Laurent Fialaix
Laurent Fialaix, ne sachant pas mentir, avoue volontiers être né juste avant l’invention du MP3, des téléphones portables, de l’internet, des lecteurs DVD, de la téléréalité et de la livraison de
pizzas à domicile. Ses premières années, il les passa donc à attendre que quelqu’un veuille bien inventer tout ça. Et ça lui a paru long, très très long…
Depuis ? Devenu journaliste, entre autres occupations il lit, écoute des disques, voit des films avant tout le
monde… ce qui lui permet de frimer un peu de temps en temps (mais toujours raisonnablement !). Il rencontre aussi des people. Des stars vieilles ou jeunes, vraies ou fausses, en
devenir ou déjà oubliées… Et il arrive même que ça le fasse rire ou que ça l’émeuve !
Par ailleurs, auteur, il a publié un premier livre, entre roman et récit : Nos Bonheurs fragiles (éd. Léo Scheer)
sorti à la rentrée 2009. D’ailleurs, il se pourrait bien qu’à l’époque, Les Toiles Roses vous en aient parlé…
01.
« À tort ou à travers »,
première !
J’espère que le big boss de cet honorable blog ne m’en voudra pas trop : j’ai mis du temps à répondre à
son invitation. Ce n’est pas que je me faisais désirer. Au contraire… Se voir offrir une tribune libre, avouez que ça donne plutôt envie de sauter sur l’occasion ! Seulement voilà, mon cerveau
était happé ailleurs. Dans d’impossibles calculs. Avant d’être capable d’aimer, de détester, de m’emporter, et donc d’écrire quelques lignes supposément pertinentes, il me fallait attendre que
les fêtes de fin d’année veuillent bien nous « lâcher la grappe ». Désolé, mais je n’ai jamais su faire semblant. Dans ces moments-là, je me mets entre parenthèses ; j’attends que
ça passe. Le temps aidant, maintenant que tout est fini et que plus rien (ou à peu près) ne m’empêche, alors la vie peut enfin reprendre. Et me voici donc, d’un coup de post magique, transformé
en contributeur des Toiles Roses. Pour tout vous dire, je n’en suis pas peu fier…
Mais revenons à nos moutons, voulez-vous ?
C’est ici donc, confortablement hébergé par Les Toiles Roses, que je viendrai régulièrement évoquer
« à tort et à travers » mes coups de cœur, mes coups de gueule, mes belles surprises et mes grandes déceptions. Il sera question de livres, de musique, de films, de télé, de faits
d’actu, que sais-je encore ?… En vérité, vous donner un sommaire même vague ne sert à rien puisque tout ceci ne sera jamais que prétexte. Derrière chaque page, chaque note, chaque image ou
chaque fait d’actualité, se cache toujours un homme ou une femme, donc une rencontre potentielle. Justement, c’est pour cela qu’on vit, non ? Pour aller au-devant de l’autre ou se laisser
surprendre par un(e) plus rapide que nous. Pour se laisser émouvoir, toucher, irriter, bousculer, déranger.
Le hasard faisant bien les choses, il ne sera donc question que de cela ici. De rencontres, réelles ou
fictives, fantasmées ou sacrément vécues. De déclarations d’amour ou de colère, de désirs ou de dégoût. Surtout il s’agira d’immense impatience à vous convaincre ! Et de subjectivité,
forcément.
Pour cette première, je serai bref. Lorsque j’ai sorti mon premier « roman » à la rentrée de septembre, je m’attendais certes à quelques réactions, mais
j’étais loin d’imaginer l’ampleur des messages reçus : des dizaines et des dizaines de mails, des courriers, quelques appels et sms aussi. Je n’oublierai pas la beauté des témoignages que je
continue de recevoir, encore moins la confiance si précieuse qui m’est faite lorsqu’on me confie petits ou grands secrets. Depuis fin août, j’ai entendu (et écouté j’espère) des coming out, des
solitudes, des culpabilités, des doutes oppressants, des peurs, quelques regrets, des douleurs terribles et (heureusement !) d’autres plus légères. Des bonheurs tangibles également, des
amours naissantes, d’autres qu’on ne saurait même plus dater et sur lesquelles planent l’habitude et les questions qui l’accompagnent. Autant de tranches de vie que – m’a-t-on souvent assuré –
même les proches ignorent.
Je ne pouvais pas entamer ma collaboration à ce blog sous-titré « De l’art de faire évoluer les
mentalités » sans remercier tous ceux (gays, lesbiennes, bi, hétéros, gay-friendly ou pas forcément) qui me parlent, et parfois se racontent. Ils s’appellent Michel, Fanny, Anne, Jérémy,
Marc, Vincent, Norah ou Isabelle, pour ne citer qu’eux… Je ne les connais pas, mais – en quelques mots, et en profondeur – ils ont changé ma vie. S’ils passent par là, il faut leur dire qu’ils
ont raison : malgré les apparences parfois confortables, il reste encore du chemin avant l’acceptation et les regards qui ne jugent jamais. En attendant, pour s’alléger, pour se sentir
compris, faut-il encore parler et se laisser entendre : le chemin est tellement moins difficile, ensuite ! Puissent tous ceux-là un jour avoir la chance d’y parvenir d’une manière ou
d’une autre. C’est tout le bien que je leur souhaite…
Enfin, je ne pouvais pas davantage commencer ici sans me souvenir aussi que tout a commencé le 26 août 2009
par un article signé Philippe Besson dans Têtu, et par un post
signé Vincy Thomas sur Les Toiles Roses. Il m’était impossible de ne pas les remercier encore de l’émotion indescriptible qu’ils m’ont offerte ce jour-là, et pour longtemps.
Maintenant que toutes ces choses sont dites, c’est parti… « à tort ou à travers » !
Laurent Fialaix (11 janvier 2010)
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