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Fiche technique :

Avec Colin Firth, Julianne Moore, Nicholas Hoult, Matthew Goode, Jon Kortajarena, Paulette Lamori, Ryan Simpkins, Ginnifer Goodwin, Teddy Sears et Paul Butler. Réalisation : Tom Ford. Scénario : David Scearce et Tom Ford, d'après le livre de Christopher Isherwood. Image : Eduard Grau. Montage : Joan Sobel. Compositeur : Abel Korzeniowski et Shigeru Umebayashi.

Durée : 100 mn. Disponible en VO, VOST et VF.

 

 

Résumé :

Los Angeles, 1962. Depuis qu’il a perdu son compagnon Jim dans un accident, George Falconer, professeur d’université Britannique, se sent incapable d’envisager l’avenir. Solitaire malgré le soutien de son amie la belle Charley, elle-même confrontée à ses propres interrogations sur son futur, George ne peut imaginer qu’une série d’évènements vont l’amener à décider qu’il y a peut-être une vie après Jim.


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L’avis de Frédéric Mignard :

Le styliste Tom Ford devient réalisateur. Le résultat est un drame personnel virtuose, avec Colin Firth et Julianne Moore.


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Adaptation sans modestie du roman de Christopher Irshwood, Un homme au singulier, A single man est un film de styliste, celui de Tom Ford, célèbre pour son travail novateur au sein du groupe Gucci. Le couturier playboy signe ici sa première œuvre en tant que réalisateur. Avec un regard privilégiant le papier glacé, il pare son essai d’une photographie exceptionnelle, entre jeu de couleurs, reflets subtils et poses avantageuses. Il habille son récit de quelques gueules dignes de couvertures de magazine, notamment dans les seconds rôles, et situe son action dans quelques prestigieux pavillons américains qui ne déplairaient pas à Franck Lloyd Wright. Jusqu’aux vêtements, conçus par la styliste de Madonna, Arianne Philips, tout est d’une beauté fulgurante, d’une classe décadente à l’imagerie hallucinée.


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Tous ces éléments de l’artifice auraient pu considérablement desservir le travail de Tom Ford. Pourtant, au-delà d’une simple extension de son univers personnel, sa démarche artistique se justifie peu à peu. Attisant une émotion qui se noue à la gorge, elle creuse les artères de la dépression. Cette dernière s’exprime à travers le sentiment de solitude accablant d’un professeur d’université érudit, depuis la mort de son compagnon.


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L’homosexuel vieillissant dans une Amérique puritaine, à peine anobli aux yeux de la société par son statut de prestige, a perdu le goût de l’amour et de la vie. La perte de sa moitié, magnifiquement recomposée de manière onirique en début de métrage, est systématiquement contrastée par le monde qui l’entoure. À cette perte de la passion, s’appose celle de la jeunesse, de son entrain d’autrefois, ce qui entame considérablement son désir de survie et le mène à la préparation minutieuse de son propre suicide.


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Décrivant un monde qui se régénère automatiquement en beauté, où le moche, comme la mort, est socialement oublié par tous (sauf par l’amant esseulé et les autres post quadras qui vivent dans l’ombre), où la jeunesse, à la fraicheur insolente d’une éternelle publicité, reprend systématiquement le dessus, attisant les désirs, les frustrations, la mélancolie et les regrets de ceux qui ont dépassé cette étape, Tom Ford esquisse un univers cruel, s’intéressant surtout aux parias ou has-been de cette société d’apparat.


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À côté du personnage littéraire de George Falconer en route pour la mort, incarné par l’impérial Colin Firth (prix d’interprétation à Venise et nominé à l’Oscar pour ce rôle), l’on trouve sa voisine et meilleure amie depuis des décennies, jouée par Julianne Moore, tout aussi impressionnante. Ancienne beauté royale, abîmée par les aléas de son existence et l’alcool, cette femme pathétique, en quête d’une nouvelle dignité, qui pourtant ne cesse de se fourvoyer toujours un peu plus, est dévorée par sa propre solitude. Le temps d’une soirée, les deux êtres se rapprochent et se désirent devant la caméra de Tom Ford. Lui a décidé de cesser le combat quand elle essaie vainement de s’accrocher à quelques espoirs en revenant davantage au passé qu’au futur (elle essaie notamment de raviver la flamme qu’elle a pu faire briller en lui un soir de leur jeunesse).


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Heureusement, dans ce sentiment de dépression généralisée, où l’homme pense ne plus pouvoir aimer ou être aimé, quelques moments colorés viennent le ramener progressivement à la vie. Des rencontres imprévues, un échange avec l’un de ses étudiants qui s’élève, fort heureusement, bien au-delà de l’académisme du Cercle des poètes disparus... Le réalisateur, dont on sent l’implication personnelle dans le cheminement psychologique du personnage principal, réserve de sublimes moments de cinéma, notamment dans les décors (une scène en technicolor avec en fond une toile gigantesque de Hitchcock). Son sens mélangé de l’habillage de l’image et de la dramatisation intimiste nourrit des instants d’émotions intenses. Le créateur de mode prouve ainsi que la beauté peut générer au cinéma autre chose que l’ennui poli face à des archétypes a priori superficiels.


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À l’instar d’un Wong Kar Wai pour In the mood for love (dont on retrouve le compositeur, Shigeru Umebayashi, au générique), Ford transcende l’univers clinquant de son propre microcosme professionnel pour s’insinuer au plus près de la douleur humaine, celle, universelle, de la prise de conscience de sa propre mortalité. Peut-on en ressortir autrement que bouleversé ?


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L’avis de Voisin blogueur :

Conditions de visionnage : vu en projection presse. Ce qui m’a poussé à bien me tenir et à ne pas gémir à la vision du défilé de beaux mecs qui se présentait à l’écran.


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Los Angeles, 1962. George (Colin Firth), professeur d’université britannique, doit faire face à un terrible drame : son compagnon Jim (Matthew Goode) a trouvé la mort dans un accident de voiture. Après seize années de bonheur passées ensemble, George redevient un homme célibataire, foudroyé par le chagrin et la solitude. Son amie Charlotte (Julianne Moore, parfaite en fille à pédés, glamour et désillusionnée) a beau être là pour lui, il ne voit plus la vie qu’en noir. C’est décidé : il va se suicider. Il organise soigneusement sa dernière journée : il écrit des lettres, dit à sa bonne qu’elle est merveilleuse, range son bureau, achète des balles pour son flingue, va donner son dernier cours à l’université et compte voir sa meilleure amie Charlotte le soir. Mais le hasard va un peu bousculer ses plans et à l’infinie tristesse qui l’habite vont s’opposer des rencontres de hasards, des instants rares…


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On ne nous aurait pas dit que Tom Ford était couturier qu’on l’aurait deviné. A single man sera probablement un des films les plus élégants, les plus soignés de 2010. Photographie léchée à l’extrême, mise en scène sensuelle et qui abuse des ralentis, garde robe à se damner : le réalisateur apporte un soin tout particulier à chacun de ses plans, semble en constante recherche de beauté. Le résultat est bluffant, nous donne la sensation de déambuler dans un étrange rêve où à tous les coins de rue un beau mec, tout droit sorti d’une couverture de Vogue, pourrait nous demander une cigarette. Défunt compagnon aux allures de gendre idéal, jeune étudiant minet supra méché et imberbe, latino bad boy : le moins qu’on puisse dire, c’est que George plait à de très beaux garçons. Tom Ford les filme avec envie, sans complexes. Et on a ainsi l’impression d’assister à l’éloge de la beauté masculine. Même Colin Firth a le torse imberbe, ferme, saillant : rien, non rien de rien n’est laissé au hasard. Avis aux garçons sensibles et aux filles : A single man est LA grande occasion de se rincer l’œil au ciné.


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Alors oui, tout est magnifique au point que ça en devient surréaliste. Et Tom Ford ne craint pas de tomber dans le piège de la pose, il s’y engouffre avec jubilation. Cela pourra donner un côté artificiel voire superficiel au projet. Des premiers aux seconds rôles, tout le monde semble sorti d’un défilé de mode et évolue dans des décors de rêve. A single man pourra alors agacer, pouvant apparaitre comme snob ou prétentieux (tout est extrêmement premier degré et la bande originale raffinée mais très appuyée vient enfoncer le clou). En tout cas, force est de constater que pour un premier long, le cinéaste témoigne d’une maitrise tout bonnement hallucinante. Et quand on gratte un peu le très épais vernis, on trouve bel et bien des émotions, une sensibilité, un regard.


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George a beau vivre dans un monde de toute beauté, de perfection, il a perdu celui qu’il aimait et ne s’en remet pas. Tout le film est un cheminement vers la mort, on baigne dans une ambiance singulière, où tout est sensuel, où tout tourne au ralenti, où des détails anodins deviennent soudainement des apparitions qui pourraient bien être les dernières images d’une vie. C’est un voyage cinématographique très plaisant qui nous est proposé, malgré la beauté un peu glacée de l’ensemble. Un peu de modestie ne ferait sans doute pas de mal à Tom Ford mais après tout, quand on est doué comme lui, pourquoi se priver de le montrer ?

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