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Fiche technique :
Avec Ginette Reno, Sophie Lorain, Paul Sorvino, Luke Kirby, Peter Miller, Mary Walsh, Claudia Ferri et Pierette Robitaille. Réalisé par Emile Gaudreault. Scénario de Emile Gaudreault et Steve Gallucio, d’après la pièce de Steve Gallucio. Directeur de la photographie : Serge Ladouceur. Compositeur : FM Le Sieur.
Durée : 90 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

Résumé (dos du dvd) :
Un Italien ne quitte ses parents que marié ou mort. Tremblement de terre chez les Berberini. Quand Angelo décide de quitter le domicile de ses parents pour emménager avec son copain d’enfance, Nino, qui se révèlera plus qu’un ami, c’est le séisme dans la communauté italienne.
L'avis de Daniel C. Hall :
Voilà le genre de comédie formatée que l’on hésite à complimenter ou à éreinter. C’est un film pop-corn, agréable, léger, sucré, mais un peu fade, oublié aussi vite que vu. Spaghettis et sirop d’érable font bon ménage, mais inutile de prendre son cerveau sur soi pour visionner cette comédie. D’accord les acteurs sont plutôt bons, la réalisation est dynamique, les répliques font mouche de temps en temps. D’accord on ne dénigre pas les homos, on évite même la plupart des poncifs (excepté la fin sur l’air de I Will Survive de Gloria Gaynor). Finalement, seuls les Italiens peuvent se montrer vexés par la caricature outrancière. Si le film s’était déroulé dans la communauté pied-noir, tout le monde dirait à longueur de tirades « Hou ma mère purée » plutôt que « Mama mia ». Enfin ne soyons pas mesquin, ce petit film agréable fait passer le temps et se regarde avec plaisir. Le propos est léger : aucune réflexion, aucun drame, aucun doute. Tabernacle ! On peut même en ressortir guilleret. Que l’on soit gay ou pas, caribou ! Pour le reste, oh mama mia, ce n’est pas ici qu’il faut le chercher.
L'avis de Jean Yves :
Dans Mambo Italiano, il y a quelque chose de plaisant : c'est cette forme d'humour créée par de très nombreuses exagérations, tant dans les paroles (on peut le regarder pour apprendre l'art d'en faire des « tonnes »), que dans les comportements, les deux étant liés à la fierté, à l'honneur, à la respectabilité, principes auxquels presque tous les personnages sont attachés.
Côté atmosphère visuelle, j'ai bien aimé les couleurs éclatantes et saturées situant l'action, grâce à elles, en dehors du réel. Le décor « architectural » est kitsch à souhait et renforce cette distance d'avec le réel. Je me demande même si tout n'a pas été pensé pour que le spectateur contemple d'abord un décor. Assez proche d'ailleurs de ceux des sitcom, les couleurs criardes en plus.
L'histoire est certes mince : il s'agit plus de facéties autour d'un coming-out qu'une interrogation en profondeur des bouleversements que celui-ci crée chez chacun des personnages. La mama affolée et la sœur dépressive, au demeurant bien vues et bien jouées, permettent d'une certaine façon au réalisateur de ne pas trop s'appesantir sur les questions d'identité, notamment pour le personnage de Nino. Dommage.
J'ai ressenti de la tendresse dans ce film avec quelques belles images des deux amants ; de la sensibilité aussi, entre Angelo et sa sœur Anna.
Que dire de plus de ce film à la fois gentiment gay mais aussi un peu facile en ne jouant que la carte de l'humour ? Il a quand même le mérite de ne pas proposer un « happy end ». Ouf ! Il serait tombé alors dans la niaiserie.
L'avis d'Oli :
Angelo est le fils d'un couple d'Italiens émigrés en Amérique, enfin, au Canada, enfin, au Québec, et qui vivent depuis lors toujours comme des Italiens. Lui-même, ça lui pèse. Surtout qu'il est gay. Alors, après un appel à la Gay Help-line, il décide de sortir du placard auprès de ses parents. Et de leur avouer que Nino, son coloc’, est un peu plus que son coloc’. C'est là que démarre vraiment le film, le choc « culturel » et le rejet de parents qui se demandent ce qu'ils ont fait au Ciel pour avoir un fils homosessuale. En plus, ils décident d'en informer la mère de Nino, qui, elle, va tout faire pour « convertir » ces dépravés.
Mambo Italiano est un film qui s'amuse avec tous les préjugés et poncifs sur les Italiens et les gays, mais qui le fait avec un humour léger, sans jamais d'ironie méchante, ça reste drôle. Tout y passe: la famiglia, la religion, la nourriture, les enfants qui restent chez leurs parents, et le Village (quartier gay de Montréal), les mecs hyperlookés, les gymqueens, l'homophobie ordinaire des enfants... Un film dynamique, rythmé, avec quelques blagues potaches et d'autres plus fines. Une vraie comédie, quoi. Même si parfois, ça vole vraiment pas bien haut et où il vaut alors mieux être dans une salle bon public que dans une salle un peu trop exigeante, pour être entraîné par les rires des autres spectateurs. Certains passages sont lourds, mais le film reste léger, c'est l'essentiel.
Un point plus particulièrement intéressant, c'est l'absence de jugement clair porté sur le personnage qui quitte son mec pour se marier avec une femme et pour retourner ainsi dans la « normalité ». Difficile de dire si ce personnage est moins heureux que s'il retournait vivre avec son mec. Difficile aussi de dire si, une fois marié, il finira toutes les fins de semaines dans les saunas du Village. Non, le film ne montre que son intégration dans une vie normale, avec amis hétéros conviés au barbecue dans le jardin de la maison, femme enceinte et bonheur apparent. Au spectateur de croire qu'il en est mieux ainsi quand on est Italien et homo, ou bien que la souffrance intérieure n'en est que plus grande. Ce n'est pas de la cinématographie introspective et philosophique, mais c'est quand même bien de voir qu'aucun cliché de ce film ne tombe dans le jugement de valeur.
Pour plus d'informations :
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