trop choqué pour réagir, les âneries révisionnistes habituelles de l’ultra droite chrétienne américaine.
Daniel Silverman est tout sauf un juif militant, mais alors qu’il s’apprête à prendre la parole, il est hanté par le souvenir de sa tante Noémie, rescapée des camps nazis, et il sait que – 12 000 dollars ou pas – il ne pourra pas se contenter de son laïus sur la contribution des auteurs juifs à la littérature américaine. Il entreprend donc de conter à son auditoire médusé l’histoire de sa tante Noémie et comment elle expliqua au tout jeune Daniel Silverman âgé de cinq ans la signification du tatouage qu’elle portait au bras gauche, B742365. Et Silverman de présenter ce texte – B742365 – comme le texte juif le plus important au monde, plus important que son œuvre ou celles de Roth ou Malamud. La réaction du public n’est pas celle qu’il attendait, puisque loin d’être émus par l’histoire, certains membres de l’assistance déroulent une banderole anti-avortement sur le thème « Voici l’Holocauste moderne ». Sidéré, Daniel Silverman leur porte le coup de grâce en terminant son intervention par l’aveu de son homosexualité. Il conclut en précisant aux bigots révulsés que son compagnon est noir.
Plutôt satisfait de lui, il se prépare à retourner vers la civilisation et une température plus clémente, lorsqu’un blizzard d’une violence inouïe empêche tout départ de Faith College.
C’est là que commence le vrai chemin de croix de Daniel Silverman, enfermé entre quatre murs avec des bigots de la pire espèce pour lesquels il est maintenant l’incarnation de l’antéchrist : un écrivain humaniste juif homosexuel !
Pendant les jours qui suivent, il va tenter vainement de nouer le dialogue avec certains élèves et membres du corps professoral.
Dans Le Diable et Daniel Silverman, Theodore Roszak laisse libre cours à sa verve de satiriste. Le roman est une formidable plongée dans une Amérique que nous avons du mal à imaginer, que même bon nombre d’américains ont du mal à imaginer. Cette Amérique profonde des communautés évangéliques ultra conservatrices qui n’ont rien à envier aux fondamentalistes musulmans lorsqu’il est question d’intolérance et d’étroitesse d’esprit. Tout y passe : du refus de la théorie de l’évolution à la soumission des femmes, en passant par la croyance – littérale – en un enfer où finiront tous ceux – même chrétiens ! – qui ne partagent pas ces convictions d’un autre temps.
Ce qui fait la grande force de ce livre, c’est que Roszak alterne avec bonheur les chapitres graves – le discours de Silverman à propose de sa tante Noémie, dans l’église – et ceux où le sourire vient aux lèvres du lecteur – tous les grands débats d’idées avec les professeurs. Mais même dans ses moments les plus amusants, ce roman est empreint de gravité, parce que sous l’humour, le lecteur se rend compte du sérieux des interlocuteurs de Daniel Silverman. Quand ce dernier fait remarquer à l’un des professeurs qu’il n’a pas souvent été question d’amour depuis son arrivée à Faith College (or n’est-ce pas là le fondement de la foi chrétienne ?), il se voit répondre le plus sérieusement du monde que l’amour est facile, mais que c’est la peur qui motive le vrai croyant, que sans peur de l’enfer, il n’y a pas de foi chrétienne possible, et que c’est cette peur qu’il est de son devoir d’inculquer à ses élèves.
Réflexion intéressante encore, quand Silverman l’écrivain remet en question sa vocation, en se faisant la réflexion que bon nombre de ses problèmes actuels – et de ceux de l’humanité en général – proviennent de livres : la Bible, le Coran, etc.
On sourit, on est ému à la lecture de ce roman, et on se surprend à repenser, après avoir refermé le livre, à certains des échanges entre Silverman et ses hôtes de Faith College à la lumière du monde dans lequel nous vivons. Et alors on frissonne, parce que Roszak a mis dans le mille et que sa vision est d’une justesse qui glace le sang.
Un livre formidable, l’un des tous meilleurs de son auteur.

Pour plus d'informations :

Disponible au Cherche Midi, collection NéO (France).
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